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06 mar. 19

Pour un Service National Universel ouvert sur le monde

C’est à l’occasion des élections présidentielles de 2017 qu’Emmanuel Macron a porté durant sa campagne la mise en place d’un Service National Universel (SNU). Un peu moins d’un an après son élection, le Président de la République a confié à un groupe de travail dirigé par le Général Menaouine la mission de rédiger un état des lieux et des préconisations pour laquelle un grand nombre d’acteurs, dont France Volontaires, ont été auditionnés. Un premier rapport est publié en avril 2018, suivi, en novembre 2018, d’un rapport complémentaire issu des conclusions d’une consultation de la jeunesse menée en ligne et dans les territoires.

En octobre 2018, Gabriel Attal est nommé Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse, en charge des sujets liés à la jeunesse, la vie associative, l’engagement et la mise en place du SNU. Un comité interministériel est aujourd’hui chargé de sa mise en œuvre opérationnelle.

Le SNU : pour qui et pour quoi ?

Lors du Conseil des Ministres du 27 juin 2018, le Premier Ministre a présenté les grands principes du SNU qui a pour finalité de « favoriser la participation et l’engagement de chaque jeune dans la vie de la Nation, de valoriser la citoyenneté et le sentiment d’appartenance à une communauté rassemblée autour de ses valeurs, de renforcer la cohésion sociale et de dynamiser le creuset républicain ».

L’architecture proposée par le groupe de travail a été validée, et notamment son organisation en trois phases distinctes :

  • Une phase 1 obligatoire à l’âge de 16 ans : un séjour de cohésion de 15 jours, en internat et en collectif, composé de modules de formation sur des thématiques relatives à la citoyenneté, au développement durable, aux activités sportives ou encore à la découverte de l’engagement. Une composante « Bilans personnels » est également incluse et concerne la santé, la langue française et les outils numériques.
  • Une phase 2 obligatoire dans l’année suivante : une mission d’intérêt général de 15 jours pour s’engager concrètement dans une association, une collectivité ou un corps en uniforme, dans les domaines suivants : la défense et protection civile, l’environnement, l’aide à la personne, le tutorat scolaire et la culture.
  • Une phase 3 facultative entre 18 et 25 ans : une période d’engagement plus longue de 3 à 12 mois, qui inclut les dispositifs d’engagement existants, tels que le service civique, la réserve citoyenne de défense et de sécurité, et le corps des sapeurs-pompiers volontaires.

Dès juin 2019, entre 2000 et 3 000 jeunes représentatifs de la diversité des territoires français participeront à la préfiguration du SNU dans les 13 départements pilotes suivants : les Ardennes, le Cher, la Creuse, l’Eure, la Guyane, les Hautes-Pyrénées, la Haute-Saône, la Loire-Atlantique, le Morbihan, le Nord, le Puy-de-Dôme, le Val-d’Oise et le Vaucluse.

En 2020, l’ensemble des régions seront concernées par le dispositif. A l’horizon 2026, le SNU sera généralisé à toute la classe d’âge concernée, ce qui représentera 800 000 jeunes par année.

Une opportunité d’ouvrir les jeunes sur le monde

Depuis plusieurs mois, les acteurs associatifs prennent part à des espaces de concertation, soulèvent des questionnements, parfois des inquiétudes, et portent un certain nombre de préconisations concernant la mise en place du SNU.

Dotée d’une mission d’intérêt général, France Volontaires soutient une vision de l’engagement citoyen à l’international qui fait écho aux ambitions affichées du SNU. Fondé sur les relations humaines, les échanges interculturels, le partenariat et le principe de réciprocité, l’engagement citoyen constitue une réponse transversale et puissante aux défis actuels, et contribue à faire émerger des sociétés inclusives, solidaires et ouvertes sur le monde. Les approches diverses de ses membres quant à ce nouveau dispositif contribuent à enrichir les réflexions de la plateforme. Ainsi, France Volontaires joue son rôle de promotion et de développement des engagements volontaires et solidaires à l’international, en considérant le SNU comme une opportunité d’ouvrir les jeunes sur le monde.

Pour répondre aux enjeux d’une jeunesse qui évolue dans un monde globalisé, le SNU se doit en effet de favoriser la compréhension de l’autre dans un souci de transmettre des valeurs de vivre-ensemble, de paix et de cohésion sociale. Réunissant des jeunes de cultures et d’horizons divers autour d’un projet commun vecteur de solidarité, le SNU doit constituer un moment privilégié d’apprentissage et de découverte de l’autre, de ses différences, de ses talents, de ses difficultés. Il doit permettre de lever les barrières en luttant contre les peurs et les préjugés, renforçant ainsi la citoyenneté de chaque jeune. C’est à ce titre que France Volontaires, s’appuyant sur sa légitimité historique, ses compétences et la plus-value déterminante qu’apportent ses membres, son réseau en France métropolitaine, en outre-mer et à l’international, porte cinq propositions pour que le Service National Universel soit résolument ouvert sur le monde.

  • Proposition n°1 : Pour la phase 1, proposer un module d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI) pour des citoyens mieux informés et à même de comprendre le monde qui les entoure
  • Proposition n°2 : Pour la phase 1, informer et orienter les jeunes sur les dispositifs d’engagement à l’international et les acteurs qui les accompagnent
  • Proposition n°3 : Pour la phase 3, renforcer les dispositifs existants et le développement d’opportunités d’engagement dans une démarche de qualité
  • Proposition n°4 : Renforcer l’accompagnement des jeunes dans la valorisation de leurs engagements dans leur parcours citoyen et professionnel
  • Proposition n°5 : Expérimenter le SNU pour les jeunes Français établis hors de France

Pour aller plus loin :

Les positions des différents acteurs associatifs sur le site de Cotravaux

Rapport du groupe de travail relatif à la création d’un SNU du 26 avril 2018

Rapport du groupe de travail relatif à la consultation de la jeunesse sur le SNU du 12 novembre 2018

Site du ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse

Site du gouvernement