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02 sep. 21
Maroc
Sénégal

Du Sénégal au Maroc, Bocar, acteur pour le développement du volontariat panafricain

Au Maroc depuis cinq mois, Bocar, jeune sénégalais, est engagé auprès de l'Université Internationale de Rabat en tant que secrétaire de rédaction de la revue Afrique(s) en Mouvement. Lié à une action pilote de coopération Sud-Sud, son expérience en tant que VSI, il la partage avec quatre autres volontaires sénégalais.

Dans le cadre des relations fortes et croissantes unissant le Maroc, le Sénégal, le Mali et la Côte d’Ivoire autour des politiques migratoires, les quatre pays ont défini l’Action de Coopération Sud-Sud (ACSS) en matière de migration (cofinancée par l’Union européenne et le BMZ et mise en œuvre par la GIZ et Expertise France) dont l’objectif général est de renforcer la coopération bilatérale en matière de migration.

Les questions de mobilité constituent un enjeu majeur en matière de coopération sud-sud. Si elles sont généralement envisagées pour les étudiants et les professionnels, elles le sont peu sur la question de l’engagement des jeunes et de la manifestation de la solidarité internationale entre pays d’un même continent.

France Volontaires, accompagnée par ses partenaires, a déployé l’Action Pilote de Volontariat Sud-Sud, un projet s’inscrivant dans le Programme de Coopération Sud-Sud en matière de migration. Le volontariat y est placé comme une forme de mobilité légale, mais aussi un moyen de renforcer les compétences humaines et d’intensifier les relations entre les structures de ces différents pays, autour des thématiques migratoires. Cette action relève du résultat attendu n°3 : Renforcement de la mobilité sud-sud des professionnels, des étudiants, des stagiaires et des volontaires. Son résultat spécifique (R.3.2.) est le suivant : les compétences, dispositifs et mécanismes et la coopération bi- ou multilatérale, par rapport aux systèmes de volontariat sud-sud sont améliorés.

C’est dans ce contexte que cinq volontaires sénégalais ont pu rejoindre le Maroc en tant de Volontaire de Solidarité Internationale (VSI). Bocar, l’un d’entre eux, partage ici son expérience.

 

Peux-tu te présenter ? Quel est ton parcours ?

Je suis Bocar Harouna DIALLO, géographe de formation à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar. Je suis titulaire d’un master 2 du parcours « Espace, Société et Développement » avec l’option « Gestion et Développement des Espaces Ruraux ». Actuellement, je suis doctorant dans la même université, avec une spécialisation en migration et développement.

J’ai bénéficié d’un projet financé par l’OIM (Organisation Internationale pour les Migrations) portant sur le renforcement des capacités des jeunes chercheurs en migration pendant une année. J’ai par la suite été consultant-formateur à Kaolack dans le cadre du projet Protection et réintégration des migrants de retour.

Actuellement, je suis rattaché au Center for Global Studies en tant que VSI au poste de secrétaire de rédaction pour la Revue Afrique(s) en Mouvement de l’Université Internationale de Rabat, pour une durée de 8 mois.

Pour quelles raisons as-tu entrepris ce projet d’engagement ?

Comme son nom l’indique, le volontariat est un engagement volontaire dans l’exécution d’une mission d’utilité publique. Je m’engage à me mettre au service des autres en déployant mon énergie, mes compétences et tout mon potentiel intellectuel pour satisfaire un besoin dans un secteur quelconque. En d’autres termes, je suis motivé par la découverte citoyenne, culturelle et professionnelle. Je m’engage à être utile et à participer à l’atteinte des objectifs divers pour servir le monde. L’acquisition d’une nouvelle expérience et la mise en œuvre de mes compétences sont des raisons de plus m’ayant poussé vers ce projet d’engagement.

Quelle est ta mission en tant que volontaire ?

En tant que volontaire, ma mission c’est d’être au service d’une communauté, d’une organisation pour exécuter une mission bien définie. C’est-à-dire d’être utile tout participant à la réalisation des activités d’intérêt général à travers des actions citoyennes et le développement de l’interculturalité. C’est aussi d’être un acteur crucial participant à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD).

Concrètement, je suis amené à :

  • Assurer le secrétariat et l’animation scientifique de la revue académique Afrique(s) En Mouvement (2 numéros par an) ;
  • Organiser les rencontres du comité de rédaction et coordonner l’agenda de ces rencontres ;
  • Établir des communications efficaces et continues entre les membres du comité scientifique, les autrices/auteurs et maintenir le lien entre les différentes personnes engagées directement ou indirectement dans la revue ;
  • Gérer le suivi de l’évaluation des articles, la confection des numéros et la promotion des numéros, etc.

Je contribue à la rédaction de certaines rubriques de la revue de façon optionnelle et assure la gestion et la diffusion de la revue sur des plateformes virtuelles (site Web, réseaux sociaux, …).

Quelles ont été tes premières impressions à ton arrivée (mal du pays ? intégration ?)

A mon arrivée, j’ai été impressionné par l’environnement étranger où je me trouve, très différent de celui de mon pays tant sur le plan infrastructurel, économique, que social. Dans ma structure d’accueil, l’intégration a été facile car je me retrouve dans un milieu universitaire où la communication passe très bien. Cependant, en dehors de mon environnement de travail, l’intégration est freinée par la barrière de la langue. Beaucoup de marocains ne parlent pas français et je ne parle pas arabe.

Pour toi, qu’est-ce que l’Espace Volontariats ?

Pour moi, l’Espace Volontariats, est un espace d’accueil, d’échange, d’orientation, de conseil, d’accompagnement et de solidarité surtout. C’est un espace de référence voire un repère pour les volontaires.

Que t’apportes ta mission sur le plan personnel et professionnel ?

Sur le plan personnel, ma mission m’apporte davantage de prise de conscience, de maturité et de responsabilité. Elle m’apporte aussi une ouverture d’esprit.

Sur le plan professionnel, ma mission m’a permis d’avoir des nouvelles compétences et d’enrichir mon portefeuille relationnel. Elle m’a également permis de tester mes capacités professionnelles et humaines.

Quels sont tes projets post-volontariat ?

A la fin de ma mission, à défaut d’en avoir une autre, j’ai des perspectives d’approfondir ma formation universitaire, être comme toujours un acteur de développement local et un porteur de voix. Mais mon souhait c’est de travailler avec l’Espace Volontariats pour être utile aux autres, car pour moi, le volontariat est une mission humainement noble et digne d’éloges.

Un conseil aux futurs volontaires ?

Saisir très sérieusement l’opportunité d’être volontaire, qui n’est pas donnée à tout le monde. Il faut se donner à fond pour le travail attendu tout en profitant pleinement des rencontres. Il faut aussi profiter pour s’épanouir et acquérir de nouvelles compétences, tout en donnant le maximum de soi-même.

En savoir plus

Dans le cadre des « Presses de l’UIR »,  l’Université Internationale de Rabat (UIR) édite et diffuse la revue “Afrique(s) en Mouvement”. Cette production scientifique africaine traite des mobilités (humaines, des savoirs, des marchandises et des techniques) et de la globalisation. Ouverte aux  sociologues, politistes, anthropologues, économistes, technologues, scientifiques et aux spécialistes de tout bord, cette plateforme d’échange de savoirs a pour objectif la mise en exergue des évolutions sociales, culturelles et économiques en Afrique.

La parution de la revue se fait avec le soutien de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et de son Laboratoire Mixte International (LMI) Movida et portée par les chaires de l’UIR : « Migrations, Mobilités, Cosmopolitisme » et « Cultures, sociétés et faits religieux».

Pour plus de renseignements, contactez l’Espace Volontariats Sénégal : [email protected]