Forum Création Africa 2025 : les industries culturelles africaines entrent en scène à Lagos
Lagos accueille, du 16 au 18 octobre, la seconde édition du Forum Création Africa, convergence des talents du continent et terrain fertile pour le volontariat international. Cet événement d’envergure met à l’honneur la créativité, l’innovation et les partenariats culturels entre la France, l’Afrique et le monde.
Du 16 au 18 octobre, Lagos devient la capitale de la création africaine. La métropole nigériane accueille en effet la seconde édition du Forum Création Africa, grand rendez-vous consacré aux industries culturelles et créatives (ICC) du continent. Après Paris en 2023, cette nouvelle édition entend mettre en lumière la vitalité artistique et entrepreneuriale africaine, tout en renforçant les passerelles entre créateurs, investisseurs et institutions.
Une dynamique renouvelée entre cultures et création
Ce forum s’inscrit dans le sillage du renouveau du partenariat Afrique-France, incarné notamment par l’ouverture de la Maison des mondes africains (MansA) à Paris en 2025 et la programmation du Sommet Afrique-France « Africa Forward » à Nairobi en 2026. En ciblant les industries culturelles et créatives (du jeu vidéo à l’animation, de la mode durable à l’audiovisuel, de la musique aux technologies immersives), Création Africa affirme que la culture est un levier pour le développement économique, la transformation sociale et les échanges pluriels.
Pendant trois jours, plus de 1 000 participants – créateurs, entrepreneurs, institutions, médias, investisseurs et publics – se donnent rendez-vous à Lagos pour des masterclasses, tables rondes, pitchs et concerts, avec pour enjeux la structuration financière des filières, l’usage des technologies immersives, le rôle des diasporas, la place des femmes dans la création ou encore la diffusion internationale des œuvres africaines.
Au-delà de la visibilité qu’il accorde aux artistes, le forum vise à favoriser les coopérations, la coproduction, la mise en réseau des acteurs et l’accès à des ressources de financement dans un modèle de partenariat réciproque.
Le volontariat international : levier de compétences et de trajectoires
Dans le foisonnement des initiatives culturelles africaines, le volontariat international joue un rôle essentiel comme catalyseur d’expériences, de compétences et de réseaux. Les parcours, entre autres profils, de Comlan Pâcome Alomakpé (originaire du Bénin) et d’Abdoulaye Gomis dit Thielo (du Sénégal) illustrent précisément ce pont entre engagement citoyen et entrepreneuriat créatif.
Le volontariat international de Thielo (à gauche) chez Canal 93, à Bobigny, lui a permis d’acquérir des compétences techniques qu’il a réinvesties à son retour au Sénégal où il a fondé son propre studio.
Le premier, après une mission de service civique en France au service de la coopération culturelle entre la commune martiniquaise des Anses-d’Arlet et la ville de Ouidah, est retourné au Bénin avec un objectif clair : structurer et valoriser le patrimoine culturel de son pays. Aujourd’hui à la tête d’Africa Ingénierie Culturelle et Tourisme SARL, il mène des missions de formation d’agents du Musée des Armées du Bénin ou pilote le projet scientifique et culturel du Musée Popovic. Son engagement démontre comment une expérience de volontariat peut s’incarner, à posteriori, dans des responsabilités culturelles concrètes.
De son côté, Thielo a, durant sa mission comme volontaire de solidarité internationale à Canal 93 (Bobigny, Seine-Saint-Denis), mené un projet musical tout en contribuant à la gestion technique de studio : sonorisation, montage, enregistrement. Cette immersion lui a permis d’acquérir des compétences techniques (utilisation de consoles, éclairage, podcast) qu’il a réinvesties à son retour : il a fondé son propre studio hip-hop, impulsant ainsi une dynamique artistique locale.
Ces trajectoires éclairent le rôle du volontariat, qui offre aux jeunes des terrains d’expérimentation et des compétences opérationnelles mobilisables dans leurs propres écosystèmes culturels. Dans le contexte d’un forum dédié aux ICC, elles incarnent la complémentarité entre politique publique, diplomatie culturelle et action citoyenne.