Alice, volontaire en service civique à l’Espace France au sein de l’Université de médecine et de pharmacie de Hai Phong
En césure, Alice a décidé d'effectuer un engagement en service civique avec la Guilde Européenne du Raid de neuf mois au sein de l'Université de Médecine et de Pharmacie de Hai Phong, une ville située au Nord du Vietnam à 120km vers l'est de la capitale, Hanoï. Tout juste rentrée en France, elle nous raconte avec du recul son expérience de volontaire en milieu universitaire au Vietnam.
Pourquoi avoir choisi de t’investir dans un Service Civique ?
J’ai choisi de m’investir dans un service civique parce que je souhaitais dédier une année scolaire de ma vingtaine à m’engager dans une structure ou une communauté et faire l’expérience du volontariat. Faire du volontariat peut parfois être problématique, avec des structures d’accueil qui construisent un business pour répondre à un besoin des jeunes occidentaux de voyager et être bénévole, et ces structures ont parfois des effets négatifs sur les communautés qu’elles sont censées aider. Alors m’engager à travers le service civique permettait de m’assurer que le processus de volontariat serait éthique, non-dirigé vers le profit et j’aimais beaucoup l’idée qu’il existe des services civiques de réciprocité.
Comment t’est venue l’idée du Vietnam ?
Je ne cherchais pas particulièrement à partir dans un endroit spécifique, je voulais que ce soit dans le milieu de l’enseignement des langues et préférablement universitaire, et le poste à l’université de médecine de Haiphong avait l’air unique et très stimulant.
Peux-tu nous parler de ta structure d’accueil ?
Ma structure d’accueil est l’université de médecine et pharmacie d’Haiphong et plus particulièrement l’Espace France, un partenariat entre le département des langues de l’université et l’ambassade de France au Vietnam pour soutenir l’apprentissage du français à l’université et promouvoir la francophonie à travers l’organisation d’événements culturels et diverses activités.
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Quelles sont tes missions ?
Lors de ma mission, j’étais chargée d’enseigner le français à différentes classes, de la première à la cinquième année de médecine, principalement des élèves du cursus francophone. J’étais également en charge de l’animation et l’organisation de l’Espace France avec ma collègue Mariam, l’organisation ponctuelle d’événements, la tenue d’un ciné-club, d’une chorale, la préparation des élèves au DELF, la préparation, création et modification de ressources pédagogiques et d’examens pour l’université (et arroser les plantes de l’EF quand j’y pensais).
Quel « enseignement » retiendras-tu de cette expérience ?
L’expérience a été très enrichissante pour moi, et je ne dis pas ça juste parce que c’est ce qu’on est censé dire dans un questionnaire. C’était fascinant de découvrir de nouvelles façons d’enseigner et d’apprendre, d’observer le FLE dans le cadre de l’enseignement médical, de découvrir le milieu universitaire vietnamien. C’était également intéressant de travailler avec le corps enseignant et tout particulièrement ma tutrice. Et c’était génial de travailler avec les étudiants, tous studieux, créatifs, pleins d’énergie. Et intimidant aussi de travailler avec des étudiants aussi intelligents qui étudient la médecine à coté du français ! C’était enrichissant aussi de s’adapter à la façon de vivre, faire, manger, se déplacer, travailler vietnamienne.
Comment s’est passée ton intégration à Haiphong ? Comment t’es-tu sentie au Vietnam ?
Mon intégration s’est bien passée, ma tutrice et Mariam ont rendu l’expérience très fluide, elles m’ont aidée et accueillie donc je n’ai pas vraiment eu de difficultés (à part trouver des restaurants végétariens autres que des “Com Chay” [plat de riz végétarien]…) Tant qu’on accepte d’observer et de s’adapter, je pense que l’intégration n’est pas insurmontable. Au contraire, j’ai adoré mon quotidien au Vietnam, mes journées, mes amis, les repas, parcourir la ville à vélo, voir mes étudiants souvent, partir en week-end un peu partout dans le nord du Vietnam, manger dans des restaurants de rue, boire mon café cot dua le matin et un tra da l’après-midi, m’adapter à la chaleur, apprendre à conduire une moto. C’était un quotidien riche, intéressant, rempli et surprenant et ça me manquera toujours un peu je pense. C’était très difficile de dire au revoir à tout ça mais c’est plutôt bon signe, non ?
Quels impacts la pandémie du COVID-19 au Vietnam a-t-elle eu sur tes missions ?
La pandémie a eu un impact certain sur ma mission mais le fait que je travaillais à l’université de médecine a permis d’avoir des perturbations aussi minimales que possible. L’université d’Haiphong n’a pas fermé très longtemps, seulement 5 semaines, et pendant ces 5 semaines j’ai pu continuer à enseigner sans interruption. J’appelais mes élèves, en groupe ou individuellement sur Zalo (réseau social vietnamien), Zoom ou Messenger depuis mon balcon ou en marchant dans le cours du dortoir ou j’étais confinée. L’organisation d’événements culturels ou sportifs a cependant été stoppée par la pandémie et n’a pas vraiment repris après le confinement.
Quelle serait ta définition du volontariat ?
C’est une question assez difficile. Aux premiers abords je serais tentée de dire que c’est le fait de se mettre au service des autres, sans en tirer nécessairement un profit financier mais c’est sûrement une définition très incomplète car les volontaires services civiques reçoivent une indemnisation et j’ai tiré beaucoup de mon expérience au Vietnam. J’ai grandi, j’ai appris, j’ai voyagé, j’ai rencontré des Vietnamiens et des étrangers qui m’ont changé, j’ai mangé… Et aider les autres, c’est toujours s’aider soi-même n’est-ce pas ? C’est impossible de faire quelque chose d’altruiste sans en retirer la satisfaction personnelle d’avoir aidé mais j’espère que le volontariat, et particulièrement celui-ci, m’a changé en quelqu’un de plus tourné vers les autres, et surtout quelqu’un qui a conscience que mes collègues et étudiants vietnamiens m’ont plus appris que je ne leur ai appris.
As-tu des conseils pour les prochains volontaires au Vietnam ?
Je leur conseille d’arriver sans idée préconçue, de se laisser surprendre et d’observer pour être sûr de s’adapter de la façon la plus respectueuse possible à la culture et communauté qui les accueille. Je leur conseille également de goûter les KingRoti au chocolat et de mettre de la crème solaire tous les jours.
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