Célia, française en service civique international à Lomé
“On ne peut s’imaginer en apprendre autant sur soi-même et sur les autres sans avoir tenté l’expérience.”
Célia ROBIN a réalisé une mission de Service Civique de 6 mois au Togo avec l’association Reboisons Vite le Togo, où elle était chargée de communication et de sensibilisation.
Peux-tu te présenter en quelques mots et nous raconter ton parcours ?
Je m’appelle Célia Robin, j’ai 23 ans et je suis volontaire française en service civique en écologie au Togo d’avril à septembre 2023. Je suis titulaire d’un master de Biologie Cellulaire, Génétique et Pathologie et je bénéficie d’une formation complémentaire intitulée “Cursus Master en Ingénierie” (CMI) à l’université de Poitiers.
Pourquoi avoir choisi de t’engager comme volontaire ?
À la suite de la validation de mes diplômes en janvier 2023, je souhaitais effectuer un service civique en écologie à l’étranger.
En effet, trois grandes thématiques gouvernent mes choix de vie :
- L’écologie
- Le féminisme
- La sexualité (Maladies Sexuellement Transmissibles, contraception masculine)
Je suis une personne engagée et déterminée. Je n’ai pas eu l’occasion durant mes études de réaliser des actions concrètes afin de changer les mentalités, d’avoir un impact sur la société ou d’aider la population de façon générale.
De plus, je souhaite effectuer une carrière en biologie. Ainsi, un service civique était l’élément le plus approprié pour me sentir utile en écologie, une thématique qui me tient particulièrement à cœur.
Concernant la temporalité, j’ai décidé de l’effectuer cette année étant donné que l’âge limite est de 26 ans, et que j’arrive sur mes 24 ans, ce qui me laissait peu d’opportunité professionnelle en biologie sur 2 ans.
Enfin, frustrée par la pandémie de Covid-19, je n’ai pas eu l’opportunité de voyager et je n’étais pas encore prête psychiquement. Ainsi, je souhaitais que mon service civique s’effectue à l’international afin de découvrir et de prendre conscience des différences culturelles et du mode de vie de la population (et je ne suis pas déçue !).
Ce fût également un défi aussi bien physique que psychique de voyager seule pour la première fois pendant 6 mois dans un pays inconnu, je souhaitais me prouver que j’en étais capable.
Peux-tu nous décrire ta mission ?
Mon service civique en écologie regroupe de nombreuses missions :
- Reboisement, création d’espaces verts, entretien des arbres et apprentissage en agroforesterie ;
- Chargée de communication : création d’un site web sur WordPress, gestion des réseaux sociaux, levée de fond, rédaction d’un manuel de sensibilisation à soumettre au gouvernement et à destination des écoles de Lomé (la capitale du Togo) et alentours, création d’affiches dans les écoles ;
- Sensibilisation des écoliers aux bonnes pratiques environnementales (gestion des déchets, recyclage et utilité de l’arbre).
Quel est ton meilleur souvenir ?
C’est extrêmement difficile de sélectionner un souvenir particulier étant donné que, lorsque l’on découvre pour la première fois un pays si différent, chaque jour réserve son lot de surprises, qu’il soit bon comme mauvais.
Le souvenir le plus improbable aura été de consulter un représentant de la FAO (Organisation des Nations Unies pour le Fond Alimentaire et Agricole) dans le cadre de ma mission en service civique puis, le lendemain, de serrer la main du président togolais, par hasard lors d’un voyage touristique au Togo.
Je pense qu’outre ce moment inoubliable, les meilleurs souvenirs demeurent simplement le partage avec les populations locales, que cela au travail ou autour d’un bon plat ! Les rencontres et le partage de moments simples de la vie constituent les meilleurs souvenirs de ce service civique. Leurs simplicités, la découverte de l’autre, la richesse culturelle et l’apprentissage d’un autre mode de vie en font des souvenirs magnifiques et une expérience précieuse.
Qu’as-tu appris et transmis durant ton expérience ?
J’ai tellement appris durant cette expérience que j’en aurais pour plusieurs pages ! Pour être plus brève, je vais dresser un bilan. Cette expérience m’a appris sur tous les aspects de ma vie : tant sur le plan physique que psychologique, tant sur le plan professionnel que sur le plan personnel. On ne peut s’imaginer en apprendre autant sur soi-même et sur les autres sans avoir tenté l’expérience.
Cela n’est pas simple de se lancer et de se dire : « ok, j’y vais ! » et on achète le billet d’avion. Mais, peu importe le résultat, le chemin parcouru est une liste de leçons et d’apprentissages que jamais il ne serait possible de comprendre aussi vite autrement, voire de comprendre tout simplement.
J’ai appris à savoir qui j’étais dans toutes mes limites physiques et psychiques, j’ai appris à comprendre une nouvelle culture, bien différente de la mienne, j’ai appris à m’adapter à un nouvel environnement (notamment le climat), de nouveaux fonctionnements, de nouvelles langues, de nouveaux paysages, de nouvelles ethnies, d’autres mode de vie, etc. J’ai appris à comprendre l’autre dans sa différence culturelle et à repousser toutes mes limites.
J’ai pu également transmettre de nouvelles valeurs, en lien notamment avec ma mission, pour changer les mentalités.
Quels sont tes projets pour la suite ?
À la suite de mon master, je souhaiterais devenir ingénieure d’études afin de poursuivre ma carrière professionnelle en biologie. Je souhaiterais m’engager sur des thématiques qui ont du sens pour moi, toujours dans l’objectif de changer les mentalités ou d’aider la population, telles que travailler sur les Maladies Sexuellement Transmissibles (MST), la contraception masculine ou de façon plus générale développer de nouvelles thérapies en identifiant de potentielles cibles thérapeutiques, pour soigner des maladies génétiques ou multifactorielles rares (exemple : polyarthrite rhumatoïde, maladie de Duchenne).
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui envisage de faire du volontariat international ?
FONCEZ ! L’envisager, c’est déjà prouver une certaine motivation. Cette motivation, elle a des raisons d’exister, il est important de l’identifier, de la comprendre et de l’écouter ! Si l’on est motivé, il n’y a aucune raison de douter sur la possibilité de faire du volontariat international. Les peurs et, l’anxiété sont totalement justifiées, et si jamais on ne sent pas bien, il est toujours possible de rentrer ! On n’est jamais bloqué dans le pays d’accueil.
Afin de se sentir sécurisé, il est important de bien identifier la structure d’accueil et la structure d’envoi en demandant aux anciens volontaires leurs avis pour être guidé. Pour cela, il suffit de demander à la structure d’envoi les contacts de ces anciens volontaires. Je vous recommande également de bien vous informer sur votre pays d’accueil.
On demande toujours à une personne quelles sont ses limites mais pour ceux n’ayant jamais voyagé (comme moi), il est difficile voire impossible d’y répondre : le meilleur moyen est de tester et vous le saurez. Restez curieux et si vous êtes motivé, il n’y a pas de raison, cela ne peut être qu’enrichissant sur tous les aspects de votre vie !