Anaïs, engagée auprès des jeunes filles vulnérables au Congo
Après plusieurs expériences en faveur des femmes et des enfants, Anaïs réalise depuis avril 2021 un VSI auprès de l’ONG Actions Solidarité Internationale au Congo-Brazzaville. À travers sa mission, elle accompagne au quotidien les bénéficiaires des centres en leur donnant la parole et en valorisant leurs histoires. Anaïs, nous fait le bilan de sa première année au Congo et nous présente les activités organisées dans le cadre de la Journée Internationale des droits des femmes.
Témoignage
Peux-tu te présenter ? Quel est ton parcours ?
Je m’appelle Anaïs, j’ai 26 ans et je suis de nationalité française.
J’ai fait mon cursus universitaire en relations internationales en étudiant en Suisse et au Canada. J’ai toujours travaillé dans le milieu des ONGs dans le domaine de la protection des droits des plus vulnérables. C’est à travers des stages pratiques que je me suis engagée en faveur des femmes et des enfants.
Actions de Solidarité Internationale (ASI), c’est quoi ?
ASI est une organisation non-gouvernementale française, à taille humaine privilégiant les partenariats avec les sociétés civiles des pays du Sud. Elle soutient des projets sanitaires et sociaux, veillant à offrir aux populations des programmes adaptés au contexte local. ASI concentre ses efforts sur l’Afrique à travers des programmes qui se veulent innovants, efficaces et pérennes. Depuis 2007, ASI intervient en République du Congo dans le cadre d’un programme de « Prise en charge de jeunes filles en situation de rue et de vulnérabilité » à Brazzaville, et à Pointe-Noire depuis 2012.
Avec ce programme, l’association garantit à ces jeunes filles une autonomisation économique via une approche pluridisciplinaire (médicale, psycho-sociale, éducative et professionnelle), tout en valorisant l’estime de soi, pour leur permettre progressivement de quitter le milieu de la rue.
Depuis 15 ans, c’est près de 1 440 jeunes filles accueillies dans nos centres, 476 jeunes filles insérées et 651 formées.
Plus d’informations sur Actions Solidarité Internationale
Quel est ton rôle au sein de ASI ?
Ma mission, très transversale, vient appuyer et renforcer l’accompagnement de ces jeunes filles. Je suis principalement chargée de communication, de levée de fonds et de partenariats tout appuyant la direction sur certains dossiers. Je participe également à la construction des activités (sportive, artistique…) pour les bénéficiaires avec le reste de l’équipe et j’anime une équipe de bénévoles. Je pense que cette position transversale me permet de mieux connaître les bénéficiaires et les enjeux du pays, ce qui m’aide à mieux valoriser leurs parcours de vie.
Je suis basée à Brazzaville, mais j’effectue des missions tous les trimestres à Pointe-Noire, dans notre 2ème centre afin de valoriser aussi leurs actions. D’ailleurs, travailler dans ces deux villes me permet de découvrir deux facettes du Congo avec des réalités différentes.
Pour quelle(s) raison(s) ce projet d’engagement ?
J’ai voulu m’engager dans cette mission, pour sa composante transversale, le fait d’avoir plusieurs casquettes, mais surtout être sur le terrain. Être avec les bénéficiaires tous les jours au centre est assez moteur et me permet d’être au cœur de la mission. J’apprécie également de pouvoir travailler au sein d’une équipe d’experts (responsable violence, psychologue, infirmier…) et mieux apprivoiser ces domaines. C’est très enrichissant.
La thématique que nous portons me tient particulièrement à cœur : favoriser et encourager l’accès à l’éducation et à la formation de ces filles pour lutter contre les inégalités entre les filles et les garçons. A mon échelle, j’apporte ma contribution pour ces jeunes filles, en leur donnant la parole et en valorisant leurs histoires, mais également en accompagnant le centre dans son fonctionnement au quotidien.
Après 1 an au Congo, peux-tu nous dire ce que t’a apporté ta mission sur le plan personnel et professionnel ?
Sur le plan personnel tant que professionnel, la prise de recul sur certaines situations a été révélateur au cours de mes missions. C’est une mission qui impacte forcément la vie personnelle. J’ai parfois fait face à des récits de vie difficiles, il a donc été important de prendre du recul face à ces réalités et réussir à extérioriser ses émotions.
Je dirais que j’ai renforcé ma capacité à écouter les autres, à mon échelle, j’essaye de les aider et cela me permet de mieux comprendre les réalités du terrain et les rouages de la société congolaise.
Une chose que le Congo t’a enseigné ?
La patience ! C’est le maître mot au Congo. Il m’arrive de me demander comment les objectifs établis vont être atteints, mais le Congo est parfois surprenant. Au fil des mois, les activités et événements se sont finalement bien déroulés, même si ce n’est pas par le chemin que j’avais imaginé au départ.
Un conseil aux futurs volontaires ?
Ouvrez grand les yeux, observez et faites preuve d’humilité et de neutralité.
8 mars – Journée Internationale des droits des femmes
Peux-tu nous parler d’une femme qui t’a particulièrement marqué/inspiré depuis le début de ta mission à Brazzaville ? Et pourquoi ?
Toutes ces jeunes filles ont des histoires si particulières et si inspirantes, je pense qu’elles ne réalisent pas la force qu’elles ont eue pour sortir de leurs situations individuelles. Chaque jour, elles se battent pour s’offrir une meilleure vie. Je vous invite d’ailleurs à parcourir leurs portraits.
Avez-vous prévu une action particulière chez ASI dans le cadre de la Journée Internationale des droits des femmes, le 8 mars ? Quelle est son but ?
Tout au long du mois de mars, les deux centres d’ASI ont un programme chargé en activités en particulier dans le cadre de la Journée Internationale des droits des femmes. Au Congo, cette journée sera célébrée sur la thématique : « l’égalité aujourd’hui pour un avenir durable ». En participant à cette journée internationale, ASI souhaite sensibiliser les bénéficiaires à l’adaptation et à la réponse aux changements climatiques en faveur de la construction d’un avenir plus durable pour toutes les personnes.
Brazzaville
Le 7 mars 2022, à 18h, se déroulera le vernissage de l’Exposition régionale « Briser le silence, vaincre la violence : parole de Femmes en Afrique centrale » à l’Institut français de Brazzaville, dans laquelle des portraits des filles d’ASI seront exposés. Cette exposition portée par l’Agence française de développement, présente des portraits de femmes et d’hommes œuvrant ou étant bénéficiaires d’associations financées par l’AFD au Congo, comme Actions de solidarité internationale. Elle vise à sensibiliser sur les violences que peuvent subir les femmes en situation de grande précarité et aux solutions de réinsertion qu’elles ont pu trouver.
Après avoir été présente sur les murs du centre d’ASI Brazzaville depuis novembre 2021, les portraits des bénéficiaires d’ASI seront visible du 7 mars au 4 avril 2022 dans le hall de l’Institut français du Congo.
Le 8 mars 2022, à 17h00, le collectif #Tosala présentera la comédie musicale « Mbonguana » (*changement) avec en première partie, une représentation de la chorale des filles d’ASI, qui ont été coachées par le collectif et notamment Maman Crédo, tout au long du mois de février.
Pointe-Noire
Le 8 mars 2022, l’Institut français organise une journée dédiée aux droits des femmes avec entre autres :
- une masterclass « Femmes sans frontières » – 10h00 à 12h00
Les bénéficiaires en informatique d’ASI Pointe-Noire pourront découvrir les bénéfices du numérique à travers cette formation. - une table ronde sur les métiers « réservés aux hommes » – 14h00 à 16h00
Avec la participation de divers profils de femmes, dont une ancienne bénéficiaire d’ASI qui partagera son expérience de son métier en « rembobinage ».
Du 25 février au 12 mars 2022, nous accueillons également les ateliers ZABA du collectif #Tosala portés sur les violences économiques faites aux femmes à travers l’organisation de différents ateliers (bijoux, jus, peinture, gestion d’entreprise, technique vocale et appui psychologique) au sein même d’ASI Pointe-Noire.
En savoir plus
Portraits des bénéficiaires d’ASI par Arno Bertina :
Témoignages : “Briser le silence, pour vaincre la violence” par l’Agence française de Développement (AFD)
Pour plus de renseignements, contactez l’Espace Volontariats Congo : [email protected]