France–Pérou : le volontariat célébré à Paris après un accord historique
Moins de deux mois après la signature d’un accord entre la France et le Pérou sur le volontariat international d’échange et de solidarité (V.I.E.S), une réception s’est tenue ce mercredi 7 mai à l’ambassade du Pérou à Paris. L’occasion de célébrer la mise en œuvre concrète de ce partenariat inédit et de donner la parole à ceux qui en incarnent les valeurs : les volontaires eux-mêmes.
Signé le 21 mars dernier, l’accord de coopération entre la France et le Pérou en matière de volontariat international a marqué une étape majeure dans les relations bilatérales entre les deux pays. Pour célébrer en France cette avancée et en poser les premiers jalons opérationnels, une cinquantaine de personnes étaient réunies ce mercredi 7 mai dans les salons de l’ambassade du Pérou à Paris.
Yann Delaunay, directeur général de France Volontaires (au centre) entouré de volontaires ou anciennes volontaires françaises et péruviennes ainsi que de Charlotte Chiron (à gauche), responsable de la communication. © France Volontaires
Volontaires, anciens volontaires, représentants d’ONG, d’institutions publiques et élus ont répondu à l’invitation de la représentation diplomatique péruvienne. Tous sont venus saluer un texte qui ambitionne de renforcer les mobilités croisées entre les deux pays dans des domaines aussi essentiels que l’environnement, l’éducation, la solidarité ou encore la culture et le sport.
Une coopération active et réciproque
C’est Éléonore Caroit, députée des Français établis hors de France en Amérique latine, qui a ouvert la cérémonie. Elle a ainsi salué un accord « historique », soulignant qu’il s’agissait là d’un « pari pour faire face aux défis communs de notre époque » autour de grandes causes partagées. À ses yeux, ce partenariat repose aussi sur une dynamique de réciprocité, essentielle pour tisser des liens solides entre citoyens.
La députée a profité de l’occasion pour mettre à l’honneur l’équipe de France Volontaires au Pérou, dirigée par Virginie Holler, saluant un Espace Volontariats devenu « un véritable carrefour de compétences, de coopération, de conviction et d’accueil ».
Éléonore Caroit, députée des Français établis hors de France en Amérique latine. © France Volontaires
Yann Delaunay, directeur général de France Volontaires, a repris le qualificatif « historique », avant de saluer le « dénouement d’un long parcours amorcé en novembre 2022, avec le soutien constant de l’ambassade du Pérou à Paris ». Avant de rappeler le rôle majeur du Pérou dans le développement du volontariat : avec près de 400 volontaires français accueillis et 81 structures partenaires, il est le premier pays d’Amérique latine en termes de déploiement. Il s’agit également de l’un des premiers pays au monde en matière de volontariat de réciprocité, avec 23 volontaires péruviens actuellement en mission en France, dans des lycées agricoles, des missions locales ou auprès de collectivités territoriales.
Yann Delaunay a également tenu à souligner les bons résultats du programme EnLAzando, qui rassemble six pays d’Amérique latine autour du développement du volontariat : « Le succès de la deuxième phase est incontestable, les dynamiques nées des communautés d’acteurs, les formations qui sont accordées aux volontaires et aux structures qui accueillent des volontaires, la rencontre entre toutes ces structures ont contribué à de réelles avancées sur les enjeux de volontariat. »
Deux parcours de volontariat, deux regards croisés
Les discours ont laissé place aux témoignages de deux jeunes volontaires, incarnant la richesse de cette coopération.
Chloé Bergault, 23 ans, a raconté son année de mission en Amazonie péruvienne, au sein de l’association L’Envol Vert. Elle y a accompagné les agriculteurs locaux dans l’adoption de pratiques agricoles durables, tout en les aidant à développer des alternatives économiques. Ce volontariat, qui s’inscrivait dans le cadre de son master à l’Institut catholique de Paris, a été l’occasion d’un mémoire de recherche donnant la parole aux agriculteurs. « Ce qui était vraiment important pour moi », confie-t-elle, c’était de comprendre « le lien très étroit entre luttes sociales et environnementales ».
Chloé Bergault (à gauche) et Jhamille Salas ont chacune témoigné de leur expérience de volontariat, en Amazonie péruvienne pour la première, et en Bretagne pour la seconde. © France Volontaires
Jhamille Salas, volontaire péruvienne de 18 ans actuellement en France dans le cadre du principe de réciprocité, a partagé pour sa part une expérience interculturelle marquante : « Au Pérou, l’approche est souvent plus directe et pratique », a-t-elle expliqué. « Mais loin d’être des obstacles, ces différences ont été pour moi une source d’apprentissage constante. J’ai appris à m’adapter, à écouter et à construire à partir de cette notion de diversité. Malgré des contextes différents, le désir de contribuer au bien commun est quelque chose d’universel. »
Un volontariat comme passerelle entre les sociétés
En conclusion de la cérémonie, l’ambassadeur du Pérou en France, Rolando Ruiz-Rosas Cateriano, a exprimé sa reconnaissance envers France Volontaires, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et toutes les institutions engagées dans le processus ayant conduit à la signature de l’accord.
“La richesse culturelle du Pérou, celle la civilisation andine, la diversité de nos territoires et les nombreux défis auxquels nous sommes confrontés, offrent aux volontaires français une expérience humaine et professionnelle qui contribue tant à leur enrichissement personnel que professionnel »
Rolando Ruiz-Rosas Cateriano, ambassadeur du Pérou en France
Il a défendu une vision du volontariat comme vecteur de rapprochement entre citoyens de tous âges, et comme levier de coopération bilatérale. Promouvoir des mobilités dans les deux sens, de la France vers le Pérou et inversement, permet selon lui de construire un « espace d’échanges entre nos citoyens et nos sociétés. La richesse culturelle du Pérou, celle la civilisation andine, la diversité de nos territoires et les nombreux défis auxquels nous sommes confrontés, offrent aux volontaires français une expérience humaine et professionnelle qui contribue tant à leur enrichissement personnel que professionnel ».
Rolando Ruiz-Rosas Cateriano, ambassadeur du Pérou en France. © France Volontaires
La cérémonie s’est achevée dans une ambiance chaleureuse et conviviale, ponctuée d’échanges entre participants autour d’un cocktail et de quelques spécialités gastronomiques péruviennes. Au-delà des discours, c’est surtout la conviction partagée que le volontariat constitue un pont entre les peuples qui aura marqué les esprits. Car comme l’avait rappelé Éléonore Caroit en préambule, « le volontariat international permet de transformer l’engagement en expérience, et cette expérience en une expertise pour ensuite tisser des liens ».