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10 mai. 24

Amandine, en mission en zone rurale en Guinée

"Je suis venue avec quelques bases en langue malinké, y compris à l'écrit grâce à l'alphabet n'ko, et cela m'a beaucoup aidé à m'intégrer et à comprendre le monde qui m'entoure. La Guinée est un pays très accueillant"

Peux-tu te présenter en quelques mots ? 
Je m’appelle Amandine Seize, je suis originaire de Haute-Savoie et je suis diplômée d’un master de relations internationales à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Je suis arrivée en Guinée pour un contrat court en mai 2022 et, depuis janvier 2023, je suis en VSI en tant que responsable de programme Eau, hygiène, assainissement (EHA) pour l’ONG Inter aide à Kankan, en Haute-Guinée.

Peux-tu présenter ta structure d’accueil ?
L’ONG  Inter Aide est spécialisée dans les programmes de développement en zones rurales et isolées, et intervient actuellement dans sept pays différents. En Guinée, l’ONG est implantée à Kankan, dans la région de la Haute-Guinée, qui est la moins pourvue en ONG internationales alors que la plupart des indicateurs de développement sont parmi les plus bas du pays. Inter Aide intervient depuis 2022 dans cette région à travers deux programmes : santé communautaire et eau, hygiène, assainissement (EHA).

Quelles sont les motivations qui t’ont poussée a t’engager dans la solidarité internationale, et plus particulièrement en Guinée ?
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours ressenti cette envie, même ce besoin, de me rendre utile auprès d’autres êtres humains; j’ai également toujours été attirée par le continent africain pourtant si loin de ma campagne natale. Enfant, je disais vouloir devenir “photographe de girafe à dos de cheval en Afrique”. Plus tard, j’ai fait de nombreuses actions de bénévolat sur diverses thématiques. Passionnée de langues, j’ai commencé à étudier la langue mandingue (bambara / dioula / malinké) à l’Inalco avec pour objectif de partir vivre, au moins un temps, dans un pays de cette aire culturelle. C’est donc tout naturellement que j’ai réuni ces deux envies et que j’ai signé mon VSI à Kankan.

Quels sont les principaux défis auxquels tu es confrontée dans ton travail quotidien?
Les défis sont nombreux, et c’est ce qui rend cette expérience particulièrement intéressante. Bien sûr il y a les différences culturelles, et notamment les différences d’habitudes de travail, mais aussi l’isolement relatif, le soleil ardent lors des sorties de terrain deux jours sur cinq, et l’accomplissement de tâches quotidiennes nouvelles, notamment administratives.
En tant que responsable de programme avec une équipe terrain de sept personnes, il y aussi le poids des responsabilités envers le reste des membres de l’équipe, que je salue et remercie encore pour leur motivation à toute épreuve, mais surtout le sentiment de responsabilité envers les communautés bénéficiaires que l’on ne peut se permettre d’abandonner ou de décevoir.

Quels sont les projets spécifiques sur lesquels tu travailles et quelles sont leurs impacts sur les communautés ?
Je suis responsable du programme EHA qui s’articule sur plusieurs points, tous ayant en commun l’objectif final d’améliorer la santé des communautés :
– construction et réhabilitation de points d’eau
– amélioration de la gestion des points d’eau communautaire, notamment grâce à un système effectif de cotisations
– incitation à la construction de latrines pour chaque ménage, par une prise de conscience collective, selon la méthode ATPC
– sensibilisation pour l’amélioration des pratiques d’hygiène individuelles.

Comment t’adaptes tu à la culture et au mode de vie en Guinée pour mieux intégrer et comprendre les besoins locaux ?
Très bien ! Kankan est une ville éloignée de la capitale et il est rare d’y croiser d’autres européens, il était donc nécessaire de faire preuve d’humilité, de sympathie, de curiosité et d’adaptabilité pour y vivre sereinement.
Je suis venue avec quelques bases en langue malinké, y compris à l’écrit grâce à l’alphabet n’ko, et cela m’a beaucoup aidé à m’intégrer et à comprendre le monde qui m’entoure. La Guinée est un pays très accueillant – ses habitants le sont d’autant plus lorsqu’ils perçoivent chez un étranger la volonté d’apprendre d’eux, de leur langue et de leur culture. Plus je passe du temps dans cette région, plus je me rends compte que je ne sais rien et que j’ai encore tout à apprendre.

Quelles compétences ou expériences apportes-tu dans le cadre de ton engagement ?
Grâce à ma formation initiale de sciences humaines et sociales, je m’efforce d’avoir un regard analytique du contexte culturel afin d’adapter au maximum les outils et les messages au contexte spécifique dans lequel nous évoluons, en évitant d’appliquer sans réfléchir des outils et messages venus d’ailleurs. Je suis très exigeante avec moi-même et applique aussi cette exigence à mon équipe, mais toujours avec un maximum de bienveillance, afin qu’ils s’améliorent de jour en jour, qu’ils soient fiers de leur travail quotidien, et qu’ils évoluent dans leurs carrières professionnelles.

Peux-tu nous partager un moment fort en Guinée pour toi ?