Amélia, volontaire dans des écoles d’art en réciprocité à La Réunion
Le Volontariat c’est une expérience qui m’a profondément transformée.
En septembre 2024, Amélia, originaire du Mozambique, a rejoint La Réunion dans le cadre d’une mission de Volontariat de solidarité internationale (VSI) en réciprocité, cofinancée par le Territoire de l’Ouest et inscrite dans le programme Territoires Volontaires. Engagée auprès de l’École supérieure d’art de la Réunion (ESA) et de l’École artistique intercommunale de l’ouest (EAIO), elle s’est investie avec enthousiasme et détermination tout au long de son parcours. En août 2025, au terme d’un an d’engagement, elle nous livre son retour d’expérience sur cette aventure humaine, solidaire et interculturelle vécue sur l’île.
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Amélia CUMBE, je suis une jeune Mozambicaine de 24 ans, actuellement en mission de Volontariat de solidarité internationale en réciprocité à La Réunion, dans le cadre du programme Territoires Volontaires, cofinancé par le Territoire de l’Ouest.
Dans le cadre de ma mission, j’ai intégré les équipes de l’École Supérieure d’Art de La Réunion, située au Port, ainsi que celles de l’École Artistique Intercommunale de l’Ouest, à Saint-Paul.
Décris-nous ton parcours…
Je suis titulaire d’une licence en enseignement du français, passionnée par la promotion de l’éducation. Durant mon cursus, j’ai effectué un stage à l’Espace Langues du Centre Culturel Franco-Mozambicain, au second semestre de l’année 2022.
En mars 2023, j’ai participé au concours de débat francophone à Antananarivo, à Madagascar. Par la suite, de mars 2023 à juillet 2024, j’ai effectué un stage en tant que responsable de la communication au lycée français international Gustave-Eiffel, à Maputo.
En quoi consistait ta mission ?
J’étais en charge de la coordination des activités culturelles et de communication.
Ma mission s’articulait principalement autour de :
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- Coordination d’événements culturels et scientifiques, dans le cadre de la coopération entre La Réunion et le Mozambique. Dont une de mes fiertés c’est d’avoir coorganisé un colloque consacré au Mozambique et une exposition photographique des œuvres du photojournaliste Ricardo RANGEL.
- Mise en place des cours de langue portugaise à destination des enseignants et des étudiants impliqués dans les échanges avec le Mozambique ;
- Contribution à la conception et à la diffusion de supports de communication (site internet, réseaux sociaux) pour valoriser les événements culturels portés par l’ ÉSA ;
- Organisation et coordination, en étroite collaboration avec les coordinateurs pédagogiques de l’EAIO, des stages en Arts visuels, Musique, Théâtre, Danse et Arts du cirque sur le Territoire de l’Ouest.
Quels sont les aspects de ton travail qui te motivaient le plus au quotidien ?
La bonne ambiance de travail ! Et la possibilité de rencontrer des artistes réunionnais (Danyel WARO, DJ DAN, René LACAILLE, Jean-Bruno ESCYLE, etc) à l’EAIO, ainsi que de découvrir l’Art dans ses multiples formes aux côtés des étudiants de l’ÉSA La Réunion.
Quel a été ton plus grand défi sur cette mission ?
Le plus grand défi a été d’être éloignée de ma famille pendant une année entière. Je n’ai jamais pensé pouvoir vivre autant de temps hors du Mozambique, loin de ma famille.
Quelle a été ta plus grande fierté sur cette mission ?
L’une de mes plus grandes fiertés a été la coorganisation d’un colloque consacré au Mozambique et d’une exposition photographique des œuvres du photojournaliste Ricardo RANGEL. J’ignorais que La Réunion et le Mozambique partageaient un lien historique, ce qui explique certaines similitudes culturelles, notamment dans les danses (maloya, séga), ou encore dans certains mots présents en créole réunionnais ( Kaz = casa ; pou = por, etc).
J’ai également conçu un projet de cours de langue portugaise intitulé « Comment se débrouiller en portugais ? », à destination des professeurs et des étudiants de l’École Supérieure d’Art de La Réunion.
Raconte-nous ton souvenir le plus fort à La Réunion
J’ai vécu de nombreuses expériences inoubliables sur cette île, mais mon plus beau souvenir reste d’avoir partagé un pan de ma culture à l’occasion de la Fête de la musique. J’y ai dansé la Marrabenta (danse typique du sud du Mozambique) avec mes amies mozambicaines, à l’EAIO ainsi qu’à la Médiathèque Leconte de Lisle, à Saint-Paul et à La Possession.
Quand on a demandé à Amélia, le lien qu’elle a tissé avec Sharmila et Sara, nos deux autres volontaires mozambicaines, Amélia nous a répondu :
Je n’aurais pas vécu l’expérience de la même manière. Ça fait du bien d’avoir quelqu’un de la même culture, de la même langue à ses côtés.
As-tu pu explorer La Réunion ?
OUI ! J’ai parcouru les trois cirques de La Réunion (Mafate, Cilaos et Salazie), j’ai campé au Maïdo, j’ai visité les plages de Saint-Gilles… et j’ai goûté au gratin de chouchou ainsi qu’au rougail saucisse.
La Réunion fait honneur en son nom.
Quels sont tes projets post volontariat ?
À l’issue de cette mission, je prévois de poursuivre mes études en France, dans le cadre d’un master, voire d’un doctorat.
Un dernier mot ?
Le Volontariat c’est une expérience qui m’a profondément transformée. Je me suis retrouvée, sans même savoir que je m’étais perdue.
Merci, pour cette belle opportunité !