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07 juil. 25
France
Outre-mer

RAICT 2025 : France Volontaires fait entendre la voix du volontariat dans la coopération décentralisée

À l’occasion des 16e Rencontres de l’Action internationale des collectivités territoriales (RAICT), qui se sont tenues le vendredi 4 juillet à Paris, France Volontaires a multiplié les prises de parole pour défendre le rôle structurant du volontariat dans les dynamiques de coopération, à travers une présence remarquée lors de la séance plénière et d’un atelier dédié aux financements innovants.

Organisées chaque année par Cités Unies France, les Rencontres de l’Action internationale des collectivités territoriales (RAICT) réunissent les acteurs majeurs de l’action internationale des collectivités territoriales. Plus de 500 participants – élus, techniciens, représentants de l’État, d’ONG ou de bailleurs – se sont retrouvés aux Salons de l’Hôtel des Arts & Métiers pour cette édition anniversaire, marquant les 50 ans de l’association.

La séance plénière du matin, consacrée à une réflexion prospective sur les 50 prochaines années de la coopération décentralisée, a entre autres donné la parole à Hugo Albouy, ancien volontaire de solidarité internationale. ©  France Volontaires

Dans un contexte international complexe, marqué par les transitions écologiques, sociales et géopolitiques, la coopération décentralisée française revendique son rôle dans l’animation d’un soft power local, ancré dans les territoires et tourné vers des solutions partagées. Le volontariat y occupe désormais une place croissante.

Le volontariat, levier de confiance et d’impact

La séance plénière du matin, consacrée à une réflexion prospective sur les 50 prochaines années de la coopération décentralisée, a donné une place de choix à la parole des jeunes et à l’engagement volontaire. Hugo Albouy, ancien volontaire de solidarité internationale (VSI), en a été l’un des porte-voix.

Envoyé par la Région Sud en Mauritanie, il a rappelé la force du volontariat comme outil d’animation et de coordination des projets de coopération. « Le volontaire constitue un levier de mobilisation, de construction de ponts humains et de relations de confiance entre partenaires. Il fluidifie les échanges, apporte de l’expertise et s’ancre dans les réalités locales », a-t-il souligné, insistant sur la dimension réciproque et transformatrice de ces missions.

« Il ne faut pas concevoir la coopération comme une simple variable d’ajustement. »
Katja Kruger, conseillère régionale en Bretagne

À ses côtés, Katja Kruger, élue de la Région Bretagne, a illustré concrètement cette vision à travers les actions menées dans sa collectivité, qui a accueilli trois volontaires en réciprocité originaires d’Inde et du Burkina Faso. « Les témoignages de volontaires envoyés et accueillis en Bretagne ont profondément changé notre manière de concevoir la coopération décentralisée », a-t-elle expliqué, plaidant pour un engagement plus affirmé des collectivités et de l’État en faveur de ces dispositifs : « Cela nécessite un engagement véritablement assumé, de ne pas concevoir la coopération comme une simple variable d’ajustement. »

Frédéric Cholé, délégué pour les collectivités territoriales au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, a rappelé de son côté l’importance stratégique du volontariat pour la diplomatie française. « Dans un contexte où l’aide publique au développement est questionnée, le volontariat permet d’avoir un impact positif ici comme ailleurs. Il constitue une forme contemporaine d’influence et d’action au service des ODD », a-t-il affirmé, saluant l’ambition de faire de l’action des collectivités un prolongement naturel de la politique étrangère française.

Territoires Volontaires, un programme pour faciliter la vie des collectivités

Dans l’après-midi, France Volontaires était représentée lors de l’atelier sur les financements innovants, un enjeu crucial pour les collectivités souhaitant s’engager ou pérenniser leur action à l’international.

“Aujourd’hui, nous avons un projet structuré, à l’accueil et à l’envoi vers Madagascar, autour de l’eau et de l’éducation à la citoyenneté, avec un binôme de volontaires et un VSI coordonnateur, cofinancé par TeVo. Sans ce dispositif, nous n’aurions jamais pu aller aussi loin »
Jacques Cabanes, adjoint au maire de Billère dans les Pyrénées-Atlantiques

Atanaska Guillaudeau, directrice adjointe des programmes à France Volontaires, y a présenté le programme Territoires Volontaires (TeVo), conçu pour faciliter l’accès au volontariat de solidarité internationale. « TeVo repose sur trois piliers : il facilite la mise en œuvre, permet de cofinancer les missions et crée des espaces de collaboration entre collectivités », a-t-elle expliqué. Avec déjà plus de 500 missions réalisées dans 150 collectivités, TeVo se présente comme un levier accessible à toutes les échelles de territoire, y compris les plus petites communes.

L’atelier sur les financements innovants a permis de mettre en valeur le programme Territoires Volontaires (TeVo). ©  France Volontaires

Ce témoignage a trouvé un écho concret avec l’intervention de Jacques Cabanes, adjoint au maire de Billère (Pyrénées-Atlantiques). Dans cette commune de 14 000 habitants, la coopération décentralisée avec la ville malgache de Soavinandriana est née… d’une jeune femme en service civique. « Une volontaire malgache, accueillie dans nos écoles il y a quelques années, a changé notre regard sur ces dispositifs. Aujourd’hui, nous avons un projet structuré, à l’accueil et à l’envoi, autour de l’eau et de l’éducation à la citoyenneté, avec un binôme de volontaires et un VSI coordonnateur, cofinancé par TeVo », a-t-il relaté. Le coût total est maîtrisé – 34 % pour la commune, 66 % pour le programme – pour un impact tangible : accès à l’eau pour les 6 000 habitants malgaches, animations scolaires, montée en compétence des volontaires. « Sans ce dispositif, nous n’aurions jamais pu aller aussi loin », a-t-il conclu avec enthousiasme, encourageant ses collègues élus à s’engager eux-aussi dans la voie du recours au volontariat.

Une diplomatie démultipliée, nourrie par les territoires

Au-delà des dispositifs et des témoignages, ce qui ressort de cette édition 2025 des RAICT, c’est une volonté claire : faire du volontariat un moteur de la coopération décentralisée. En rapprochant les jeunesses, en valorisant les compétences des deux côtés des partenariats, en animant des projets concrets au plus près des habitants, le volontariat apporte une dimension humaine et durable à l’action extérieure des collectivités.

France Volontaires, présente aussi bien en séance plénière que dans les ateliers, a montré que le volontariat n’est pas seulement un outil pratique : c’est un engagement citoyen, une marque de confiance envers les jeunes et un moyen concret de renforcer les liens entre les territoires. Ce type de rencontres, en rassemblant collectivités, institutions et société civile, permet de nourrir ce dialogue nécessaire, d’identifier les leviers de demain et d’inspirer de nouveaux engagements. Rendez-vous est déjà pris pour l’année prochaine.