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25 avr. 16
Inde

Alexandre, VSI en Inde

Découvrez le témoignage d’Alexandre, VSI en Inde à la Chambre indo-française de Commerce et de l’Industrie.

Bonjour Alexandre. Quel est ton parcours ?

Mon pays d’accueil, l’Inde, n’est pas le fruit du hasard. J’ai auparavant effectué un Master recherche en Histoire des relations internationales à l’Université de Nantes spécialisé sur l’économie indienne.

Ensuite, je suis parti enseigné le français pendant un an à l’Université de Madras (Chennai), où j’ai pu m’initier à l’Inde. Après un Master professionnel en économie agricole à l’Institut des études du développement économique et social à Paris I-Panthéon Sorbonne et un stage en Chine, j’ai eu envie de mettre en pratique mes compétences à travers un VSI. Mon expérience précédente à Chennai et ma connaissance académique de l’Inde m’a permis d’être recruté par la Région Centre-Val de Loire dans le cadre de sa coopération décentralisée avec l’Etat du Tamil Nadu.

Pour quelle raison ce projet d’engagement ?

Ce VSI est l’occasion de revenir dans un pays qui me tient à cœur et de mettre à disposition mon expertise sur l’Inde au service d’une collectivité française, et à travers elle, d’associations, de structures éducatives et d’entreprises.

Quelle est ta mission en tant que volontaire ?

Ma mission comporte trois volets principaux :

  • un volet universitaire/recherche,
  • un volet culturel
  • et un volet économique.

Le premier consiste à accompagner et appuyer les universités/établissements scolaires de la Région-Centre Val de Loire dans leur démarche de coopération avec d’autres universités au Tamil Nadu. Cela inclut notamment des échanges d’étudiants et de professeurs ou des voyages s’inscrivant dans une démarche pédagogique.

Le deuxième vise à accompagner et suivre des projets de co-création franco-indiens dans les domaines de la danse, de la musique ou encore du théâtre. Le troisième volet doit permettre d’accompagner les PME de la Région Centre-Val de Loire dans leur désir d’aller explorer le marché indien, notamment le Tamil Nadu.

Une dimension RSE se greffe également à ce dernier volet. Nous avons aussi des projets de solidarité internationale avec des ONG indiennes et françaises dans le domaine du développement rural. Enfin, j’ai un rôle de représentation institutionnelle auprès des autorités du Tamil Nadu et des institutions françaises présentes en Inde.

En début de missions, quelles ont été tes premières impressions ?

Mon expérience précédente en Inde et à Chennai m’a permis de m’acclimater très vite. Quatre ans après mon premier séjour, l’Inde a bien changé. Dorénavant, je pense qu’il est plus facile de vivre à Chennai pour un étranger car le pays se développe vite et tout devient plus facile.

La véritable contrainte et le changement majeur est l’aggravation du trafic routier qui rend la vie quotidienne parfois difficile. Je travaille avec une équipe multiculturelle jeune et dynamique, heureuse d’intégrer un nouveau venu. Mon intégration a donc été rapide et réussie. Cela compense les petits tracas du quotidien.

Je crois que le plus dur est de mettre de côté ou d’adapter ses logiques de fonctionnement au contexte indien. Il existe de telles différences culturelles qu’il est parfois difficile de comprendre ce qui se passe sur le terrain. Il faut être flexible, tolérant et patient, trois vertus essentielles pour survivre en Inde. Il faut aussi mettre de côté ses convictions écologiques et sociales, au risque de ne pas accepter la saleté, les rues jonchées de déchets et les inégalités (religieuses, de castes et de classes). Si on n’accepte pas ces éléments, on aura du mal à aimer ce pays et il sera donc difficile de s’acclimater.

Qu’est-ce que t’apporte ta mission sur le plan personnel et professionnel ?

Je pense que cette mission est formatrice car l’Inde est toujours un défi personnel. Ce pays nous met à l’épreuve quotidiennement et nous fait grandir vite. Passer ces épreuves est un gage de maturité qui permettra de relever des défis beaucoup plus facilement à l’avenir.

Sur le plan professionnel, cette mission me donne la chance de côtoyer des universitaires, artistes, activistes et chefs d’entreprises dans une même journée. Cela m’apprend à travailler avec différents acteurs, à maîtriser nombre de concepts et connaître plusieurs contextes différents, autant de choses qui me permettront de mettre en place mes futurs projets.

Quels sont tes projets post-volontariat ?

A terme, mon objectif principal serait de retourner à la terre. Cela pourrait se faire par le biais d’associations de développement rural en France, d’un poste à responsabilité au sein d’une collectivité territoriale et en rapport avec l’agriculture durable ou encore à travers la création d’une activité agricole et d’une ferme pédagogique. Cela explique pourquoi j’amène toujours le même livre dans ma valise, un livre sur l’histoire agricole du monde, comme pour me rappeler et ne pas oublier pourquoi je veux retourner à la terre.

Un conseil aux futurs volontaires ?

Si j’avais un conseil à donner aux prochains volontaires qui partiront en Inde ou ailleurs, ce serait d’avoir conscience de la chance qu’ils ont de pouvoir partir et vivre une telle expérience à l’étranger. Seule une minorité en France a cette chance de vivre une telle expérience. Cela permet de relativiser les tracas du quotidien et le mal du pays.

Pour plus d’informations :

Visitez le site de l’Espace Volontariats