Le Volontariat de solidarité internationale fête ses 20 ans : le MEAE célèbre les 17 400 volontaires internationaux engagés au profit de la politique d’investissement solidaire et durable de la France
Dispositif phare d’engagement à l’international, le volontariat de solidarité internationale (VSI) fête ses 20 ans. Ce dispositif permet à des citoyens de tous âges de s’engager dans des missions concrètes de terrain, contribuant aux objectifs de développement durable. Piloté par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) dans le cadre de la loi du 23 février 2005, le VSI a pour objet « l’accomplissement d’une mission d’intérêt général à l’étranger dans les domaines de la coopération au développement et de l’action humanitaire ». Il répond au désir d’engagement à l’international et au besoin des organisations œuvrant dans le champ de la solidarité internationale.
Le VSI s’appuie sur une construction partenariale entre l’État et la société civile et permet de mobiliser des compétences auprès de partenaires d’accueil, selon les principes de non-substitution et de transfert de compétences. Il contribue à tisser des liens entre sociétés civiles, en France et à l’international, tout en favorisant les compétences socio-professionnelles des volontaires, et leur ouverture au monde.
Si la majorité des volontaires sont français, le dispositif permet à des citoyens d’autres États de s’engager dans un pays dont ils n’ont pas la nationalité grâce à la loi du 4 août 2021 qui a ouvert le dispositif à l’accueil de VSI en France au titre de la réciprocité. Cette nouvelle disposition permet de rééquilibrer les relations partenariales de la France avec les États partenaires du Sud.
17.400 volontaires depuis 2005
Âgés en moyenne de trente ans lors de leur mission, les VSI sont très majoritairement des personnes diplômées (master et plus). Les femmes représentent 63% des personnes engagées sur ce dispositif depuis 2005.
Depuis 2005, ils sont plus de 17 400 à avoir effectué un VSI. Entre 2005 et aujourd’hui, le nombre de personnes engagées en VSI par an oscille entre 1200 et 2000, respectivement pendant la pandémie (2021) durant laquelle les restrictions de mobilités ont impacté les nouveaux engagements sans pour autant contraindre la grande partie des volontaires déployés à arrêter leurs missions, et en 2008. En 2024, près de 1 620 personnes se sont engagées à l’international dans le cadre d’un VSI et près de 150 en France au titre de la réciprocité.
Bien que le dispositif ne fixe pas de limite d’âge, les volontaires sont âgés de 30 ans en moyenne. Ce chiffre reste stable depuis la publication de la loi en 2005, tout comme le niveau de diplôme. Ainsi, on observe une forte représentation (environ 80%) de diplômés du 2ème et 3ème cycle (niveau master et plus) dans les personnes qui réalisent un VSI, lesquelles disposent déjà d’une expérience professionnelle, en France ou à l’international.
Depuis 2005, les cinq premiers domaines d’activités des VSI sont en lien avec :
- L’éducation et la formation professionnelle pour près de 30% des missions
- L’Enfance, jeunesse et sport pour 19% des missions,
- La Santé, y compris la prévention des risques, la lutte contre les épidémies et la sécurité alimentaire pour 18% des missions,
- Le secteur productif, y compris les micro-projets entrepreneuriaux, le tourisme durable, l’artisanat et le soutien à la création d’activités pour 7% des missions,
- La préservation de l’environnement, la protection de la biodiversité et la lutte contre le réchauffement climatique pour 6% des missions.
L’Afrique est historiquement le continent qui accueille le plus de VSI avec, en 2023, 929 VSI. Viennent ensuite l’Asie avec 448 VSI, l’Amérique du Sud et les Caraïbes avec 173 VSI, le Moyen-Orient (incluant l’Egypte) avec 116 VSI, L’Europe (hors UE) et l’Océanie, respectivement avec 14 et 11 VSI. Voir ici le rapport statistique du MEAE pour l’année 2023.
Depuis 2005, les 5 pays ayant accueilli le plus de VSI sont Madagascar, le Cambodge, les Philippines, le Cameroun et Haïti.
M. Thani Mohamed-Soilihi, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux : « Merci aux femmes et hommes qui se sont engagés depuis 20 ans pour faire vivre, à l’international et en France, les valeurs de solidarité internationale, de justice sociale et climatique et de citoyenneté mondiale. Le volontariat de solidarité internationale est une vraie source d’inspiration dans ce monde chahuté. C’est un modèle d’apprentissage, d’échanges et de réciprocité particulièrement éclairant pour mon domaine, celui des partenariats internationaux. » |
Paroles de volontaires
Vanessa Martins, volontaire de solidarité internationale à Saraguro en Équateur. C’est au sein de l’association Mashi Pierre, installée au coeur du village de Saraguro dans les Andes, que Vanessa Martins accomplit sa mission de VSI. Avec d’autres volontaires, elle vient en appui aux cours de langue et à l’animation d’une bibliothèque mobile destinée à la jeunesse des communautés locales. « C’est pour moi une opportunité unique de redécouvrir le monde à travers une autre perspective, celle de la solidarité et de l’engagement. Chaque moment de la mission est précieux, offrant une expérience qui va au-delà d’une simple mission de solidarité internationale : c’est une véritable aventure humaine ». |
Juliette Briand, volontaire de solidarité internationale au Togo. De décembre 2023 à décembre 2024, Juliette Briand a été envoyée par la Guilde auprès de l’association Milédou (Leading Youth Sport and Developement) au Togo, qui utilise le sport comme porte d’entrée auprès des enfants et des adolescents. « En tant que responsable des programmes, j’ai entre autres coordonné le programme Milés, destiné aux 18-25 ans, qui assure le suivi des jeunes joueurs des différents programmes tout en favorisant leur progression académique et professionnelle. Milédou développe leurs compétences en les connectant à des réseaux professionnels, des formations et des conférences, les préparant ainsi à leur insertion professionnelle. » |
Joël Ewolo, volontaire de solidarité internationale sud/sud au Sénégal. Joël Ewolo a été envoyé dans le village de Widou au Sénégal, pour soutenir le projet de la Grande Muraille verte (GMV) avec pour mission de participer à la promotion des produits forestiers autres que le bois (gibier, fruits, graines…). « J’ai vécu au plus près des populations touchées par la désertification et je me suis assuré que le projet ait un impact positif sur les habitants. Il est important de faire de la sensibilisation car en agissant correctement aujourd’hui, les efforts auront un impact significatif et durable. Bien que la barrière de la langue, l’éducation différente et les croyances variées aient été parfois des obstacles, j’ai été accueilli comme un membre à part entière de la communauté. » |
Jerry Azilinon, volontaire de solidarité internationale en réciprocité à Marseille. Jeune béninois vivant au Sénégal, Jerry Azilinon est volontaire chargé d’appui intelligence collective, genre et interculturalité à l’Agence française de développement à Marseille. « Comme salarié, j’ai toujours été frustré par le fait que je ne voyais pas l’impact concret de ce que je faisais, contrairement à mes missions au sein des ONG. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de candidater pour cette mission. Sur les questions de genre, nous travaillons à développer différents parcours pour des publics tant internes qu’externes, nous créons des formations en ligne sur des sujets spécifiques tel que l’éducation, ou encore sur des ateliers de sensibilisation et de bonnes pratiques pour éviter ou corriger les biais de genre. » |
Une expérience de VSI plébiscitée
Une évaluation du VSI publiée en mai 2022, initiée par le MEAE en dialogue avec les acteurs du secteur dont France Volontaires, et réalisée par Prospective et Coopération, confirme l’utilité et la plus-value de ce dispositif d’engagement.
Le VSI est un vecteur d’insertion professionnelle : 84 % des volontaires interrogés déclarent ne pas avoir eu de difficultés dans leur insertion professionnelle après leur expérience de VSI.
Les volontaires et structures qui expérimentent le VSI témoignent d’un niveau élevé de satisfaction :
- Pour les organisations d’envoi, le VSI leur permet de mettre à disposition des ressources humaines engagées et compétentes au service de leurs partenaires, pour le développement de leurs actions et le transfert de compétences.
- L’expérience de volontariat en VSI est continuellement considérée comme une expérience très positive pour les volontaires eux-mêmes (68 %).
- Pour les partenaires locaux accueillant des volontaires, le dispositif VSI est un levier confirmé de développement organisationnel et de transfert de compétences.
Enfin, l’évaluation montre que le dispositif est cohérent et complémentaire avec les autres dispositifs français de volontariat international, dans le cadre d’un parcours d’engagement. Le VSI fait notamment partie des dispositifs du Volontariat international d’échange et de solidarité (V.I.E.S) dont France Volontaires assure le développement et la promotion et qui permettent à chacun de trouver le type de volontariat qui lui convient, selon son âge, son profil et ses disponibilités.
Des perspectives de développement
À l’occasion du Conseil Présidentiel du Développement du 5 mai 2023, le Président de la République a annoncé le lancement d’une initiative visant à mobiliser 3 000 postes d’experts et de volontaires à l’international d’ici 2027 autour des 10 objectifs thématiques prioritaires. Un objectif de déploiement de plus de 2 600 Volontaires de Solidarité Internationale est fixé.
Cette ambition fait écho à l’envie d’engagement des Français à l’international, toujours plus forte. D’après un sondage mené par OpinionWay pour France Volontaires fin 2023, s’ils en avaient l’opportunité, près de la moitié des Français (47%) seraient prêts à s’engager pour effectuer des missions de volontariat à l’international, et en particulier les jeunes (58% chez les 18-35 ans). Une progression de 17 points par rapport au même sondage réalisé en 2017.
À propos de France Volontaires et du Fonjep
France Volontaires est la plateforme du volontariat international d’échange et de solidarité (V.I.E.S). Elle œuvre à son développement et à sa promotion en s’appuyant sur une présence en France (métropole et Outre-mer) et sur un réseau d’Espaces Volontariats en Afrique, en Asie, en Amérique latine, au Moyen-Orient et en Océanie.
Opérateur du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, c’est un groupement d’intérêt public (GIP) qui réunit l’État, des collectivités et des associations dans le cadre d’une mission d’intérêt général, reconnue par la loi du 4 août 2021 comme un levier transversal d’action de la politique de développement solidaire de la France.
Le Fonds de coopération de la jeunesse et de l’éducation populaire (Fonjep) est un organisme cogéré par l’État, les collectivités et les associations, créé en 1964. Il a pour mission de renforcer le développement des projets associatifs de jeunesse et d’éducation populaire. Le Fonjep assure la gestion, depuis 1993, de plusieurs dispositifs de solidarité internationale financés par le MEAE et l’AFD, dont le VSI.
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