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06 nov. 18

Axelle, jeune volontaire : le Vietnam comme pays de cœur

Axelle, 18 ans, a effectué son premier volontariat au Vietnam en novembre 2014. Depuis, son attachement à la Maison Hoa Sen de Hué reste très fort : c’est la quatrième fois qu’elle retourne faire du volontariat dans cette communauté. Elle raconte son expérience.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

J’ai terminé le lycée en 2017. Née à Paris d’un père vietnamien et d’une mère chilienne, j’ai grandi à New-York et étudié au Lycée français de New York. J’étudie aujourd’hui à l’université de Stanford en Californie même si New-York reste ma ville de cœur. Ce que j’aime dans la vie ? Enseigner, transmettre des savoirs. J’ai fait des tutorats puis j’ai enseigné à des petites classes et donné des cours de français et d’anglais à Harlem notamment. Les longues discussions avec les gens afin d’en savoir plus sur eux et de comprendre leur point de vue, débattre, c’est aussi quelque chose que je trouve vraiment intéressant. À part ça, j’ai fait de l’athlétisme au lycée et du tir à l’arc à l’université !

Parle-nous de la découverte du volontariat et de tes liens avec la Maison Hoa Sen

Mon premier volontariat au Vietnam a duré douze jours, c’était en novembre 2014 dans le cadre de mon lycée. Le Lycée français de New-York, à l’initiative de quelques professeurs dynamiques, nous a proposé un voyage à la fois touristique et humanitaire (attention : ce n’était pas du volontourisme !) en partenariat (informel) avec l’association Aide dentaire Vietnam. J’étais alors en classe de seconde. Le but était de collecter des brosses à dents à distribuer sur place tout en organisant des ateliers sur l’hygiène dentaire. Bien sûr, il y avait aussi un aspect pédagogique avec les cours que l’on devait donner. Je suis immédiatement tombée sous le charme de la Maison Hoa Sen à Hué, des enfants et bien sûr de Thuy et Jean qui ont fondé la maison et sont deux personnes fantastiques.

Dès ce moment-là, j’ai voulu revenir. J’ai gardé contact avec les enfants et j’ai demandé à l’association Les Sampaniers du Vietnam et à ses membres ainsi qu’à Thuy si je pouvais les aider. Je suis finalement revenue de moi-même en 2015, toujours très bien accueillie par Thuy et Jean. J’avais au préalable continué à correspondre avec les enfants et avec Thuy et effectué une collecte de fonds.

Lors de ce second volontariat, j’ai donné des cours de français, d’anglais mais aussi d’espagnol aux enfants de la Maison Hoa Sen et également aux autres enfants du village et à des étudiants.

Comment parviens-tu à t’intégrer à chaque fois que tu reviens à Hué ? Quelles sont les particularités de ta mission aujourd’hui ?

Dès l’atterrissage, je me sens bien et confiante. J’aime vraiment cet endroit, même sans maîtriser la langue. Le climat est parfois assez dur à supporter, mais à part cela je n’ai pas éprouvé de difficultés majeures ! Je ne me sens jamais isolée ici : le week-end je sors à Hué avec mes anciens étudiants.

Aujourd’hui, c’est la quatrième fois que je suis ici. Je reste tout le mois d’août. Je fais en parallèle des cours et de mon volontariat, un podcast. J’ai reçu une bourse de Stanford pour effectuer ce travail qui concerne le thème de la guerre du Vietnam et de la mémoire de cette guerre, et cela m’a aidé à revenir. Je suis logée à côté de la bibliothèque.

Pourquoi reviens-tu à Hué pour tes missions de volontariat ? Pourquoi cet engagement ?

C’est d’abord pour les enfants. Pour ces enfants en particulier que je connais maintenant depuis quelques années. J’aime cet esprit de famille : je mange au quotidien avec les enfants de la Maison, je discute avec les nourrices qui sont des personnes formidables et j’aime éplucher les graines de lotus avec elles !

Ensuite, c’est aussi pour ce pays que j’aime beaucoup et pour des questions personnelles par rapport à ma famille paternelle, j’ai envie et besoin de comprendre certaines choses par moi-même. Enfin, j’arrive à voir et à mesure l’impact de ce que je fais et c’est très valorisant. En préparant les jeunes au DELF ou au IELTS, je vois leurs progrès rapides et leur envie d’apprendre, certains réussissent grâce à mes leçons et c’est une joie pour moi. Dans ce volontariat on te donne des vraies choses à faire et on ne considère pas cela comme une main-d’œuvre gratuite.

Quels sont les aspects préférés de ta mission ? Peux-tu évoquer pour nous ton plus beau souvenir ici ?

C’est qu’on fait partie d’une communauté, les choses s’améliorent et se développent rapidement sous nos yeux et c’est une véritable satisfaction pour le cœur et l’esprit.

Mon plus beau souvenir ? J’ai aidé une fille à obtenir son diplôme. On a beaucoup travaillé, c’était génial. Mais ce sont surtout les petits moments du quotidien qui font mon bonheur, même s’il faut parfois être patient et tenace par rapport à la barrière de la langue.

Tes projets à l’avenir ?

Je veux rester en contact, revenir si possible et continuer à travailler sur mon podcast. Je n’ai pas d’idées fixes sur mon avenir ou mes projets professionnels mais je sais que je garderai toujours contact avec ce lieu, avec les enfants et les jeunes.

Si tu devais donner un conseil aux volontaires français ce serait… ?

Mêlez-vous aux gens ! Il faut se lier avec les enfants et les locaux, ne pas rester uniquement entre volontaires, en groupe, mais se jeter pleinement à l’eau : les moments qu’on peut vivre alors sont extraordinaires.

Retrouvez son portrait sur le site de l’Espace Volontariats Vietnam