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Actualités
05 juil. 22

TCHAD – Carnet de route des volontaires de réciprocité – Partie 4

Résumé des activités du mois et les nouvelles compétences acquises

Ali

J’ai passé le mois de mai sur le terrain avec les conseillers de la CA71. J’ai pu voir et comprendre concrètement ce qu’ils font comme activité sur le terrain, ça m’a aussi permis de voir les réalités de l’agriculture en France surtout du côté administratif. J’ai visité les différents sites expérimentaux de la CA71, ces visites m’ont permis de comprendre en partie le fonctionnement et la stratégie de développement de la CA71.

J’ai effectué des tournées dans différents types de coopératives agricoles, telles que la Coop de France, la SICAREV, et la CUMA. Ces tournées étaient enrichissantes. Elles m’ont permis de comprendre la force du collectif, de voir comment est ce que les agriculteurs s’organisent ensemble pour acquérir du matériel agricole en commun ou encore pour consolider le marchés etc…  J’ai eu à intervenir dans un lycée avec une classe de 1ere science politique sur le thème « Tchad enjeux et perspectives ». C’était une intervention interactive qui m’a permis de partager la réalité de mon pays et qui j’espère, leur permettra de se faire une autre idée sur le Tchad et non pas que à travers les médias ou les chiffres qu’ils ont dans leurs cours.

Alexis

J’ai assisté à une rencontre productive des volontaires ; échanges culturels internationaux et européens organisée par la plateforme régionale des Hauts-de-France Ready to move (plateforme mobilités) en collaboration avec France volontaires, le CRIJ HAUTS de France et Lianes coopération. L’objectif de la rencontre était de créer un échange entre les volontaires par rapport aux différentes missions, les attentes et les besoins, le partage d’idées et des nouvelles perspectives pour l’avenir du volontariat dans la région Hauts-de- France.  Au cours de cette rencontre, des nombreux échanges ont eu lieu au sujet de nos missions, du déroulement, des difficultés rencontrées et des suggestions. Ce fut l’occasion pour moi de rencontrer mon collègue et compatriote tchadien (Mardochée Djimoyel). J’ai acquis de nouvelles compétences en matière d’outils informatiques, la gestion d’équipe, la capacité et technique d’approche, la capacité de prise de parole, la découverte d’autres plateformes de mobilité, la capacité d’autonomie, l’indépendance de mobilité.

Mardochée

Après un mois passé en France, précisément à Lens dans le cadre de ma mission au sein de la Mission Locale, j’observe un réel temps d’adaptation dans les différentes activités menées. Grâce aux activités menées depuis le début de ma mission, j’ai acquis de nouvelles compétences professionnelles à savoir: l’élaboration du contenu d’un atelier CV Europass, la coanimation d’un atelier collectif sur un thème précis, la coanimation d’une réunion d’information collective, la communication visuelle, la création des supports de communication pour la publication des offres de mission de Service Civique et la réalisation d’un direct sur le réseau social Instagram pour la promotion d’un événement; la recherche et partage des opportunités de volontariat à l’étranger; le partage d’expérience pour susciter l’envie chez les jeunes de s’inscrire à la Mission Locale; la présentation devant une assemblée et la réalisation de comptes rendus de mes activités ainsi que la prévention et le secours civique.

Marie

Le mois de juin fût très mouvementé et rempli d’émotions. Il est marqué par la fin de la plupart des activités ou missions, la cérémonie de clôture ainsi que les adieux. Toutes les missions ou activités telles que les ateliers numériques, les visites à domicile ainsi que les activités nautiques sont finies. Ainsi pour clore les activités nautiques, nous avons fait du catamaran et du paddle. Ces activités ont été très intéressantes car elles m’ont permis de développer ma concentration, de renforcer la confiance en soi ainsi que le travail d’équipe.

Le 21 juin a eu lieu la cérémonie de clôture des activités du service civique de cette année et la célébration du 20ème anniversaire de Unis cité Méditerrané. Ce fût un moment marqué d’émotions grâces aux différents témoignages des bénéficiaires et ceux de certains volontaires. Cet événement s’est terminé par la remise des attestations de service civique à tous les volontaires. Après les bons moments passés entre jeunes en service civique, voici venu le moment le plus dur qui est celui des adieux. Pour cela, nous avons organisé une petite sortie entre volontaires du groupe COOP’R et notre coordonnatrice au bord de la plage. Sortie marquée par de fou rire, une ambiance, bien particulière à l’équipe COOP’R, qui va surement me manquer avec le départ de plus de 3/4 des volontaires.

Marthe

A la date du 24 au 25 mais j’ai participé à la formation civique et citoyenne organisée par Bourgogne Franche Comté International (BFCI) à l’intention des jeunes en mission de service civique, sur le thème : « Les droits et devoirs du volontaire à son engagement et les enjeux de la solidarité international ». Plusieurs points ont été abordés tel que les objectifs de développement durable, l’inter-culturalité, la question relative à la mobilité internationale et la solidarité internationale. J’ai été accompagnée par AGIR SOLIDAIRE, qui est une association des professionnels retraités qui œuvrent dans le domaine humanitaire national et international avec plusieurs bénévoles qui m’accompagnent dans la rédaction des projets une fois par semaine.

J’accompagne les enfants dans le cadre de l’animation dans les sites touristique de la ville pour la découverte, de l’environnement et des grandes personnalité qui ont impacté l’histoire de la ville au yeux du monde tel que l’écrivain Victor Hugo qui est né à Besançon et qui a développé la question relative aux droits de l’Homme ; les frères Lumières qui ont inventé le cinéma, et l’ architecte du roi M. Vauban qui avait mis sur pieds le plan de la construction de la Citadelle qui avait servi de stratégie de défense pour la ville à époque coloniale. Il manque encore d’autres célébrités que je n’ai pas mentionné ici certainement parce que je n’ai pas encore fait leur découverte. Au sein de la maison du quartier, je fais les activités avec des personnes en situation d’handicap, et je dispense des cours de français aux immigrés.  J’ai également fait une formation théorique et pratique dans la savonnerie au laboratoire de Yvan Bertrand.

Assanie

Ce mois, comme les mois précédents à été partagé entre les activités quotidiennes au boulot et à l’hébergement des volontaires. J’ai animé des activités de sensibilisation aux Objectifs de développement durables pour des jeunes en Co organisation avec les volontaires du Centre Régional d’Information Jeunesse et de l’association Maisons pour tous.  Deux jours durant lesquels nous avons échangé autour des ODD et surtout du tri des déchets. J’ai également co animé avec ma tutrice Charlotte une journée de préparation à la rencontre interculturelle pour des volontaires de “Pass Emploi Service” qui effectueront un voyage solidaire à Chypre à la fin de leur mission de volontariat. L’accent à été mis sur la perception des réalités et de la vision des choses qui peuvent être différentes en fonction de la représentation, de la culture et de l’histoire de tout un chacun.  J’ai également échangé avec les jeunes sur mon expérience interculturelle.

Quelles différences (interculturelles, sociales, professionnelles…) avez-vous observé ?

Marthe

Pour commencer il faut comprendre au préalable que la France et le Tchad, ce sont deux mondes différents du point de vue global, l’éducation, la santé, l’infrastructure mais qui ont aussi des traits communs. J’ai observé les différences interculturelles en matière d’expression dans les conversations courantes les termes d’expressions, de communication. Du point de vue social, il existe des personnes bienveillantes et sympathisantes tout comme des personnes caractérielles. Et d’ailleurs c’est aussi le cas au Tchad. A mon avis, tout dépend de l’éducation et de l’état de l’âme de chaque personne. Dans le domaine professionnel le travail se fait 24/7 selon le besoin de chaque structure. La notion de l’heure et de ponctualité est primordiale et le travail fini parfois tard et peut commencer aussi à des heures tardives. Tout est question de planification et d’organisation. Il est important de vous faire comprendre aussi que j’ai rencontré le problème de mépris du couleur de la peau, de négligence. En un mot le racisme, mais tout dépend de comment s’y prendre face à ces situations. Je ne me plains pas, parce que ce c’est aussi le quotidien chez moi.

 Ali

Ces sept mois sont passés tellement vite mais j’ai appris pleinement sur la manière de vivre et de travailler. J’ai appris pas mal du bon sens paysan, surtout le pragmatisme des paysans français. J’ai deux phrases qui sont encrées dans ma mémoire. Un fermier avec qui je m’entend bien m’a dit :

-Ali je veux que en rentrant chez toi tu retiennes deux choses « le travail bien fait ne retarde jamais » et « aiguise ta faux, ton temps ne sera pas perdu » . Tout cela pour me faire comprendre l’importance du temps et du travail bien fait.

Alexis

J’ai observé une différence de langage, de vocabulaire. Une différence sociale, il y a une bonne collaboration et adaptation avec le personnel, une capacité sociale à être dans une société, à tisser des nouvelles relations. Une différence au niveau professionnel : une technologie avancée, respect du droit de travail.

Marie

Mon séjour en France m’a permis d’observer assez de différences à plusieurs niveaux. D’abord il y’a une nette différence niveau gastronomie marquée notamment par ses fromages et ses vins. Mes binômes m’ont d’ailleurs fait goûter les meilleurs fromages et de très bons vins. Aussi, j’ai remarqué que fumer est tout à fait normal en France, même les adolescents de 16 ans fument contrairement au Tchad où les jeunes qui fument sont considérés comme des délinquants et la majorité se cachent pour le faire au risque de se faire sermonner par les parents. Enfin, sur le plan professionnel, j’ai constaté que le travail est réglementé par l’état et le droit du travail est respecté par les entreprises, organisations ou associations.

Mardochée

Sur le plan socio-culturel, les jeunes sont plus tôt festifs dans la colocation donc beaucoup de soirée, des apéros s’organisent de manière plus régulière pour trinquer et briser la glace. De manière générale, le mode d’habillement, la consommation d’alcool et du tabac, qui sont parfois vus d’un mauvais œil au Tchad, sont plus acceptés de tous et cela à toutes les tranches d’âge. Cela démontre également le sens de la liberté en France qui permet aux gens de faire ce qu’ils ont envie de faire sans être jugés. La gastronomie française est très diversifiée avec une grande variété de fruits et des aliments à base de fromage. Je suis surpris par le fait que la bière fasse partie des ingrédients de la carbonade Flamande, un plat typique du Haut de la France que j’ai eu l’occasion de déguster.

J’ai observé lors des rencontres, réunions qu’on invite toujours à prendre quelque chose à boire mais généralement du thé ou du café, par contre je suis étonné de voir que le thé ou le café se prend pour la plupart des cas sans sucre contrairement au Tchad où le sucre y est omniprésent. Enfin, j’ai remarqué que la religion est considérée comme personnelle et privée cela sous-entend que les français sont moins pratiquants des religions. Sur le plan professionnel, le cadre est bien défini et stimulant. Ce qui favorise une bonne ambiance et
la productivité dans les activités. J’ai réalisé que les réunions de travail sont beaucoup sollicitées et peuvent durer jusqu’à 03h30. La ponctualité dans le travail est une règle d’or. En ce qui concerne ma mission, les jeunes ont d’énormes opportunités et surtout des aides diverses à travers la Mission Locale pour leur permettre de réussir dans leur vie. Par exemple on donne de l’argent (aide) aux
jeunes pour chercher du travail à travers le Contrat d’Engagement Jeune (CEJ), chose qui est rare dans d’autres contrées. Ce qui laisse croire qu’ils ont ce dont ils ont besoin et se sentent en sécurité dans la région et n’ont pas forcément envie de sortir de leur bulle et de partir à l’étranger. C’est pour cela aussi que je suis là pour leur donner envie de vivre une expérience à l’étranger.

Assanie

Au quotidien, avec mes colocataires, nous profitons de nos week-ends et congés pour découvrir les villes et les châteaux de la région du Centre-Val de Loire et autour de la région parisienne. Après la ville et le château de Blois, nous avons visité la commune de Sully sur Loire et son château, le château de Versailles, ses différents domaines et son vaste jardin. Notre cohabitation se passe très bien et j’apprécie beaucoup l’atmosphère qui y règne. J’ai appris par exemple que c’est plutôt Ankara qui est la capitale de la Türkiye et que le nom Constantinople n’est pas trop apprécié.  J’ai également profité de ce mois pour visiter le musée des beaux arts, le musée d’Orléans pour la biodiversité et surtout le  Cercile Musée Mémorial des enfants du Vel d’Hiv qui est un lieu de mémoire qui présente les camps d’internements des juifs du Loiret lors de la seconde guerre mondiale ( plus 4386 enfants internés sont morts en déportation).

Je suis fière qu’à la fin du cinquième mois, la plupart des objectifs de ma mission ont été atteints. Les derniers posts pour la sensibilisation numérique sur Facebook et Instagram ont été mis en ligne et le nombre des activités de sensibilisation prévus a été dépassé.

Avez-vous changé depuis votre arrivée en France ?

Ali

Je n’ai pas changé depuis mon arrivée en France, cependant j’ai progressé sur le plan professionnel et forcément sur le plan culturel. Les différentes rencontres et échanges m’ont permis de voir les choses d’une autre manière. Surtout sur le respect des droits humains qui sont les garants d’une véritable justice sociale. Ma mission de service civique m’a permis de comprendre et d’avoir un regard objectif sur la culture française et de prendre du recul sur ma propre culture.   

Alexis

Depuis mon arrivée j’ai une nouvelle vision des choses notamment en matière d’organisation du travail, des nouvelles habitudes, en matière de planification du temps, de cuisine, je découvre une nouvelle culture et je suis plus autonome. Pourquoi ? Pour mieux vivre, il faut se mettre au même rythme que ceux qui sont sur le territoire.

Marie

Ma vision du handicap a changé. Ayant côtoyé les jeunes généralement atteints de trisomie 21, j’ai compris que les personnes atteintes de ces anomalies génétiques ne sont pas des enfants « mauvais », « maudits » ou « bêtes » comme on a l’habitude de les appeler au Tchad. Ils sont au contraire très affectifs et attachants, et ont plutôt besoin de notre amour et de notre bienveillance. Enfin, ma définition de la générosité a aussi changé. J’associais la générosité au matériel mais grâce à mon contact fréquent avec les personnes âgées, j’ai compris que la générosité ne se limite pas qu’au matériel, elle se traduit aussi par le don de son temps et par des petits gestes désintéressés qui peuvent améliorer la journée d’une personne.

Marthe

J’ai changé après mon premier mois en France dans plusieurs axes que je vais me permettre de citer quelques-unes. Je négligeais la notion de planification et de gestion quand j’étais au Tchad, je savais que c’était une nécessité mais j’ignorais toujours la pratique dû à la condition de vie quotidienne et par manque de connaissance sur certaines réalités. A compter du jour où j’avais découvert que nous vivons sur la planète terre à crédit, c’est-à-dire que la population mondiale utilise le surplus des ressources que dispose la planète terre et que d’ailleurs c’est l’une des facteurs de réchauffement climatique, c’est ainsi que je m’applique dans la planification et la gestion sur tous les aspects. Je tiens ma comptabilité financière et je consomme moins que ce je perçois comme indemnité, plus de gaspillage.

Mardochée

Je me suis beaucoup amélioré dans la cuisine à force de découvrir et tester des recettes de la gastronomie française. Sur le plan professionnel, je parle aisément en public car les réunions d’information et les rencontres m’ont permis de m’habituer à la prise de parole en public. Ma perception de la liberté a changé de dimension dans le sens où je suis plus ouvert aux échanges sur tout types de sujets.