Chloé, VSI au Togo en quête de dépaysement
Après une première expérience de volontariat de solidarité internationale en Côte d'Ivoire, Chloé est maintenant en mission de VSI au Togo.
LE PORTRAIT CHINOIS
Si tu étais …
Un personnage célèbre : Simone Veil
Un animal : l’éléphant
Un objet : un couteau suisse
Un plat : une délicieuse soupe à l’oignon (bien gratinée)
Une couleur : le rose
Une chanson : J’irai où tu iras (Céline Dion)
Un film : La couleur des sentiments (2011)
Un livre : Les malheurs de Sophie (Comtesse de Ségur) – toute mon enfance
Un sport : la boxe thaï
Un métier : vétérinaire de la faune sauvage (mais je suis hématophobe … et pas très douée en sciences non plus)
Un rêve : un monde sans armes
Peux-tu te présenter en quelques mots et nous raconter ton parcours ?
J’ai 26 ans et je suis actuellement conseillère en développement local auprès de la Fondation de la Société Générale des Moulins du Togo (SGMT). Diplômée d’un master de Sciences Po Paris en relations internationales avec une concentration Afrique, je suis arrivée sur le continent en quête d’expérience terrain et de dépaysement. Il se trouve que ma première expérience en VSI à Abidjan a finalement changé ma vie car j’y ai rencontré mon mari. Dans mon expérience actuelle à Lomé, j’ai le sentiment d’avoir révélé mon potentiel professionnel et je m’épanouis pleinement dans le secteur du développement.
Pourquoi avoir choisi de t’engager comme volontaire ?
Au-delà de mon grand intérêt pour le domaine de la coopération et de la solidarité internationales, je trouve que le volontariat est un excellent moyen d’effectuer une expérience à l’étranger en s’immergeant véritablement dans la culture locale – ce qui est à mes yeux très important lorsqu’on travaille sur des problématiques de développement humain. De manière générale, je ne saurai plus me passer de cette forte composante sociale dans mon travail : j’aime beaucoup observer et écouter les personnes qui m’entourent. J’apprends donc beaucoup dans l’interculturalité et silencieusement.
Peux-tu nous parler de ta mission ?
En tant que conseillère à la Fondation SGMT, je travaille en binôme avec un (très sympathique) animateur local pour accompagner les populations de notre zone d’intervention (qui se compose de 3 villages de la zone portuaire de Lomé) dans la réalisation de leurs projets communautaires ou le développement de leurs activités économiques. Nous intervenons dans différents domaines tels que l’éducation, l’hygiène et l’assainissement ou encore la santé et nous dispensons des formations en structuration associative ou en gestion d’activités génératrices de revenus.
Peux-tu citer les compétences acquises au cours de ta mission de volontariat ?
Je pense que j’avais déjà un bon sens de l’écoute, mais celui-ci s’est définitivement aiguisé grâce à mon quotidien en contact avec les communautés de notre zone d’intervention. Je peux aussi dire que je maîtrise maintenant tous les aspects de la gestion de projets de développement (étude de faisabilité et montage du projet, recherche de partenaires, contractualisation et mise en œuvre, formation et accompagnement, suivi budgétaire, évaluation, reporting et capitalisation), que ce soit pour accompagner des individus ou des groupements.
Quels sont tes meilleurs souvenirs ?
Je garde un très bon souvenir d’un jour où je suis arrivée dans une école primaire et les enfants de maternelle se sont échappés de leur classe pour m’entourer. Leur maîtresse n’arrivait pas à les rappeler, alors elle a abandonné l’idée pour finalement les encourager à me chanter quelques chansons. J’ai bien profité de ce petit moment car j’ai conscience que cela ne m’arrivera pas tous les jours … De manière plus régulière, j’apprécie aussi passer du temps avec les restauratrices scolaires que mon collègue et moi accompagnons dans le cadre du développement de leur activité. Nous nous retrouvons chaque semaine pour faire le point, et même si nous ne parlons pas la même langue (j’ai honte d’avouer que je n’ai fait aucun progrès en Ewé alors que je suis à Lomé depuis un an … A la maison je parle le nouchi – le dialecte d’Abidjan), j’ai maintenant le sentiment de bien les connaître et j’apprécie ce lien de confiance que nous avons su tisser.
Quelles ont été tes plus grandes difficultés ?
Il m’arrive de ressentir de la lassitude et un certain découragement quand certains projets n’aboutissent pas. Ce n’est souvent pas par manque de moyens comme on pourrait le croire, mais davantage par manque de volonté. Dans ces cas-là, j’essaie de positiver en me concentrant sur les petites étapes accomplies et les prochains défis à relever. Je crois que ces situations m’ont aussi appris à prendre du recul, car il faut aussi savoir se protéger des déceptions.
Quelles sont, selon toi, les trois qualités essentielles pour devenir volontaire ?
On ne parlera jamais assez de l’importance d’apprendre à s’adapter, et selon moi il faut beaucoup travailler sur soi-même pour développer véritablement cette capacité. Par exemple, il vaut mieux se tester (voyager seul/e ou effectuer un échange universitaire de longue durée) et apprendre à étendre sa zone de confort avant de s’engager pour un volontariat de longue durée, car en cas d’échec d’une mission, la déception est grande pour le/la volontaire. J’ajoute aussi qu’il faut être ouvert d’esprit, sensible et suffisamment mûr/e pour être suffisamment à l’écoute des autres, apprendre à lire entre les lignes et ne pas se reposer sur les différences culturelles – qui subsistent, mais elles n’expliquent jamais toutes situations et servent souvent d’excuses à des comportements inadéquats.
Qu’as-tu appris durant ton expérience ?
Qu’une bonne dose de patience et des trésors de diplomatie me mèneront généralement à bon port.
Un conseil à donner à de futurs volontaires ?
Comme toute expérience à l’étranger, un volontariat peut engendrer des phases d’introspection et de réflexion afin de mieux se connaître. Chacun s’engage pour des raisons qui lui sont propres et vit son expérience à son rythme. Dans tous les cas, vivez pleinement chaque instant : la grande force du volontariat est de proposer, à mon sens, des missions très enrichissantes sur le plan humain – ce qui est bien là l’essentiel.