Clémence, volontaire sur le projet européen “AVENIR” au Togo
Rencontre avec Clémence, volontaire de l'Aide de l'UE sur le projet AVENIR, coordonné par France Volontaires.
LE PORTRAIT CHINOIS
Si le Togo était…
Un animal : une pie, car les togolais sont très bavards et engagent facilement la discussion
Un objet : un pilon, nécessaire pour piler manuellement le fufu, qui donne un rythme musical aux matinées togolaises
Un plat : la sauce Adémé, je n’en ai jamais mangé d’aussi bonne qu’ici !
Une couleur : orange car elle représente la chaleur humaine
Une chanson : Toast de Kofee, chanson positive, avec des valeurs d’humilité et de persévérance
Un film ou plutôt un dessin animé, Kirikou, les traditions véhiculées représentent certaines que je retrouve ici
Un sport : la lutte traditionnelle Evala, est le premier évènement sportif et culturel auquel j’ai assisté
Un métier : une couturière, comme l’assemblage et le mélange des fils et des couleurs, les différentes ethnies cohabitent ici en paix
Un rêve : un développement inclusif et écologique
Peux-tu te présenter en quelques mots et nous raconter ton parcours :
Je m’appelle Clémence, j’ai 28 ans et je viens de Lyon, en France.
Après une Licence en droit, j’ai commencé à orienter ma carrière vers la solidarité internationale en obtenant un Master en droit international spécialisé en droits humains.
En parallèle, j’avais des activités bénévoles à Villeurbanne aux Camions du Cœur et plus tard avec l’Association le Cœur et la Main créée justement, par des bénévoles des Camions du Cœur. Jusqu’à ce jour, je suis toujours plus ou moins impliquée dans ces activités, en fonction de ma présence en France et à Lyon !
A la suite de mon Master, j’ai réalisé un premier stage au Togo, au sein du Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT). J’intervenais à la prison civile de Lomé auprès des détenu(e)s, avec des missions d’assistance juridictionnelle et des activités favorisant la réinsertion socioprofessionnelle.
Après ce stage, j’ai réalisé un deuxième stage au Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) du Royaume du Maroc, au sein de la Direction de la coopération et des relations internationales (Section Afrique).
Par la suite, j’ai travaillé dans un Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile (CADA), en tant que chargée d’accompagnement global durant quasiment 18 mois. J’accompagnais des demandeurs d’asile et des réfugiés dans leur quotidien et dans leurs démarches juridiques, sociales et sanitaires.
C’est après cette dernière expérience, que j’ai décidé de repartir travailler à l’étranger.
Pourquoi avoir choisi de t’engager comme volontaire ?
J’ai souhaité m’engager en tant que volontaire de l’Aide Humanitaire de l’Union Européenne sur le projet AVENIR (Action des Volontaires Européen et Nationaux Investis pour la Résilience), tout d’abord pour l’opportunité professionnelle que cette mission représente. En effet, cette expérience m’apporte beaucoup de compétences en gestion de projet. C’est aussi une manière d’investir ses compétences dans un projet humain et un véritable engagement citoyen. Nous nous sommes engagés pour véhiculer des valeurs, pour valoriser l’action des volontaires dans le développement et la résilience des communautés.
Peux-tu citer les compétences acquises au cours de ta mission de volontariat ?
Les premières compétences acquises sont à mon sens, des compétences relationnelles, humaines. En effet, le contexte d’expatriation impose d’observer d’autant plus et de s’adapter à son nouvel environnement de vie et de travail.
Cette expérience de volontariat me permet aussi d’acquérir des nouvelles compétences professionnelles en gestion de projet particulièrement.
Peux-tu nous parler de ta mission ?
Le projet sur lequel je travaille, Projet AVENIR, vise à améliorer la résilience des communautés locales victimes des changements climatiques dans trois pays d’Afrique de l’Ouest (Guinée, Sénégal, Togo). Il est financé par l’initiative EU Aid Volunteers de la DG ECHO (Commission Européenne) et coordonné par France Volontaires.
Des volontaires européens sont associés à des volontaires nationaux pour former des binômes de travail. L’objectif est de contribuer par leurs actions à améliorer la réduction de l’insécurité alimentaire, la santé communautaire, l’eau et l’assainissement, la prévention de l’érosion côtière et fluviale, et la gestion des volontaires par les organisations humanitaires. Mais aussi d’accroitre l’implication des jeunes dans la réduction des risques de catastrophes.
Au Togo, il y a six structures d’accueil de volontaires, associées au Projet. Je fais partie du binôme en appui à la coordination du projet, au sein de l’espace volontariats de France Volontaires Togo. Nous avons en plus de cette mission de coordination, une mission de cartographie des acteurs intervenant dans l’humanitaire. Cette dernière activité, nous permet de rencontrer et de s’entretenir avec de nombreux acteurs majeurs du domaine humanitaire ici au Togo. C’est très enrichissant.
Quelles sont, selon toi, les trois qualités essentielles pour devenir volontaire ?
À mon sens, pour mener à bien sa mission de volontariat, il est indispensable de se montrer premièrement flexible. Chacun imagine des choses avant d’arriver dans un pays qu’il ne connait pas, et dans une structure qu’il ne connait pas aussi. Les missions peuvent évoluer. Il vaut mieux ne pas avoir trop d’attentes pour pouvoir s’adapter plus rapidement.
Deuxièmement, je crois important d’être dynamique, force de proposition pour donner de l’ampleur et du contenu à sa mission de volontariat.
Troisièmement, il me semble que le volontaire doit être une personne engagée, avec des convictions et des valeurs humaines, et avec un esprit d’ouverture.
Un conseil à donner à de futurs volontaires ?
Le volontariat est une bonne expérience professionnelle et humaine. Si la mission est appréhendée avec sérieux et dynamisme, elle peut être, je pense, l’opportunité de renforcer ou acquérir des nouvelles compétences professionnelles et d’étendre son réseau de travail.
Je pense qu’il faut se montrer attentif, patient et flexible face à notre nouveau cadre de travail, surtout lorsqu’il s’agit d’un environnement culturel inconnu. Les volontaires doivent aussi prendre des initiatives dans le cadre professionnel, c’est un véritable travail !
Enfin, il me semble qu’il est important d’avoir des activités en parallèle de sa mission, afin de mieux comprendre le contexte culturel dans lequel on vit et de mieux s’épanouir durant sa mission.
Pour aller plus loin