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Sur le terrain
19 août. 19
Guinée

Emma, VSI auprès de Guinée 44 sur un projet de développement de la filière maraîchère

Envoyée par le CEFODE pour une mission de deux ans, Emma est coordinatrice de projets, plus spécifiquement sur la composante agricole.

L’agriculture n’est pas le seul domaine d’intervention de l’ONG puisque Guinée 44 a également lancé des programmes sur les cuiseurs à bois économes, des activités dans les écoles pour renforcer les règles d’hygiène (projets d’infrastructures comme des latrines et des robinets), des programmes de réinsertion socioprofessionnelle des jeunes en collaboration avec les maisons familiales rurales (les “MFR”) et des projets de gestion des déchets dans la ville de Kindia.

A travers sa mission, Emma supervise les animateurs de Guinée 44 et les partenaires locaux engagés sur les deux projets de développement agricole. Elle s’occupe également de la planification et du suivi des activités tout en réfléchissant à la méthodologie adéquate : comment conduire les activités par rapport aux documents projets, par rapport aux budgets et aux exigences des bailleurs ?

Lors de la visite de l’équipe de France Volontaires sur le terrain, Emma a présenté les deux principaux projets dont elle s’occupe :

  • DEFMA – Développement de la Filière Maraîchère en Basse et Haute Guinée

Mené en collaboration avec deux ONG internationales (TRIAS et United Purpose), le projet est supervisé par Guinée 44 grâce au financement de l’Union Européenne.

Organisé en consortium, chaque organisme travaille avec des partenaires nationaux (une dizaine au total) pour mettre en place les projets. Pour Guinée 44 par exemple, l’ONG APEK-Agriculture, entre autres, fait office de relais local et travaille avec les communautés sur le terrain.

Ce projet de développement de la filière maraîchère intervient, à travers diverses activités, de l’amélioration à l’accès aux intrants jusqu’à la commercialisation, en passant par la production, la transformation et la concertation des acteurs.

Une composante agro-écologique est également sous-jacente et s’intègre à la mission d’appui à la production, notamment grâce à des formations sur le compostage ou encore d’autres pratiques ayant un impact moindre sur la pollution des sols, de l’eau et des plantes.

Lors de cette rencontre, Emma a fait visiter un bas-fond où une clôture a été aménagée pour empêcher le bétail d’abîmer les cultures. Construite avec des espèces à régénérescence rapide, ces haies vives remplacent le grillage et permettent de protéger les 12 hectares avec une barrière naturelle, plus respectueuse par rapport à des grillages classiques. Les cultures (tomates, aubergines, gombos, choux et oignons) sont ainsi protégées et les espèces plantées auront un rôle bénéfique pour la fertilisation du sol et pour lutter contre l’érosion.

En plus des installations de ce type, le projet compte également aider les populations et les producteurs à pallier le problème d’accès à l’eau. Sur l’une des exploitations, des puits et de petites digues entre les parcelles ont été creusés pour aménager un système d’irrigation (avec un système de motopompe pour faire venir l’eau).

Quant à l’appui à la commercialisation, il se concrétise grâce à des formations sur la commercialisation groupée, pour générer une concertation entre les acteurs de la filière afin que les producteurs obtiennent un meilleur prix de vente (comment négocier directement avec les grossistes et éviter qu’il y ait trop d’intermédiaires).

D’autres formations comme l’aide à la structuration des unions et groupements maraîchers sont organisées (comment gérer les cotisations, comment créer des comités de gestion etc.). L’optimisation et l’amélioration des espaces de commercialisation est aussi une question soulevée et abordée avec les unions soutenues par Guinée 44.

  • DAKMA (Développement Agricole Kindia et Mamou)

Pour ce projet, Enabel est le maître d’œuvre tout comme le bailleur.

Trois grandes activités (dont deux sont mises en œuvre par l’APEK) y sont développées :

1. La mobilisation et la sensibilisation des communautés autour des aménagements hydro-agricoles et la bonne gestion de l’eau

Le but de la manœuvre est de rassembler les communautés et de les organiser pour qu’elles puissent participer aux travaux d’aménagement orchestrés par Enabel afin de pouvoir détenir les compétences pour un meilleur entretien une fois les travaux terminés. Les groupes cibles ont notamment été formés sur les techniques de gestion de l’eau.

Une fois capables d’entretenir ces installations hydrauliques, les communautés peuvent s’affranchir des associations et l’objectif de durabilité prôné par Guinée 44 est atteint.

2. Le désenclavement des zones de productions dans la région de Mamou

Cela passe principalement par la réhabilitation des pistes. Même système que pour les équipements hydrauliques, le but ici est d’impliquer les communautés dans ces travaux pour qu’elles puissent se débrouiller et entretenir / réparer si la situation s’impose. 

3. La mise en place de services économiques collectifs aux membres et unions

Concrètement, ce sont des modèles économiques de gestion à mettre en place pour rendre des équipements, des infrastructures ou un système d’approvisionnement durable et ainsi rendre les unions autonomes.

La première étape ici a été de faire une analyse poussée des quatre unions suivies par Guinée 44 afin d’identifier les besoins et problématiques de chacune. Pour l’une des unions que nous avons pu rencontrer, la problématique liée au transport était la préoccupation première : comment permettre aux agriculteurs d’acheminer plus facilement les légumes sur les marchés locaux ?

Guinée 44 a donc doté l’union d’une moto-tricycle pour aider les agriculteurs à transporter leurs récoltes jusqu’à Kindia. L’enjeu était surtout de créer un modèle économique durable incluant un remboursement de l’équipement au fur et à mesure de son fonctionnement, et ainsi permettre de générer un fond de roulement. Investir dans d’autres activités et/ou permettre l’entretien durable du matériel étant l’objectif de ce dernier.

L’analyse de toutes les charges qu’implique la moto-tricycle (frais d’essence, de réparation, d’huile, de panne), l’hypothèse sur la fréquence des allers-retours, sur le prix du transport d’un sac (coût du service par les agriculteurs) et sur le volume des produits transportés a permis de dégager un budget annuel avec les dépenses versus les recettes.

Le projet est en train de se mettre en place, rendez-vous dans quelques mois pour un premier bilan sur sa viabilité et son fonctionnement…

Pour en savoir plus :