Premières missions terrain pour le projet EUAV FORESTS au Congo
Où en est le projet EUAV FORESTS au Congo depuis son lancement en avril 2022 ? Le temps des rencontres institutionnelles et des premières découvertes congolaises a laissé place aux missions sur le terrain aux côtés des populations locales en lien avec les bénéficiaires : Endangered Species International Congo (ESI Congo), l’association Rencontre pour la Paix et les Droits de l’Homme (RPDH) et Initiative Développement.
À la rencontre des communautés de Kakamoeka avec ESI Congo
Du 29 juin au 8 juillet, Stéphanie, Amaury, Corentin et Andrea ont remonté le fleuve Kouilou, en direction de la base de vie de l’association Endangered Species International Congo (ESI Congo) à Magne, située au cœur de la forêt du Mayombe dans le district de Kakamoéka pour une première mission avec ce partenaire du projet.
Après avoir pris connaissance des réalités du terrain pour «mieux cerner les enjeux de communication pour les différentes activités de ESI, notamment le Centre de ressources pour la biodiversité et l’écotourisme (CRBE) ainsi que le projet d’autonomisation des femmes du Maman du Mayombe», Stéphanie, chargée du renforcement des capacités des organisations de la société civile, a dispensé une formation personnalisée sur la communication à l’équipe de l’ONG, alliant théorie et pratique.
Amaury, en charge de la mise en place d’une application d’alerte précoce a mené une étude de besoin auprès des habitants et autorités de 3 villages du district : Magne, Loaka et Ndgina.
Corentin, chargé d’appui à la résilience économique des populations autochtones sur le projet, a rencontré les acteurs de la chaîne de valeur banane plantain des villages de Magne et Loaka pour mieux comprendre le fonctionnement de la filière et identifier des axes de développement.
En plus de couvrir la mission pour la communication du projet FORESTS, Andrea a effectué une douzaine d’interviews pour la réalisation d’un film institutionnel sur ESI Congo, avec l’appui de Stéphanie : «Ce film pourra être présenté aux acteurs institutionnels et faciliter ainsi les actions de communication d’ESI Congo.»
Au-delà de l’expérience professionnelle, cette mission permet une véritable immersion dans la culture congolaise comme le souligne Andrea : «J’ai rencontré le chef du village de Loaka, Monsieur Propser Bouanga, qui m’a raconté des histoires locales, je me souviens d’une, particulièrement sur Mami wata, une créature mystique, c’était un moment passionnant.»
Au cours de ce déplacement dans le Kouilou, les volontaires ont été reçus par Monsieur Paul Adam Dibouilou, préfet du Kouilou, ainsi que Monsieur Jean-Baptiste Diamounzo, Secrétaire Général de la Préfecture du Kouilou. Lors des échanges qui ont eu lieu, l’application d’alerte précoce a particulièrement retenu l’attention des autorités.
Ingolo, Missama, Salambama et Mbaya : 4 villages visités dans le département de la Lékoumou avec la RPDH
Après le Kouilou, direction la Lékoumou pour Louis, Amaury, Sara et Thibaut en appui à l’organisation Rencontre pour la Paix et les Droits de l’Homme (RPDH). Reçus par les sous-préfets de Sibiti, Zanaga et Komono ainsi que la direction départementale de l’économie forestière, les volontaires ont également eu l’opportunité de visiter une exploitation forestière de la zone.
Amaury a poursuivi son étude de besoin pour la mise en place de l’application auprès des autorités locales, des populations des villages visités et d’une entreprise forestière. Precila est venue remplacer Amaury au mois d’août et continuera de porter la mission de mise en place d’une application d’alerte précoce jusqu’à la fin du projet.
Louis, en charge de la capitalisation des pratiques innovantes, a pour sa part analysé le niveau de connaissances des populations riveraines des exploitations forestières afin d’évaluer l’impact des campagnes de sensibilisation menées par la RPDH.
Thibaut, chargé de plaidoyer, a rencontré les autorités de la zone et les populations locales afin de mieux comprendre la réalité du terrain et les enjeux de la gouvernance forestière dans la perspective de délivrer une formation plaidoyer sur mesure aux partenaires.
Sara, qui est en appui à la coordination du projet, a recueilli des données pour la réalisation d’une cartographie des acteurs du secteur forestier et s’est chargée de couvrir la mission pour la communication du projet.
Célébrer la journée internationale des populations autochtones avec Initiative Développement à Enyellé
Cap sur le nord du Congo, dans le département de la Likouala et précisément à Enyellé aux côtés de l’ONG Initiative Développement qui mène le projet Nzela, un programme de développement local promouvant les droits des populations autochtones et notamment des Aka, qui représentent dans cette région 40% environ de la population et vivent originellement dans la forêt.
Sara a continué sa cartographie des parties prenantes sur les enjeux forestiers, en rencontrant les autorités locales, la Congolaise Industrielle du Bois (CIB) et l’Association Professionnelle pour la Valorisation des Produits Forestiers Non Ligneux (APVPS).
Stéphanie et Andrea, de leurs côtés, ont récolté des témoignages auprès de populations autochtones du village de Likossa en vue de réaliser un film présentant le peuple Aka et leur relation à la forêt. Ce matériel audiovisuel permettra de mettre en lumière la culture autochtone du Nord-Congo et pourra être utilisé comme support de communication et de sensibilisation.
Les volontaires ont pris part aux festivités de la Journée internationale des populations autochtones organisée chaque 9 août par Initiative Développement. Au programme de cette journée : mot des autorités locales, danse, chant, rap engagé, présentation des produits de la forêt et célébration de la culture Aka.
Andrea a été touché par la remise de documents d’identité aux Aka par les autorités locales «c’est un geste fort de reconnaissance et d’inclusion des Aka dans la vie locale» mais, c’est aussi, pour lui, un événement qui marquera son expérience de volontariat : «Quand j’ai commencé à enregistrer les chants Aka avec le micro, ils ont formé un cercle autour de moi et sont venus chanter et danser atour de moi, c’était un moment extrêmement fort».
Un festival en préparation à l’occasion de la Journée du l’arbre au Congo en novembre
A l’occasion de la Journée nationale de l’arbre au Congo, France Volontaires en partenariat avec la , organisent le Forestival du 3 au 6 novembre 2022.
En plus d’être une vitrine pour le projet EUAV FORESTS, ce festival permettra de sensibiliser le grand public et en particulier les jeunes à la nécessité de protéger les forêts et de renforcer la résilience des personnes qui en dépendent. Un programme d’activités artistiques et de sensibilisation est en cours de planification avec l’appui de partenaires locaux. C’est l’occasion pour l’équipe de France Volontaires de remercier l’Institut Français du Congo qui a bien voulu inclure cet événement dans son agenda du mois de novembre.
Le témoignage vidéo d’Amaury
Le projet EUAV FORESTS
Depuis avril 2022, 7 volontaires du programme EU Aid Volunteers de l’Union Européenne sont venus renforcer l’équipe de France Volontaires à Brazzaville. De nationalité française et italienne, ces volontaires appuient et renforcent les compétences d’organisations de la société civile qui interviennent dans la préservation des écosystèmes forestiers et qui agissent pour la réduction de la vulnérabilité des populations locales.
EUAV FORESTS est un projet financé par l’Union Européenne et piloté par France Volontaires en collaboration avec deux autres organisations : ESI LABS! et le SRD Vietnam. Il est déployé dans cinq pays d’Afrique et d’Asie : le Cameroun, le Congo, le Ghana, la Guinée-Conakry et le Vietnam. Son objectif est de contribuer à réduire la vulnérabilité des communautés vivant dans les zones forestières et à renforcer leurs capacités de résilience. Lancé en décembre 2019, le projet a été retardé en raison de la pandémie de Covid-19. Le déploiement des volontaires a débuté en avril 2022.
Le programme European Union Aid Volunteer (Volontaires de l’Aide de l’Union Européenne), financé par la Commission Européenne, mobilise des volontaires sur des projets de prévention de crise et en contexte post-crise pour renforcer les capacités de résilience des communautés en proie aux catastrophes.