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Actualités
11 juil. 25

Diplomatie féministe : France Volontaires sur le front des inégalités de genre

À l’heure où la France renforce son engagement international en faveur de l’égalité femmes-hommes, France Volontaires s’inscrit pleinement dans la dynamique de la diplomatie féministe. Sur le terrain comme au sein de l’organisation, cette politique s’incarne dans la lutte contre le sexisme, la valorisation des femmes dans les projets de solidarité, et la prévention des violences sexistes et sexuelles.

« Faisons du sexisme de l’histoire ancienne ». Le slogan de la première journée nationale officielle de lutte contre le sexisme, tenue le 25 janvier 2024, résume à lui seul l’ambition de la diplomatie féministe portée par la France depuis 2019. En tant qu’opérateur du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, France Volontaires incarne concrètement ce cap dans ses missions de volontariat international, en contribuant à diffuser une culture de l’égalité sur tous les terrains d’engagement.

Une politique qui structure l’action internationale

Depuis l’adoption de sa stratégie internationale pour 2025-2030, la diplomatie féministe française repose sur cinq piliers : défendre les droits et libertés, mobiliser les financements pour l’égalité, combattre les violences sexistes et sexuelles, lutter contre les inégalités systémiques et promouvoir la participation des femmes à tous les niveaux décisionnels. Cette stratégie irrigue l’ensemble de la politique extérieure de la France — qu’il s’agisse de paix, de climat, d’éducation ou de santé.

Les projets soutenus dans ce cadre sont nombreux. En Éthiopie, vingt organisations ont été accompagnées par l’ambassade de France pour améliorer l’accueil des victimes de violences basées sur le genre. En Afrique de l’Ouest, un chatbot a été développé pour venir en aide aux victimes de cyberviolences. Le Fonds de soutien aux organisations féministes, lancé en 2020, a déjà renforcé plus de 1 400 structures dans 75 pays. Et parce que les enjeux environnementaux ne sont pas neutres, un programme a formé 750 militantes écologistes à la transition juste et à la gestion durable des ressources dans 14 pays africains.

©  France Volontaires

France Volontaires relaie cette dynamique dans les programmes qu’elle soutient, en accompagnant les projets de coopération centrés sur l’autonomisation des femmes, l’accès à la formation ou à la santé, et la lutte contre les discriminations. Le volontariat international d’échange et de solidarité (V.I.E.S) devient alors un vecteur concret de la diplomatie féministe.

Le sexisme, une discrimination systémique dès l’enfance

La création d’une journée nationale contre le sexisme répond à un besoin urgent de mobilisation spécifique. Car si les 8 mars et 25 novembre mettent à l’agenda les droits des femmes et la lutte contre les violences, le sexisme, lui, met en place une discrimination systémique dès l’enfance, et opère comme une matrice de ces inégalités liées au genre. Les Sixièmes État des lieux du sexisme, publiés en janvier 2024 par le Haut Conseil à l’Égalité, en dressaient un tableau alarmant : 70 % des femmes estiment avoir été éduquées différemment de leurs frères, 92 % des vidéos destinées aux enfants véhiculent des stéréotypes basés sur le genre, et à peine 3 % des hommes ont reçu une poupée dans leur enfance. À l’école, 74 % des femmes n’ont jamais envisagé une carrière scientifique. En ligne, les stéréotypes explosent : sur Instagram, 68 % des vidéos les plus vues cantonnent les femmes à la maternité.

“Il nous faut conserver une vigilance constante, en tant qu’employeur, pour prévenir les violences sexistes et sexuelles. Il ne doit y avoir aucune tolérance pour de tels agissements”
Yann Delaunay, directeur général de France Volontaires

Et les conséquences sont lourdes : 9 femmes sur 10 déclarent avoir été victimes d’un acte sexiste, et plus de 50 % des 25-34 ans ont vécu une situation de non-consentement. Dans le même temps, une partie de la population adopte un discours empreint de sexisme : un quart des jeunes hommes considère normal d’avoir un salaire plus élevé qu’une collègue à poste égal, et 37 % d’entre eux estiment que le féminisme menace leur place dans la société.

Face à cette réalité, France Volontaires s’engage à travers des actions de formation, de sensibilisation, mais aussi par la mise en œuvre de dispositifs concrets pour prévenir les violences.

Violences sexistes et sexuelles : une vigilance constante

La prévention des violences sexistes et sexuelles (VSS) est devenue une priorité interne comme externe. France Volontaires élabore actuellement une charte dédiée, à destination des structures d’accueil de volontaires, en France comme à l’international. Une démarche qui vise à harmoniser les pratiques, à renforcer la sécurité des volontaires et à diffuser une culture du respect.

« En tant que plateforme, nous souhaitons pouvoir partager les bonnes pratiques avec nos membres et partenaires, afin de favoriser une pleine appropriation par tous les acteurs du VIES de cet enjeu prioritaire. Il nous faut aussi renforcer le cadre de prévention des VSS avec nos partenaires, c’est pourquoi nous travaillons à une charte relative à la lutte contre ces dernières au sein des structures qui accueillent des volontaires, en France comme à l’international. Enfin, il nous faut conserver une vigilance constante, en tant qu’employeur, pour prévenir les violences sexistes et sexuelles. Il ne doit y avoir aucune tolérance pour de tels agissements», insiste Yann Delaunay, directeur général de France Volontaires.

Face à cette réalité, la stratégie féministe française prône un changement de méthode : partenariats renforcés, inclusion systématique du genre dans les politiques, soutien à la société civile et à l’expertise féministe. France Volontaires s’inscrit dans ce mouvement. En formant ses volontaires et ses collaborateurs, en intégrant l’égalité dans ses appels à projets, en sensibilisant ses partenaires à la lutte contre les VSS, l’opérateur public du volontariat international d’échange et de solidarité entend s’affirmer à la fois comme acteur et comme relai de la transformation sociétale.

France Volontaires mobilisée dans le cadre de la Conférence ministérielle des diplomaties féministes

La France a été le quatrième pays à adopter une diplomatie féministe en 2019, après la Suède, le Canada et le Luxembourg. En 2025, une quinzaine de pays partagent cet engagement. La France organisera la 4e Conférence ministérielle des diplomaties féministes les 27 et 28 octobre prochains, tel qu’annoncé par Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, lors de la 79e Assemblée générale des Nations Unies. France Volontaires sera pleinement mobilisée à cette occasion.