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12 avr. 24
Côte d’Ivoire

Anna et Issouf, le sport pour l’intégration des personnes en situation de handicap

C’est une aubaine qui nous est donnée de pouvoir représenter notre pays.

Anna et Issouf ont tous deux ont effectué leur mission de service civique de juin à novembre 2023 au sein de Bourgogne-Franche-Comté International (BFCI). Envoyée par l’Organisation nationale des parents des handicapés auditifs de Côte d’Ivoire (ONPHACI), Anna a participé à l’organisation de manifestations sportives et appuie l’équipe locale dans la mise en œuvre des différents projets. Envoyé par Special Olympics, Issouf promeut la pratique sportive à travers des animations et manifestations sportives pour les personnes en situation de handicap. Ils nous font part de leur expérience en France.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Anna : Je suis originaire de la Côte d’Ivoire plus précisément de l’Est du pays. Titulaire d’un master en science du langage option psycholinguistique et neurolinguistique, mais aussi coordonnatrice nationale de l’Organisation nationale des parents des handicapés auditifs de Côte d’Ivoire (ONPHACI).

Issouf : Je viens du Centre Nord de la Côte d’Ivoire et j’ai 26 ans. J’ai obtenu une licence en études du développement et actuellement, je prépare un master en études du développement, avec une spécialisation en suivi et évaluation de projets.

  • Peux-tu nous présenter ta structure d’envoi ?

Anna : ONPHA-CI est une ONG qui a pour but d’éduquer, soigner, promouvoir et défendre la personne handicapée auditive dans la perspective d’une intégration sociale réussie. Comme son nom l’indique, c’est une organisation constituée de parents dont le siège social se trouve à Abidjan, Yopougon Wassakara. Le nouvel objectif de ladite organisation est de participer à la création de structures d’accueil inclusif à caractère social.

Issouf : Special Olympics est un programme international de sport pour les personnes ayant un handicap intellectuel.

  • Quelles ont été vos différentes missions ?

Anna : Dans un premier temps, j’ai travaillé avec une personne pluri-handicapée, c’est-à-dire à la fois handicapée moteur et intellectuel sur le montage de son projet de quiz environnemental. Ensuite, j’ai travaillé avec des personnes en situation de handicap intellectuel sur une activité de tir à l’arc. Enfin, j’ai travaillé avec une personne sourde sur ses différentes activités : escalade, karaté et langue des signes.

Issouf : Je suis intervenu en appui des activités « Sport adapté » lors des événements sportifs et dans le cadre des dispositifs de sensibilisation mis en place par la collectivité. Puis, lors de « Tout Besançon Bouge » (événement sportif), j’ai apporté des informations sur les dispositifs de santé-nutrition et participé à l’animation prévue autour de le thématique sport et santé.
En lien avec les associations partenaires de la ville, le centre omnisports et les clubs sportifs, j’ai participé à la mise en place et à l’animation de temps de découverte des activités proposées à un public mixte (personnes valides et personnes en situation de handicap).
Et enfin, j’ai animé des espaces de témoignages et d’échanges sur les pratiques et les activités menées par des acteurs similaires de la Côte d’Ivoire pour un public en situation de handicap.

  • Quelle plus-value avez-vous apportée à votre structure d’accueil par rapport à votre expérience acquise dans votre structure d’envoi ?

Anna : J’ai développé une nouvelle approche en matière de sensibilisation, d’information et d’éducation à travers le sport. L’organisation pourra donc s’appuyer sur cette compétence pour élargir son champ d’action et performer dans les démarches déjà entreprises.

Issouf : J’ai enrichi l’équipe grâce à ma connaissance approfondie des personnes en situation de handicap intellectuel, acquise par de précédentes expériences. En outre, mes compétences en informatique et en gestion de projet ont permis de rationaliser les processus et d’améliorer l’efficacité opérationnelle. De plus, ma maîtrise de l’anglais a facilité la communication avec certaines personnes qui ne parlaient pas français lors de certains événements.

  • Avec vos mots, comment définiriez-vous le volontariat ?

Anna : Le volontariat est pour moi, un rendez-vous du donner et du recevoir. C’est aussi un échange d’expériences de savoir-faire et de savoir être, une source d’apprentissage. De plus, c’est un moyen de quitter sa zone de confort pour côtoyer d’autres réalités, visiter d’autres pays, d’autres villes et faire de nouvelles connaissances.

Issouf : Je dirais que c’est un engagement à offrir son temps et ses compétences pour aider une cause ou une organisation. Cela peut inclure plusieurs thèmes comme le travail humanitaire, l’aide sociale, la protection de l’environnement, ou d’autres activités communautaires. C’est une façon pour les individus de contribuer positivement à la société et de développer de nouvelles compétences tout en aidant les autres.

  • Quel bilan tirez-vous de cette mission ?

Anna : Aucune œuvre n’étant parfaite, je retiens tout de même du positif. J’ai beaucoup grandi personnellement en maturité et en autonomie. Je me suis enrichie culturellement, j’ai découvert un nouveau pays, de nouvelles personnes, une autre façon de faire. Professionnellement, j’ai eu de nouvelles expertises de nouvelles approches surtout dans l’un des domaines qui me passionne : le handicap. J’ai l’esprit un peu plus ouvert.

Issouf : Cette mission a été une expérience enrichissante à la fois sur le plan personnel que professionnel. Sur le plan personnel, j’ai considérablement grandi, devenant plus autonome et patient. J’ai également renforcé mon sens de l’organisation, perfectionné mes compétences en travail d’équipe, amélioré mon adaptabilité et ma polyvalence. De plus, j’ai acquis des connaissances approfondies en gestion de projet et j’ai même appris à nager, ce qui a été une victoire personnelle. Sur le plan professionnel, j’ai développé mon réseau et j’ai élargi mes compétences, ce qui a renforcé ma valeur en tant que professionnel. En résumé, cette mission a été une période de croissance et d’apprentissage qui a eu un impact positif sur moi à la fois personnellement et professionnellement.

  • Quels sont vos projets après cette expérience ?

Anna : Professionnellement, j’aimerais ouvrir un cabinet psycholinguistique pour la rééducation des troubles du langage. Personnellement, j’aimerais aussi faire un volontariat de solidarité internationale, pourquoi pas de réciprocité, pour mieux avancer professionnellement. J’aimerais effectuer des voyages pour découvrir d’autres horizons et m’enrichir culturellement.

Issouf : Après avoir accompli mon service civique, je suis déterminé à finaliser mon mémoire de master et à poursuivre ma carrière dans le domaine de la gestion de projet. Mon objectif est de mettre en pratique les connaissances acquises au cours de mes études pour contribuer efficacement à des projets concrets et significatifs. Parallèlement à cela, je nourris le désir de m’engager en volontariat de solidarité internationale si une opportunité se présente, car je crois fermement en l’importance de donner de mon temps et de mes compétences pour aider les communautés dans le besoin à travers le monde.

  • Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite s’engager dans un volontariat à l’international ?

Anna : Le conseil que je donnerais serait : “Vas-y, cela en vaut la peine”.
C’est une expérience qu’il faut absolument vivre. C’est une aubaine qui nous est donnée de pouvoir représenter notre pays.

Issouf : Je lui recommanderais de rechercher des organisations réputées et de vérifier leur légitimité. De s’assurer de bien comprendre les besoins locaux et de se préparer à l’interculturalité. Être prêt à s’adapter, à être flexible et à travailler en équipe. Enfin, prendre le temps de se renseigner sur les défis potentiels et faire preuve de patience et de persévérance…