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Actualités
06 mai. 24
France

Restitution du Rapport du Groupe de Travail « Jeunesses et Développement » du Conseil National du Développement et de la Solidarité Internationale 

La restitution du rapport du Groupe de travail « Jeunesses » du Conseil National du Développement et de la Solidarité Internationale (CNDSI) s'est tenue le mercredi 24 avril 2024 au Quai d’Orsay. Cette rencontre a été l'occasion de présenter les conclusions d'un travail collaboratif approfondi, visant à intégrer la jeunesse au cœur de la politique de développement et de solidarité internationale de la France. Retours en détails sur la séance.

Dans le cadre de la loi de programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales du 4 août 2021, ce rapport s’inscrit dans une dynamique de renouvellement, affirmant l’approche par les droits humains et la nécessité d’associer les jeunes aux décisions qui les concernent. La jeunesse, représentant une forte population à l’échelle globale, se trouve confrontée à des défis majeurs et à des incertitudes croissantes, rendant leur participation citoyenne cruciale pour l’atteinte des objectifs de développement durable. Le groupe de travail du CNDSI dédié à l’engagement des jeunes dans la conception et l’exécution de la stratégie française de développement et de solidarité internationale a impliqué trois secteurs du CNDSI (une plateforme collaborative, des syndicats, des entités associatives) et a fait participer plus de trente acteurs provenant d’organisations de la société civile, tant françaises qu’internationales (groupes de réflexion, syndicats, associations, entreprises, etc.), lors de réunions de dialogue tenues de septembre 2022 à mars 2023. 

 

L’événement « jeunesses et développement » : 

Réunissant plusieurs acteurs, dont France Volontaires représentée par son Directeur Général Yann Delaunay et Lucie Morillon, Directrice du Pôle Études – Communication – Plaidoyer, cet événement marque également la présence de Plan International, des jeunes ambassadrices de ONE, Engagé.e.s & Détermin.é.es, le RRMA (Les réseaux régionaux multi-acteurs), etc. La présence de la Secrétaire d’État Chrysoula Zacharopoulou, chargée du développement et des partenariats internationaux, illustre également l’importance accordée par le gouvernement à l’engagement des jeunes. 

 

En tant qu’acteur majeur du volontariat en France et opérateur du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, France volontaires joue un rôle crucial dans la promotion du volontariat international d’échange et de solidarité, considéré comme un vecteur privilégié de l’engagement citoyen des jeunes et reconnu comme une forme avancée de participation des jeunes. D’ailleurs, le rapport souligne l’impact positif des actions bénévoles des jeunes. À cette occasion, Demba Mané, jeune sénégalais issu du Consortium Jeunesse Sénégal et actuellement VSI réciprocité en mission d’appui au Service Reconnaissance et Valorisation de France volontaires, est intervenu pendant la table ronde pour témoigner de son parcours d’engagement en tant que volontaire qui est par extension, celui de chacun des jeunes présents dans la salle. La Secrétaire d’État Chrysoula Zacharopoulou s’est félicitée dans un tweet du « dialogue entre les générations. ». 

La table ronde a été un moment clé de l’événement, permettant un échange constructif entre les jeunes et la Secrétaire d’État. Animée par M. Frédéric Cholé, Délégué DCTCIV et Secrétaire Général du CNDSI, les intervenants étaient : 

  • Mme Chrysoula Zacharopoulou, Secrétaire d’Etat chargée du développement et des partenariats internationaux    
  • Mme Clara Olivet, Coordinatrice du projet « Place aux jeunes ! », Engagé.e.s & Détermin.é.es 
  • M. Régis Batchassi, Président du Conseil national de la jeunesse du Togo (visioconférence)   
  • Mmes Anaïs Magliocco et Lilia Touil, Jeunes ambassadrices de ONE  
  • Mme Kadiatou Konate, Co-fondatrice du Club des jeunes filles leaders de Guinée (visioconférence) 
  • M. Demba Mané, Volontaire en réciprocité au sein de France Volontaires.  
  • M. Henri Arevalo, Président du RRMA Occitanie, coprésident du GT Jeunesses du CNDSI 

 

Après avoir valorisé les dispositifs mis en œuvre par le MEAE et ses opérateurs en faveur des jeunesses, la Secrétaire d’État a annoncé la rédaction prochaine d’une feuille de route sur les jeunesses dans l’action extérieure de la France, dont l’élaboration sera coordonnée par une personne référente chargée des questions de jeunesses au sein de la délégation pour les collectivités territoriales et la société civile. Elle a également annoncé l’accompagnement et l’inclusion de 10 jeunes par an dans les délégations internationales de la France. 

 

La restitution de ce rapport est une étape décisive vers une politique de développement plus inclusive et participative. Elle reflète une volonté de placer les jeunes au centre des préoccupations et des actions, reconnaissant ainsi leur potentiel en tant qu’acteurs de changement dans la société. L’accent mis sur le volontariat souligne l’impact positif de l’engagement des jeunes et leur capacité à contribuer significativement à un monde plus solidaire et équitable.  

 

Les recommandations du groupe de travail s’articulent ainsi : 

Pour le renforcement d’un environnement favorable pour les jeunes dans toute leur diversité, en France comme dans les pays partenaires. 

  1. Rendre l’environnement politico-légal plus favorable à la participation des jeunes : 
  • Améliorer l’information des jeunes sur les opportunités de participation et dégager des moyens pour l’accompagnement des jeunes éloignés des possibilités d’engagements collectifs ; 
  • Renforcer les capacités des organisations de jeunes et soutenir leurs initiatives notamment financièrement de l’échelle locale à nationale ; 
  • Renforcer les capacités des OSC et acteurs publics travaillant avec et pour les jeunes afin qu’ils opérationnalisent une approche des jeunesses fondée sur les droits humains, dans le cadre de leurs projets comme des politiques publiques. 
  1. Faire évoluer les normes sociales et représentations stéréotypées sur les jeunes et notamment les jeunes femmes en menant un travail de sensibilisation de toutes les parties prenantes. 

Pour le renforcement de l’éducation à la citoyenneté locale et mondiale, en France comme dans les pays partenaires. 

  1. Valoriser l’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI) comme une priorité éducative nationale : 
  • Poursuivre et renforcer l’application des recommandations du rapport d’évaluation de soutien du MEAE et de l’AFD à l’ECSI ; 
  • Renforcer le dialogue interministériel et poursuivre et amplifier le travail multi acteurs réalisé sur l’ECSI par le groupe de concertation piloté par l’AFD. 
  1. Affirmer la volonté d’un changement d’échelle de l’ECSI avec l’ensemble des acteurs avec la mise en place d’un observatoire de l’ECSI et de l’engagement. 
  1. Permettre à tous les jeunes d’accéder à une expérience de volontariat, quelle que soit leur situation sociale ou leur formation initiale et professionnelle. 
  1. Renforcer la reconnaissance, par la loi de 2021 relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales lors de sa potentielle révision, du rôle incontournable des organisations de jeunes, associations de solidarité internationale et d’éducation populaire et la nécessaire implication des collectivités territoriales. 
  1. Acter la volonté de l’État français de soutenir financièrement les organisations de solidarité internationale et d’éducation populaire travaillant avec et pour les jeunes afin qu’elles s’approprient l’approche fondée sur les droits et l’intègrent à leurs projets. 

Pour une participation inclusive, effective et authentique des jeunesses aux espaces formels et informels de décision et de concertation de la politique de solidarité internationale de la France. 

  1. Dans une future stratégie jeunesse de la France, définir la notion de participation authentique des jeunes et veiller à son opérationnalisation dans les espaces de décision nationaux et internationaux ; 
  1. Concevoir la participation dans le cadre d’échanges réguliers entre jeunes et décideurs et décideuses de tous les niveaux ; 
  1. Adopter des approches intersectionnelles et inclusives dans la formulation des politiques publiques, notamment en soutenant la participation des filles, jeunes femmes, et minorités de genre ; 
  1. Reconnaître la diversification des espaces informels de participation et prendre davantage en compte les propositions qui en émanent pour élaborer et articuler les politiques publiques. 

Pour intégrer de manière transversale une approche par les droits humains appliquée aux jeunesses dans la politique de solidarité internationale de la France : 

  1. Veiller, avec les autres États membres de l’Union européenne (UE), à l’opérationnalisation, au financement, et à la redevabilité du Plan d’Action sur la jeunesse (PAJ) dans l’action extérieure de l’UE ; 
  1. Faire du respect et de la promotion des droits des jeunesses une priorité transversale de la politique de coopération et de solidarité internationale de la France (en France et dans ses pays partenaires) ; 
  1. Pour une appropriation et une opérationnalisation multi-acteurs de la future stratégie jeunesses du MEAE :  
  • Structurer le dialogue et le suivi de la stratégie avec l’ensemble des parties-prenantes, y compris les organisations de jeunesses et les organisations de jeunes, en France comme dans les pays partenaires, en garantissant des espaces et mécanismes de redevabilité sur les engagements pris.