Chloé volontaire en VSI pour Enfants d’Asie aux Philippines
Après deux ans de missions aux Philippines, Chloé nous raconte son expérience en tant que Volontaire de Solidarité Internationale pour Enfants d’Asie à Cebu. Cette volontaire experimentée a déjà effectué des missions en Afrique et au Moyen-Orient, avant de rejoindre Enfants d’Asie aux Philippines. Cet interview a été réalisé en juillet 2016.
Peux-tu te présenter en quelques mots, qui es-tu et que fais-tu ?
Je m’appelle Chloé. Je suis à Cebu, depuis 2 ans, en statut de VSI (Volontaire de Solidarité Internationale). Mon contrat était de deux ans, mais il a été renouvelé pour une année supplémentaire.
Peux-tu nous expliquer brièvement ta mission ?
Je travaille pour l’association Enfants d’Asie. Mon poste au sein de cette association est directrice. Notre équipe comporte 8 salariés philippins et une trentaine d’autres philippins également rémunérés, mais qui ne sont pas salariés. J’ai également à mes côtés une assistante qui est en Service Civique.
Ma mission est de superviser toutes les personnes qui travaillent ici. Je m’assure que les programmes suivent leur court. Notre mission principale concerne l’assistance éducative, on s’occupe d’enfants dont les familles n’ont pas les revenus pour les scolariser. Nous prenons en charge tous les frais qui sont liés à leur scolarité : uniformes, chaussures, fournitures scolaires etc.
C’est la tâche première, mais nous nous sommes rendu compte que s’ils n’ont pas à manger ou s’ils sont malades, ils ne vont pas à l’école.
Donc nous leur fournissons également de quoi se nourrir tous les mois, plus particulièrement du riz, ainsi qu’une assistance médicale et nous avons à disposition des assistantes sociales qui suivent les enfants.
Quelles ont été tes motivations pour être volontaire ?
C’est un engagement qui date d’il y a plus de 15 ans. J’ai commencé à m’impliquer, quand j’avais 13 ou 14 ans, dans des conseils de jeunes en France, ce qui m’a amené à effectuer une première mission, un SVE (Service Volontaire Européen) au Kosovo en 2006. C’était au milieu de mes études en science politique.
J’ai ensuite été salariée dans plusieurs ONG. Donc c’est un engagement volontaire, mais aussi mon travail.
Mais le fait d’être en statut volontaire montre que c’est engagement personnel, c’est quelque chose que l’on fait avec son âme et tout son cœur.
Quels sont les points forts de ta mission ?
J’aime vraiment mon travail, heureusement, car j’y passe de nombreuses heures par jour. C’est un travail qui a du sens. On est une super équipe, vraiment soudée, au service des enfants et de leurs familles. Mais également la découverte d’une culture. Auparavant j’ai principalement travaillé au Moyen-Orient ou en Afrique, je ne connaissais pas l’Asie. Mais les Philippines ce n’est pas vraiment l’Asie, c’est une culture complexe qui me ravit de jour en jour.
Quelle a été ta plus grosse difficulté ?
J’ai travaillé en Afrique et j’ai déjà été confrontée à des situations difficiles, mais c’était toujours lié à une cause extérieure, c’est-à-dire à la guerre. Je me disais, le fait qu’il y ait une cause extérieure, ça signifie que l’on peut faire quelque chose, la guerre est finie, on peut travailler sur la reconstruction, et en même temps on sait d’où ça vient.
Ici, même si la classe moyenne commence à se développer il y a des gens très riches et des gens très pauvres. On est face à une pauvreté endémique, une situation qui est chronique. La raison c’est juste une pure injustice et même si je ne l’ai pas identifié tout de suite, ça a été difficile pour moi. Ce n’est pas évident.
Le meilleur et le pire de ton séjour ?
Le meilleur c’est quand je suis sur le terrain, quand je passe du temps avec les enfants et leurs familles.
Le pire c’était il y a deux mois. J’ai eu deux difficultés simultanément.
D’abord, une de nos volontaires nous a quitté, car elle avait trop de travail et n’arrivait plus à suivre. C’était la première fois que ça ne se passait pas bien, qu’une personne en Service Civique ait mal vécu sa mission et soit rentrée en France. Il a fallu gérer les difficultés et la soutenir.
Et dans le même temps j’ai dû me faire opérer et je n’ai pas pu sortir de chez moi pendant une semaine, je n’ai pas pu aller sur le terrain.
Donc pour résumer le meilleur c’est quand je suis sur le terrain et le pire c’est quand je ne peux pas y aller.
Quel conseil donnerais-tu aux futurs volontaires ?
Lâchez-vous ! Je leur dirais que ça restera toujours une expérience enrichissante. Que ce soit juste pour une parenthèse ou comme un métier, c’est important de découvrir les autres. Et ça peut être en France, il y a suffisamment de situations difficiles, ce n’est pas nécessaire d’aller à l’autre bout du monde.
A notre époque où il y a de la violence, où on a peur de ce qu’on ne connaît pas, aller à la rencontre d’autres personnes c’est le meilleur moyen de s’opposer à la peur, aux choses négatives.
Qu’envisages-tu de faire à l’avenir après ta mission aux Philippines ?
Sincèrement, je ne sais pas. Je pense retourner travailler en Afrique. Je vais continuer dans le chemin du développement de la solidarité internationale. Je reste ouverte aux rencontres, aux opportunités.
Comment décrirais-tu les Philippines d’un point de vue général ?
C’est un pays divers, magnifique et aussi mystérieux. A deux heures de chez toi, tu as des plages paradisiaques où les gens sont justes contents d’être là. C’est un pays à découvrir, entre la plongée à Palawan, les volcans à Camiguin, les randonnées, la population à rencontrer, la culture. Il y a beaucoup de choses à faire. On peut rester longtemps ici sans s’ennuyer.
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