Au Togo, le projet AVENIR s’adapte pour faire face à la crise sanitaire
Le projet AVENIR en résumé
Débuté en octobre 2018, le projet AVENIR, c’est le déploiement de 30 volontaires européens associés à des volontaires nationaux pour contribuer à l’amélioration de la résilience des populations au Togo, en Guinée et au Sénégal. Financé par l’initiative EU Aid Volunteers et coordonné par France Volontaires et Zavod Voluntariat (Slovénie), l’objectif général est de renforcer les politiques d’engagement des jeunes en tant qu’acteurs de la prévention, la gestion des risques, de l’amélioration de la résilience des populations.
Page Facebook du projet AVENIR
Le bouleversement des activités dû à la pandémie du coronavirus
Face à l’arrivée de la crise sanitaire au Togo, les modes de vie et le quotidien de travail sont bousculés : les équipes du projet sont mises en télétravail, les activités prévues sont suspendues ou annulées. En outre, la situation sanitaire du pays oblige l’État togolais à prendre des mesures nationales de prévention.
Devant cette situation, les volontaires du projet se sont, avec l’appui de l’Espace Volontariats du Togo, mobilisés pour identifier et rédiger des projets de riposte à la COVID-19. Auparavant, la coordination du projet AVENIR avait obtenu l’aval de l’Union Européenne pour réaménager certaines activités en vue d’apporter une réponse aux difficultés de certains bénéficiaires du projet AVENIR face à la crise.
Des structures mobilisées
Face à la précarité et la forte exposition de certains bénéficiaires des structures associées, le projet AVENIR a proposé des solutions d’urgence adaptées aux besoins des publics vulnérables identifiés (enfants de rues, collecteurs de déchets, communautés en situation de forte précarité).
L’association NADDAF (Nouvelles Alternatives pour le Développement Durable en Afrique), l’ONG STADD (Sciences et Technologies Africaines pour le Développement Durable) et Hälsa International en collaboration avec le collectif artistique Logone Graff Crew, associées au projet, ont mis en place des activités adaptées aux nouveaux besoins des bénéficiaires qu’ils accompagnent.
Protéger les agents de propreté avec l’ONG STADD
Dans le cadre du projet AVENIR, l’ONG STADD devait initialement sensibiliser les élèves dans des établissements scolaires sur la protection de l’environnement. Une activité rendue impossible avec la propagation du virus et la fermeture des écoles. .
L’ONG STADD est un acteur majeur dans la gestion des déchets à Lomé : elle dirige et coordonne le fonctionnement des centres de tri répartis dans certaines communes du Grand Lomé. Au contact de nombreux déchets ménagers, des agents en charge du tri se retrouvent particulièrement exposés au coronavirus.
Le projet AVENIR a donc décidé de soutenir ces agents en en leur fournissant des équipements de protection individuels et en leur apportant une aide alimentaire. Sept centres ont été équipés de dispositifs de lave-main et d’affiches de sensibilisation.
Sensibiliser et protéger les populations avec l’association NADDAF
Active depuis janvier dans le village de Doévikopé, dans la commune de Baguida, l’association NADDAF avait ciblé ses actions auprès d’une communauté particulièrement frappée par l’érosion côtière. Avec le soutien du projet AVENIR, l’association s’est principalement concentrée sur des activités de plaidoyer et sur un diagnostic de vulnérabilité. L’objectif principal étant de mettre en place des activités dirigées vers la résilience économique de la communauté, à travers des formations aux activités génératrices de revenus.
En réponse à la crise, NADDAF a réorienté temporairement ses actions en intervention d’urgence pour la communauté de Doévikopé. Les populations de la communauté doivent fréquemment déménager en raison de l’érosion côtière, et sont forcées à occuper des logements précaires : peu d’accès à l’eau potable, faibles conditions sanitaires, commerce informel et moyens de subsistance fragiles.
En coopération avec la municipalité de Baguida et les autorités de la communauté, NADDAF a ainsi mis en place huit dispositifs de lavage de mains, et distribué des kits alimentaires (constitués d’un sac de riz de 5 kg, d’un litre d’huile végétale et deux bouteilles de sauce tomate) et des kits sanitaires (un savon et plusieurs masques) à chaque ménage du village, et sensibilisé la communauté aux mesures de protection face au COVID-19. Plus de 1300 personnes ont ainsi bénéficié de ce soutien.
Sensibiliser les enfants des rues avec Hälsa International et Logone Graff Crew
Porté par le gouvernement togolais appuyé par la coopération allemande et mis en œuvre par la GIZ, le hackathon numérique “#TousContreCorona” est une initiative citoyenne qui a proposé aux individus engagés de travailler sur des solutions concrètes face à la crise du Covid-19 au Togo. L’objectif était d’élaborer des projets en réponse à la crise afin de sortir les populations de l’inertie dans les domaines de la santé, l’éducation, l’alimentation, l’entraide, l’économie et la culture.
Le projet Djé-Ayé « l’art pour éveiller les consciences », initié par le Logone Graffiti Crew (LGC), artistes engagés pour la promotion de la culture Hip Hop et investis pour le développement socio-culturel, s’inscrit dans ce cadre.
Ensuite rejoint par volontaire française de l’Aide de l’Union Européenne du projet AVENIR durant le Hackthon, ce projet a pour objectif de soutenir l’effort national de sensibilisation de lutte contre la COVID 19, et particulièrement pour les personnes marginalisées. Parmi elles, les enfants de rues accompagnés par Hälsa International Togo (HIT), association qui œuvre dans les domaines de la santé, de la réinsertion et de l’éducation des enfants de rues.
Le projet AVENIR soutient donc 10 ateliers de sensibilisation durant lesquels 100 enfants des rues de Lomé sont formés par les professionnels d’HIT à se protéger contre la COVID 19 et à détecter les symptômes chez leurs pairs. Des kits sanitaires ont été distribués aux enfants pour se prémunir contre la pandémie. Aussi, 13 dispositifs de lave mains ont été fournis et répartis dans Lomé, cogérés par les enfants afin de les responsabiliser.
Les artistes du LGC interviennent à la fin des ateliers pour évaluer les connaissances en dessins acquises par les enfants. Les dessins serviront ensuite de base pour la construction des quatre fresques murales de sensibilisation, réparties dans des lieux stratégiques de Lomé particulièrement où les enfants d’HIT se trouvent.