Aurélie, une volontaire au cœur du partenariat entre la Région du Grand Est et le Cameroun

Avec le temps j’ai appris à me positionner et m’imposer afin d’effectuer ma mission de manière optimale

 

Aurélie est une Franco-camerounaise de 24 ans, chargée de communication et capitalisation des projets de coopération décentralisée auprès de GESCOD. Motivée par l’envie de se rapprocher de son pays d’origine et de s’engager hors de sa région et de son pays, elle effectue actuellement une mission de volontariat de solidarité internationale à Yaoundé.  

Sur quelles missions as-tu été amenée à travailler depuis ton arrivée ? Peux-tu nous parler de certaines de tes réalisations ?

J’ai débuté ma mission en novembre 2024. Depuis mon arrivée, j’ai participé à trois projets d’envergure qui m’ont beaucoup marquée :

• Peu de temps après mon arrivée, j’ai eu la chance d’accompagner et de suivre une délégation composée d’élus municipaux et d’associations venus de la commune de Loos-en-Gohelle (Hauts-de-France), pour rencontrer leurs pairs de la commune d’arrondissement de Yaoundé VI dans le cadre du projet partenarial « Villes résilientes» qui a pris forme en 2023.

Il s’agit d’un projet axé sur les enjeux de transition ; une semaine d’ateliers et de conférences a été organisée sur ces thématiques. Des discussions ont pris place sur la structuration d’une agence municipale de l’eau et de l’environnement à Yaoundé VI, ainsi que la création d’un référentiel de « bonne conduite ».

Ce déplacement nous a également permis de visiter plusieurs écoles de Yaoundé VI. En effet, plusieurs élèves de la commune de Loos-en-Gohelle avaient rédigé des lettres et préparé des cadeaux à destination des élèves camerounais. C’était un moment fort en partage pour tout le monde, qui a permis de sceller le partenariat qui unit ces deux communes.

Remise de cadeaux de la part des élèves de la ville de Loos-en-Gohelle pour les écoliers de Yaoundé VI

• Actuellement je travaille toujours avec la Commune d’arrondissement de Yaoundé VI dans la mise en œuvre de son programme d’Education à la citoyenneté et solidarité internationale en lien avec la Ville d’Erstein (Grand Est).

Il visait notamment à la mise en place d’un conseil municipal des enfants au sein de Yaoundé VI, en miroir au conseil existant à Erstein. J’ai participé à l’élaboration du conseil, et notamment à la mise en place d’une charte avec les élus municipaux et les enseignants de Yaoundé VI. 41 élèves de CM1 issus d’une vingtaine d’écoles ont été élus par leurs camarades. Les enfants ont pu apprendre en toute transparence le déroulé d’une élection officielle (campagne, vote dans un isoloir, dépouillement, comptage des votes…).

C’était impressionnant de voir leur sérieux et leur engouement ! Les enfants conseillers ont été élus dans les écoles puis une élection à la mairie a eu lieu pour élire le maire-enfant. Les élections ont été supervisées par le maire et le sous-préfet de Yaoundé VI.

Avec les enfants d’Erstein et ceux de Yaoundé VI, je travaille actuellement à la rédaction d’un livre de recettes franco-camerounais, mais aussi à la préparation d’un spectacle de fin d’année dans les écoles et une exposition photo en lien entre les deux villes.

• Dans le cadre de ma mission,j’ai également accompagné une délégation d’enseignants d’IUT d’Alsace, dans le cadre d’un partenariat avec les IUT de Douala, Bandjoun et Ngaoundéré. Ils ont passé une semaine à l’IUT de Ngaoundéré, pour des ateliers et conférences en lien avec un projet commun sur la promotion de l’entreprenariat chez les étudiants. Cette semaine s’est clôturée sur l’inauguration d’une « case de l’entrepreneur » un espace de co-working pour les étudiants au sein de l’établissement !

As-tu eu des difficultés ? Comment les as-tu surmontées ?

J’ai dû apprendre à m’imposer dans un évènement pour prendre des photos et vidéos. Il n’est pas toujours évident lors de conférences de passer devant des officiels, de leur couper le champ de vision… Et pourtant je n’ai pas le choix, dans la mesure où je dois créer du contenu de communication (bibliothèque d’images et capsules vidéo) sur les activités de GESCOD.

Il m’a fallu quelques temps pour mieux comprendre les procédures à respecter lors d’un évènement officiel au Cameroun. Avec le temps j’ai appris à me positionner et m’imposer afin d’effectuer ma mission de manière optimale, tout en respectant les codes sociaux.

Quelles compétences as-tu développées depuis le début de ta mission ?

Ma mission m’a permis de monter en compétence sur la réalisation de prises de vue photos et vidéos, le montage de capsules vidéo, et la création de visuels. Je me suis beaucoup plus améliorée en termes de prise de vue, prise de photo et montage. Ma mission est essentiellement axée sur la capitalisation, ce qui m’amène à produire beaucoup de contenu afin d’illustrer les projets menés.

J’ai également développé des qualités relationnelles. Je vais vers les gens pour réaliser des interviews, prendre la parole, expliquer nos projets… J’ai gagné en confiance et en aisance en public.

Si tu devais retenir une chose de ton expérience, ce serait quoi ?

OSER ! Les choses ne viennent jamais toutes seules, sans effort. Je ne peux pas rester passive en espérant avoir du résultat. Il faut que j’ose, que je demande, que je m’impose. C’est très important notamment pour réaliser des interviews ! C’est vraiment une chose que je retiens de ma mission, c’est oser et s’imposer. J’ai un travail à réaliser et je mets en place tout ce qui est en ma capacité pour le réaliser.

Quels sont tes projets post-mission ?

J’aimerai bien continuer dans le volontariat, expérimenter le VIE (Volontariat international en entreprise), ou candidater sur une nouvelle offre de VSI. Je souhaite rester dans le domaine de la communication et/ou de capitalisation afin de continuer à développer mes acquis.

Ce qui est sûr, c’est que je souhaite rester au Cameroun, en Afrique Centrale, ou alors en Namibie ! J’adorerais découvrir la Namibie !

GESCOD, de quoi s’agit-il ?

Grand Est Solidarités et Coopérations pour le Développement (Gescod) est une association loi 1908, reconnue comme réseau régional multi-acteurs du Grand Est par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, et membre de la plateforme France Volontaires. Véritable relais entre l’État, les collectivités territoriales, les structures de la société civile, Gescod est une plate-forme d’acteurs dont le but est de renforcer le pouvoir d’agir à l’international de tous les acteurs du territoire.