Hommage de Jacques Godfrain à Jacques Chirac
Le 30 septembre au soir, la nuit est tombée sur Paris, cette même obscurité a envahi le ciel africain, faite de tristesse et de rêves. Celui qui avait parlé tellement mieux que d’autres « spécialistes » de ce continent, l’avait porté à la hauteur des enjeux mondiaux. Il avait donné au mot coopération son véritable sens d’œuvre commune. Il vient de confondre l’ombre et la lumière symbole de mort terrestre. Jacques Chirac avait imposé le développement du Sud parmi les préoccupations premières de tous les sommets des pays riches.
Il avait inlassablement bousculé les indifférences et les renoncements pour inviter à la même table les nantis et ceux qui l’étaient moins.
Ceux qui ont, au fond de leur cœur et de leur conscience, offert une minute de réflexion silencieuse à cette même cause savent de quoi je parle, ne font pas du développement humain un plan de carrière ou une perspective strictement professionnelle.
Dans le silence des esprits de ce 30 septembre, il y a la transmission de ce que les écritures multiples nous ont légué depuis des siècles, l’amour et le don de soi pour d’autres qu’eux-mêmes.
Souvenons-nous que c’est sous sa mandature qu’a été promulguée la loi instaurant le Volontariat de Solidarité Internationale le 23 février 2005, un dispositif d’engagement qui a changé la vie et le destin de milliers de jeunes gens, et contribué à tisser des liens indéfectibles entre sociétés ici et là-bas, participant ainsi de l’influence de notre beau pays à l’international.
Il m’a semblé que l’esprit de France Volontaires correspondait à cette vision de l’homme exigeant le respect, l’ouverture et le dialogue.
C’est ce qu’incarnait Jacques Chirac qui a dû de là-haut, reconnaître celles et ceux qui lui parlaient doucement en silence.
Jacques Godfrain,
Ancien ministre
Président de France Volontaires