Clap de fin pour les volontaires fidjiens engagés pour un sport inclusif et solidaire
Mercredi 2 et jeudi 3 juillet derniers, la ville de Lormont, en banlieue bordelaise, a accueilli la restitution de mission des quatre premiers volontaires fidjiens engagés en France dans le cadre d’un projet de coopération internationale autour du sport. Deux jours d’émotion, de partage et de transmission pour clore une aventure humaine exceptionnelle.
Ils ont débarqué en plein hiver, et repartent le regard tourné vers l’avenir. Ils ont entre 20 et 22 ans, viennent des Fidji et ont passé les six derniers mois en France à mener des missions de service civique en lien avec le sport et l’inclusion sociale. Une première dans l’histoire des relations entre la France et l’archipel du Pacifique Sud, rendue possible par France Volontaires dans le cadre du dispositif Fonds Équipe France (FEF), permettant la mise en œuvre de ce projet en réciprocité.
Un volontariat fidjien au service d’un sport inclusif en France
Du 13 janvier au 13 août 2025, ces quatre jeunes ont été accueillis dans différentes structures en Nouvelle-Aquitaine, Bretagne et Pays de la Loire. À Hennebont, Saumur, Mérignac ou encore Pessac, ils ont sensibilisé des publics éloignés à la pratique sportive, favorisé l’insertion par le sport ou encore encouragé la mixité dans le rugby. « C’est une fierté immense d’avoir représenté mon pays tout en apprenant autant des autres, ici », a ainsi résumé Makarita Nakavulevu, engagée auprès de Drop de Béton à Mérignac, qui a œuvré à la promotion du rugby féminin et inclusif.
© France Volontaires
Le mercredi 2 et jeudi 3 juillet, tous les quatre se sont retrouvés à Lormont, à la médiathèque du Bois Fleuri, pour une restitution publique de leurs expériences. Deux journées riches, ponctuées d’ateliers, de témoignages, de dessins et d’émotions.
La première journée a été consacrée à la préparation des témoignages, en utilisant le fil rouge « Moi dans un an », une manière de projeter les apprentissages dans l’avenir. Dans l’après-midi, les volontaires ont pris la parole devant un public chaleureux, composé d’une quinzaine de scouts tunisiens et français participant à un chantier du Corps européen de solidarité, ainsi que de volontaires de l’association Cool’eurs du Monde. Une exposition installée dans l’auditorium de la médiathèque, sur le thème « Ce qu’on ramène de nous aux Fidji », a également permis de matérialiser les résonances interculturelles de leur mission.
« Ce que je vais ramener, ce ne sont pas seulement des souvenirs, mais une manière différente de voir le monde, d’interagir avec les autres, de m’engager », a confié avec émotion Joshua Yee, entraîneur de tennis de table dans sa vie quotidienne aux Fidji, qui a mené sa mission à Hennebont.
© France Volontaires
Le jeudi, place aux ressentis. Au matin, les volontaires ont participé à l’atelier dit « de la rose et du bourgeon » : à travers des dessins, chacun a exprimé ses joies (les pétales), ses difficultés (les épines), et ce qu’il sent prêt à faire naître de cette aventure (le bourgeon). Puis à un atelier plus introspectif, cette fois oral, autour de l’expression des émotions et du cheminement personnel. Les échanges, menés avec bienveillance par l’équipe de Cool’eurs du Monde, ont permis à chacun de mettre des mots sur une expérience souvent bouleversante.
Retour d’expérience : les jeunes volontaires des Fidji transforment la coopération internationale
Pour Yanis Domange, de l’association bordelaise, « ce projet est exemplaire parce qu’il incarne une réciprocité réelle. On ne parle pas seulement de jeunes Européens qui partent au bout du monde, mais aussi de jeunes du Sud qui viennent ici, apportent leur regard, leurs compétences, et transforment les territoires. »
L’initiative, saluée par de nombreux acteurs de la coopération, marque une étape dans le renforcement des liens entre la France et les Fidji. « C’est une immense avancée diplomatique autant qu’humaine. Voir ces jeunes s’épanouir ici, tisser des liens, et repartir avec une expérience aussi riche est une grande source d’espoir pour notre coopération bilatérale », a souligné Bruno Finance, consul honoraire des Fidji en France, présent lors de la restitution.
Après Lormont, les quatre volontaires poursuivent encore leur mission jusqu’en août, mais la restitution a marqué une forme de point d’orgue symbolique. Chacun repartira chez soi avec une valise chargée bien au-delà des souvenirs ramenés de France : expérience professionnalisante, savoirs partagés, découvertes culturelles. Comme le résume Henry Hiramatsu, engagé auprès de l’association Scoope à Saumur : « Cette mission m’a fait grandir. Je repars avec de nouvelles idées, et l’envie de continuer à m’engager, chez moi, autrement. »