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05 juil. 23
Mauritanie

Bénédicte, VSI en eau et assainissement à la région de Nouakchott

« Ce projet est un véritable coup de cœur pour moi, une aventure humaine au travers la découverte de la culture mauritanienne et une immersion dans un projet concret en lien direct avec les communautés »

En Volontariat de Solidarité International (VSI) depuis un an et demi, Bénédicte est basée dans la région de Nouakchott, en tant que conseillère technique et représentante du Service de l’Eau de la ville de Lausanne. Engagée dans le cadre d’un projet en eau et assainissement, elle contribue au développement de réseaux de distribution d’eau potable dans des quartiers périphériques jusque-là dépourvus d’infrastructures.

À Nouakchott, capitale de la Mauritanie, 40% des habitants[1] ne sont raccordés à aucun réseau d’eau potable. L’agglomération, qui compte selon des estimations un peu moins d’1.5 million d’habitants, fait donc face à d’importants défis de développement. Pour les ménages non raccordés, l’eau est acheminée par des charretiers, un moyen coûteux et irrégulier.

C’est dans ce contexte que travaille Bénédicte, en VSI depuis 18 mois dans la Région de Nouakchott. Titulaire d’un diplôme d’ingénieur en hydrogéologie, Bénédicte a 27 ans et occupe un poste de conseillère technique sur le Projet Communautaire pour l’Accès à l’Eau et à l’Assainissement – Phase 3 (PCAEA 3). Ce projet est financé par la Région de Nouakchott, la ville de Lausanne et plus de 53 communes du Vaudois, ainsi que par l’Association Internationale des maires francophones regroupant des acteurs français du secteur. Ce partenariat public-public avec la région de Nouakchott a pour objectif la construction de 140 kms de réseau, 5 bornes fontaines, la mise en circulation de 2 camions-citernes, mais aussi le raccordement en eau de 4 000 ménages et 18 écoles. En plus des sensibilisations et du renforcement des compétences de l’équipe locale, un volet assainissement prévoit l’équipement de toilettes dans 6 établissements scolaires et 3 marchés, ainsi que la consolidation de la filière de gestion des boues de vidanges.

« Ce partenariat public-public est très intéressant. Il s’inscrit sur du long terme dans une réelle politique de développement de Nouakchott. Techniquement et personnellement, c’est très enrichissant. »

Visite des chantiers en cours à Toujounine. Située sur la route de l’espoir à l’entrée Est de Nouakchott, la commune présente des quartiers dépourvus d’infrastructures hydrauliques. Les habitants s’approvisionnent en eau potable via des cuves remplies quotidiennement par des camions-citernes, ou grâce à des bidons apportés par charrettes tractées par des ânes. Lors de la pose des tuyaux, l’une des principales difficultés rencontrées est le sol sableux. Des sensibilisations sont effectuées en parallèle pour lutter contre le risque élevé de branchements sauvages, accentuant entre autres la perte de pression et les fuites sur le réseau.

Le suivi des ouvrages occupe une grande partie des activités de Bénédicte. En tant que conseillère technique, elle appuie les équipes locales sur l’ensemble du projet. Relecture des rapports d’avancement, écriture de dossiers d’appel d’offre, elle joue un véritable rôle de renforcement des capacités. En plus de cela, elle forme en continu le personnel, notamment sur QGIS, un logiciel de système d’information géographique utilisé pour la visualisation des données sur des cartes. En tant que représentante de la ville de Lausanne sur le terrain, elle participe à l’élaboration des stratégies, propose des améliorations et informe sur les besoins. « La force de cette mission, c’est que toutes les parties prenantes sont impliquées. Il y a une réelle volonté de bien faire » explique-t-elle.

Une prochaine étape du projet consiste à structurer la filière boues de vidange. Pour le moment à Nouakchott, les fosses septiques sont vidées de manière désorganisée, risquant ainsi de polluer l’environnement et les populations vivant aux alentours. Permettre aux communes de mieux gérer cette problématique est essentiel, sachant que le département des affaires économiques et sociales des Nations Unies prévoit une constante augmentation de la population jusqu’à 2.3 millions de personnes dans 10 ans.

Bénédicte est une personne décidée. Cette mission de VSI est la seule à laquelle elle a postulé. Après ses études en école d’ingénieur, elle effectua une année de césure à Yaoundé en tant que chargé de mission eau et assainissement. Elle a travaillé 2 ans dans le secteur des sites et sols pollués en France, avant de revenir dans le domaine du développement, cette fois-ci pour découvrir la coopération décentralisée.

« Ce projet est un véritable coup de cœur pour moi. Il me permet non seulement de contribuer à répondre aux besoins cruciaux des populations locales, mais aussi de vivre une expérience de travail internationale enrichissante, une aventure humaine au travers la découverte de la culture mauritanienne et de m’immerger dans un projet concret en lien direct avec les communautés » conclut Bénédicte.

 

[1] Rapport annuel d’activité Service de l’eau de la ville de Lausanne, page 54 (https://issuu.com/fredphilipona/docs/service-eau-lausanne_rapport_annuel_web)