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Actualités
19 août. 25
Bénin
A l’international

En Bolivie, trois ONG locales s’allient au programme V-Amazonie pour préserver la forêt

En Amazonie, la déforestation avance à grands pas, fragilisant à la fois les écosystèmes et les communautés qui en dépendent. Face à ce défi, France Volontaires a lancé V-Amazonie, un programme qui mise sur l’envoi de volontaires pour appuyer les initiatives locales. Trois organisations boliviennes viennent de s’associer à cette dynamique.

Entre 2000 et 2010, la Bolivie aurait perdu en moyenne 430 000 hectares de forêt chaque année, principalement en raison de l’expansion de la frontière agricole. Une estimation plus récente précise qu’en 2023, le pays aurait atteint un record de perte de forêt primaire, avec 490 000 hectares déforestés cette seule année, ce qui en fait le troisième pays touché par ce fléau dans le monde derrière le Brésil et la République démocratique du Congo. C’est dans ce contexte que le programme Volontaires pour l’Amazonie (V-Amazonie) de France Volontaires, tente de contribuer à la lutte contre ce phénomène.

Volontariat international : des missions pour soutenir la protection des forêts en Bolivie

À La Paz, Cédric Bouchet, qui suit le programme sur place pour France Volontaires, a officialisé ces nouveaux partenariats en rencontrant les ONG concernées. Objectif : préparer l’accueil des volontaires, définir les activités et renforcer les liens avec les structures d’envoi françaises. Une étape décisive pour ce programme qui entend soutenir, de manière concrète, celles et ceux qui agissent au quotidien pour protéger l’Amazonie.

La première, Fundación Latino Americana para el Desarrollo (Flades), travaille depuis plusieurs années avec les communautés vulnérables. Son modèle : accompagner les villages pendant trois à cinq ans, en développant éducation, culture et économie, afin de bâtir une autonomie durable. À Santa Ana de Velasco, au bord de la forêt de la Chiquitanía, deux volontaires rejoindront bientôt le centre de recherche et de formation pour appuyer la surveillance des cultures, la mesure de l’impact environnemental des projets et la reforestation d’une zone brûlée en 2024. « Santa Ana de Velasco est un trésor, ce lieu, qui a tant de valeur pour nous pour ses traditions qui ont plus de 300 ans, a besoin d’être conservé et en même temps d’être développé pour que les habitants puissent améliorer leur qualité de vie », souligne un responsable de l’organisation.


Cédric Bouchet, volontaire de solidarité internationale (VSI), avec les membres de Conservación Amazónica. 

La seconde, Conservación Amazónica, a déjà treize ans d’existence. Basée à La Paz, elle agit sur trois fronts : la création d’aires protégées, le soutien à la production locale et la recherche scientifique. Le ou la volontaire attendu(e) viendra en appui à la municipalité d’Apolo pour développer des actions d’adaptation fondées sur les écosystèmes, une méthode reconnue par l’ONU qui utilise les services rendus par la nature pour faire face au réchauffement climatique. « Nous souhaitons mettre l’accent sur la co-construction des thèmes que nous travaillons. Un regard extérieur, des outils qui sont utilisés ailleurs, ou des expériences qui nous aident et s’additionnent à ce que nous connaissons et comprenons du contexte et de nos thématiques », explique l’association.

En Amazonie, des ONG locales et des volontaires unis contre la déforestation

Enfin, Conexión concentre ses efforts sur la jeunesse vulnérable. Son programme « Notre Amazonie, Notre Futur », déployé dans le département de Pando, forme les jeunes du bassin amazonien à l’entrepreneuriat vert et à la valorisation des produits de la forêt. Le ou la volontaire prêtera main forte lors des ateliers et contribuera à créer des outils de mesure d’impact environnemental. « Nous sommes très fiers de notre façon de faire et de nos projets, nous voudrions les diffuser, pas seulement à travers des personnes qui viennent de pays étranger mais en étant conscients que ces personnes peuvent nous apporter beaucoup, par un regard et un contexte différent », insiste l’un de ses responsables.

Derrière ces initiatives, un réseau français s’engage aussi pour épauler les volontaires et leurs hôtes : La Guilde, le Gescod, le Service de coopération au développement (SCD) et Tetraktys figurent parmi les structures mobilisées. Prochaine étape : la signature officielle d’une convention, puis le lancement des recrutements. Une nouvelle étape pour V-Amazonie, qui continue de tisser des ponts entre les deux continents au service d’un même objectif : préserver l’Amazonie et donner aux communautés locales les moyens d’en être les premiers gardiens.

Le programme Volontaires pour l’Amazonie (V-Amazonie)

Le programme Volontaires pour l’Amazonie renforce l’engagement français dans la préservation des forêts primaires en soutenant les acteurs locaux du bassin amazonien. Sur 30 mois, France Volontaires, avec le soutien financier du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), mobilise une cinquantaine de volontaires dans les pays du bassin amazonien. La sélection des missions repose sur un appel à manifestation et une évaluation des contextes locaux pour garantir des interventions adaptées et sécurisées.