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Sur le terrain Non classé
10 avr. 25
A l’international
Afrique
Togo

DENVA : à Lomé, « une expérience enrichissante de mutualisation des pratiques » entre les acteurs du programme

Dans le cadre du Programme d’appui au Développement des Écosystèmes Nationaux de Volontariat en Afrique (DENVA), un atelier d'échange de pratiques a été organisé à Lomé du 7 au 11 avril. Il vise le partage d'expériences et de compétences sur le montage de missions de volontariat, aussi bien national qu'international, et s'inscrit dans l’axe 2 du programme pour la Professionnalisation des métiers de l'engagement.

Un programme ambitieux à vocation internationale

Organisé par l’Agence Nationale de Volontariat du Togo (ANVT), l’atelier a regroupé des techniciens et responsables de 11 pays : Agence Nationale pour l’Emploi du Bénin (ANPE), Programme National de Volontariat du Cameroun, Corps des Jeunes Volontaires du Congo, Office du Service Civique National de Côte d’Ivoire, National Youth Autority du Ghana, Agence Nationale de Volontariat Jeunesse de Guinée, Institut de la Jeunesse de Guinée Bissau, Direction du Service Civique Programme National de Volontariat Watanouna en Mauritanie, Ministère de la Jeunesse Initiation à la Nouvelle Citoyenneté et Cohésion Nationale en République Démocratique du Congo, Ministère de la Jeunesse du Sénégal, ANVT.

Bien que les écosystèmes nationaux de volontariat soient à des niveaux différents de maturité, les participants partagent leurs expériences développées sur des programmes en cours ou à venir (1870 volontaires déployés en 2024 par l’ANVT, 500 par l’OSCN, 280 par le PNV Cameroun, 50 par l’Institut de la Jeunesse, en perspective sur 2025 pour le Bénin sur le thème de la promotion des droits de la femme et la lutte contre les violences basées sur le genre).

Lors de son mot d’ouverture, Monsieur Omar AGBANGBA, Directeur général de l’ANVT, a insisté sur l’importance de l’échange et du principe de pouvoir se nourrir de l’expérience de l’autre. Il a rappelé qu’il revenait aux agences nationales de volontariat de monter des missions à valeur ajoutée tant pour le développement des pays que pour les volontaires pour lesquels se jouent l’insertion sociale et l’employabilité. Le Directeur général, conscient que le volontariat ne bénéficie pas du même niveau de priorité en fonction des pays, insiste : “Investir dans le volontariat, c’est investir dans la jeunesse, c’est investir dans l’avenir, dans l’inclusion”.

Pour Madame Cécile BLOMME, Chargée de mission coopération technique auprès de l’Ambassade de France au Togo, DENVA démontre l’engagement mutuel de l’État français et de pays africains pour structurer des politiques de jeunesse ambitieuses et inclusives. Elle a mis l’accent sur la nécessité de proposer à des jeunes de s’engager sur des missions de qualité, en rappelant l’engagement attendu de tous les participants afin que le volontariat soit un pilier des politiques publiques de jeunesse, d’emploi et de cohésion sociale : “Que le volontariat ne soit pas seulement un engagement ponctuel mais une stratégie durable, reconnue et intégrée”.

Un temps d’échange pour renforcer les compétences de chacun

Rappelons que cet atelier s’inscrit dans l’axe 2 du programme qui a pour objectif de professionnaliser les métiers de l’engagement. À noter que le montage de missions de volontariat est un ensemble d’actions co-construites dans le but d’engendrer un développement social et économique local, grâce à une bonne mobilisation des ressources financières, matérielles et humaines. À l’échelle des 11 pays, plusieurs modèles de déploiement apparaissent : par délégation (Côte d’Ivoire), par co-construction (Togo, Cameroun), selon une approche projet (Guinée Bissau, Bénin), déconcentré (Sénégal).

Le Togo privilégie une approche globale autour de 11 secteurs définis dans un référentiel mission depuis 2024. Le Cameroun procède par une approche géographique en établissant une cartographie des besoins en mission de volontariat à l’échelle des communes pour ensuite définir les missions prioritaires en fonction du nombre de volontaires à déployer.

Les participants se sont retrouvés autour de 4 grandes étapes :

  • Identification des problématiques et analyse des besoins liés aux secteurs prioritaires et stratégiques sur lesquels les volontaires seront déployés ;
  • Identification des structures d’accueil ;
  • Dimensionnement de la mission ;
  • Contractualisation.

En partant de ces étapes et sur la base des pratiques développées, les participants ont défini les différentes phases et activités à mener en passant par la compréhension des différents outils utilisés.

Présente également lors de cet atelier : l’Université de Kara engagée dans un partenariat avec l’ANVT sur la mise en place d’un Certificat en Management du Volontariat débuté en janvier 2025 avec 87 participants originaires de 10 pays. Le certificat devrait être prochainement sur la plateforme de l’Agence Universitaire de la Francophonie.

Un manuel sera édité à l’issue de l’atelier, qui permettra à toute agence ou programme national de volontariat, qu’elles disposent ou non d’une expérience, de trouver les ressources nécessaires au montage des missions de volontariat et à l’amélioration des pratiques. En fin d’année 2025, seront identifiés les changements de pratique que l’atelier a permis de générer. Au second semestre 2025, se tiendra un deuxième atelier sur la place du volontariat dans les politiques nationales sectorielles et sur le modèle économique du volontariat.

“Une véritable rencontre du donner et du recevoir”

Professeur Yentougle MOUTORE de l’Université de Kara (Togo), évoque une “expérience enrichissante de mutualisation des pratiques”, des propos partagés par le Cameroun représenté par Madame Isabelle DJINBE, pour qui cette semaine est une “très belle opportunité d’apprentissage et de partage” en vue d’un futur “modèle harmonisé de méthodologie” pour le montage des missions. Du côté de l’ANPE Bénin, c’est le caractère “pratique et concret” de cette rencontre qui est salué par Madame Colombe Judith Houèvo DOYIGBE : “nous constatons que nous parlons un langage commun, qui permet de valider des documents de travail communs”.

Pour Monsieur Flavien NZAMBA, Coordonnateur National du Corps des Jeunes Volontaires du Congo, l’atelier est “extrêmement instructif” et il “influencera sans aucun doute l’organisation et la gestion des activités au quotidien du Corps des Jeunes Volontaires du Congo” grâce aux retours d’expériences des agences et programmes de volontariat présents à Lomé. Une semaine qualifiée de “véritable rencontre du donner et du recevoir” par Monsieur Alkaly SOUMAH, Chef de département Statistiques et Suivi Evaluation à l’ANVJ Guinée, marquée par “le sérieux qui caractérise la conduite des échanges”.

Enfin, pour Monsieur Katolognan OUATTARA de l’OSCN Côte d’Ivoire, “l’organisation de cet atelier est une initiative salutaire” au vu de la grande diversité des méthodes utilisées selon les pays. Ce temps d’échange va donner lieu à une synthèse, pratique et mutuelle, qui se verra enrichie par les particularismes nationaux et les réalités du terrain — cela permettra “une meilleure construction de notre écosystème de volontariat”.

Focus sur le programme DENVA

Copiloté dans une démarche multi acteurs par France Volontaires et l’ANVT, le programme DENVA comporte 4 composantes dont la mise en œuvre est assurée par une agence ou un programme national de volontariat :

  • Soutenir le déploiement de volontaires au sein des écosystèmes nationaux (5 projets innovants) / Pilotage OSCN Côte d’Ivoire ;
  • Professionnaliser les métiers de l’engagement (déploiement de 5 VSI en appui à des agences nationales de volontariat, 3 ateliers d’échanges de pratiques, 13 échanges professionnels interpays) / Pilotage ANVT ;
  • Renforcer les coopérations entre dispositifs nationaux de volontariat pour développer une mobilité internationale africaine (soutien au déploiement de 20 volontaires dans le cadre d’une mobilité croisée entre pays africains, soutien au déploiement de 16 volontaires africains en France dans le cadre du Service Civique, réalisation d’une étude sur les conditions de mobilités intra-africaines des volontaires) / Pilotage ANPE Bénin ;
  • Mener un plaidoyer en faveur d’une meilleure prise en compte du volontariat dans les politiques publiques nationales, sous régionales et continentales (Étude sur les impacts volontariat sur l’insertion sociale et professionnelle de jeunes à partir de 4 ou 5 cas pays) / Pilotage PNV Cameroun.

Sont partenaires au programme : l’Union Africaine, la CONFEJES et la CEDEAO. La première phase de 24 mois du programme (juillet 2024 / juin 2026) est soutenu par le ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères. La coordination de DENVA est basée à Lomé.