À Paris, la 4ᵉ Conférence des diplomaties féministes place l’égalité au cœur de la solidarité internationale
Réunissant à Paris ministres, diplomates, acteurs et actrices de la société civile, la 4ᵉ Conférence ministérielle des diplomaties féministes, organisée les 22 et 23 octobre à Paris, confirme la montée en puissance d’un mouvement international qui place les droits des femmes au cœur des politiques publiques. France Volontaires y fait écho, en animant sur le terrain une diplomatie féministe en action.
Née de la volonté de faire de l’égalité femmes-hommes une priorité transversale de la politique étrangère, la diplomatie féministe s’impose comme un levier d’influence et de transformation mondiale. Depuis l’adoption de la Déclaration de Pékin (1995) et de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies, les droits des femmes progressent, mais à un rythme trop lent : selon ONU Femmes, il faudrait encore près de trois siècles pour parvenir à une égalité réelle. Face à la montée des mouvements anti-droits, la France, pionnière en la matière depuis 2019, entend renforcer son engagement, aux côtés d’une quinzaine de pays (Espagne, Mexique, Liberia, Mongolie…).
Un rendez-vous pour “résister, unir, agir”
Organisée les 22 et 23 octobre à Paris, la 4ᵉ Conférence ministérielle des diplomaties féministes, réunit États, organisations internationales, banques de développement, fondations et associations féministes. Objectif : consolider les coalitions internationales pour préserver et faire progresser les droits des femmes.
Le programme alterne plénières et tables rondes autour d’enjeux concrets : financement de l’égalité de genre, lutte contre les mouvements masculinistes en ligne, participation des femmes aux processus de paix, ou encore diplomatie féministe et santé sexuelle et reproductive. La séquence finale, intitulée “Le temps de la paix est venu”, consacre la diplomatie féministe comme un outil géopolitique à part entière, au service de l’agenda “Femmes, paix et sécurité”.
Les volontaires, majoritairement des femmes (63 % en 2024), participent à des projets concrets : autonomisation financière de groupements féminins, scolarisation des jeunes filles, prévention des violences, santé reproductive, ou encore budgétisation sensible au genre. En Arménie, au Bénin, en Côte d’Ivoire ou au Sénégal, leurs missions font écho aux ambitions portées par la Conférence.
En parallèle, des organisations comme Action contre la Faim, CARE France, Médecins du Monde ou Equipop animent des événements parallèles associant justice climatique, reproductive et sociale — autant de thématiques où la voix des femmes demeure essentielle pour repenser les politiques internationales.
Le volontariat, vecteur de diplomatie féministe
Sur le terrain, les volontaires internationaux d’échange et de solidarité (V.I.E.S) incarnent cette diplomatie féministe au quotidien. France Volontaires, opérateur du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, fait de l’égalité de genre une priorité transversale de son action : politique de tolérance zéro contre les violences sexistes et sexuelles, formation des équipes, élaboration d’une charte des valeurs intégrant la dimension genre, accompagnement de ses partenaires dans plus d’une vingtaine de pays…
Les volontaires, majoritairement des femmes (63 % en 2024), participent à des projets concrets : autonomisation financière de groupements féminins, scolarisation des jeunes filles, prévention des violences, santé reproductive, ou encore budgétisation sensible au genre. En Arménie, au Bénin, en Côte d’Ivoire ou au Sénégal, leurs missions font écho aux ambitions portées par la Conférence.
Ainsi, Marieta, volontaire arménienne à Strasbourg, œuvre à l’intégration de la dimension de genre dans les politiques publiques locales ; Valentine, au Sénégal, a contribué à l’autonomisation des femmes qui cultivent des produits halieutiques dans la mangrove ; Erisia, volontaire gabonaise en France, soutient un projet contre les violences basées sur le genre; Manon, enfin, effectue son volontariat avec LP4Y dans les quartiers défavorisés de la capitale des Philippines, au contact des jeunes mères isolées. Autant de visages qui incarnent la portée concrète d’une diplomatie féministe humaniste et inclusive.
Un engagement durable pour l’égalité
Au-delà des discours, la diplomatie féministe se mesure à sa capacité à changer les pratiques. À ce titre, le volontariat international constitue un laboratoire vivant de la solidarité : il favorise les échanges réciproques, les coopérations équitables et la construction de sociétés plus justes.
Alors que la France vient de lancer sa Stratégie internationale pour une diplomatie féministe, France Volontaires en prolonge les ambitions, sur le terrain comme dans ses valeurs. À l’image des diplomates réunis à Paris, les volontaires rappellent que l’égalité de genre permet de construire concrètement la paix, la justice et la durabilité.
Adoptée à l’unanimité en 2000 par le Conseil de sécurité des Nations unies, la résolution 1325 est la première à reconnaître le rôle central des femmes dans la prévention et la résolution des conflits, ainsi que dans la consolidation de la paix.
-> D’autres chiffres sur le site de Focus 2030 : Dossier spécial : 4e conférence des diplomaties féministes : Résister, unir, agir
Photo de couverture : deux volontaires en mission aux Philippines au sein de l’association ARCSEA, qui lutte pour la promotion des droits des enfants et la prévention de la violence et de l’exploitation au sein des communautés d’Asie du Sud-Est. © ARCSEA