Clémence, VSI au Cameroun : une mission pour la préservation des grands singes
Arrivée en 2018 au Cameroun, Clémence a d’abord réalisé une mission de service civique. Puis, en début d’année 2019, elle a intégré l’Alliance pour la conservation des grands singes en Afrique centrale en tant que volontaire de solidarité internationale. A quelques mois de la fin de sa mission, elle témoigne.
Peux-tu te présenter en quelques mots ? Quel est ton parcours ?
J’ai fait des études juridiques pendant 5 ans, je me suis alors spécialisée en droit pénal financier puis j’ai commencé à travailler en France, dans un contexte totalement différent du volontariat, en lien avec mes études. Comme ça ne m’épanouissait pas, j’ai décidé de me tourner vers autre chose. J’ai alors travaillé pendant un an au siège d’une ONG d’urgence à Paris. Cette expérience m’a donné l’envie d’aller sur le « terrain » afin de coordonner directement les projets sur place, et non depuis le siège d’une ONG en France. Je suis partie quelque temps après en mission de service civique à l’étranger. Je suis arrivée au Cameroun il y a maintenant plus de deux ans. J’y suis toujours, mais en VSI, avec une nouvelle organisation.
Pour quelle(s) raison(s) ce projet d’engagement ?
Je pense que la première raison de mon projet d’engagement était la curiosité, celle de découvrir et d’être confrontée un pays, une culture, une manière de vivre différente de la mienne. Avoir cette possibilité, c’est une grande chance.
Quelle est ta mission en tant que volontaire ?
En VSI, je suis chargée de développer et coordonner un réseau d’ONG locales basées en Afrique centrale (Gabon, Cameroun, République du Congo et RDC) qui travaillent sur la conservation des grands singes (gorilles, chimpanzés et bonobos). C’est un réseau qui a été créé en 2016 par 6 ONG fondatrices. Aujourd’hui, il y a 7 ONG membres. Elles ont pour objectif de conserver, de manière inclusive, les grands singes, c’est-à-dire d’intégrer la population locale dans toutes les questions liées à la protection des primates et de leur habitat. Je travaille avec un collègue camerounais, qui est le responsable financier et administratif de l’Alliance GSAC.
Quelle sont tes missions spécifiquement liées à la crise actuelle ?
Il n’y a pas eu beaucoup de changements de mon côté. La seule mission nouvelle liée à la crise est celle de sensibiliser les ONG membres de l’Alliance GSAC quant aux risques sanitaires à l’égard des grands singes dans tous nos sites d’intervention en Afrique centrale.
Comment as-tu adapté ta mission de volontariat en cette période de crise sanitaire ?
Je suis en télétravail depuis plusieurs semaines. Tous les échanges se font par skype, mail ou whatsapp… jusqu’à nouvel ordre !
Une chose positive sur ce confinement ?
Avoir beaucoup de temps avec soi-même (pas facile tous les jours !). Prendre du recul sur notre mission, nos objectifs de vie aussi. Plus spécifiquement, j’ose croire que ça aura un impact positif sur la conservation des espèces grâce à une prise de conscience générale quant à notre gestion égoïste de la biodiversité et des ressources.
Quelles ont été tes premières impressions à ton arrivée ?
Un dépaysement total ! A mon arrivée, je pense que j’oscillais entre l’émerveillement et l’incompréhension. Ce n’est pas toujours évident, ça demande un effort permanent d’adaptation, plus pour certains que d’autres, je pense.
Quelles ont été les plus grandes difficultés rencontrées ?
Lors de ma première mission, en service civique, l n’y avait pas une grande entente entre mon responsable et moi en raison de son management.
Pour toi, qu’est-ce que l’Espace Volontariats ?
C’est un espace très utile pour les volontaires, certains viennent là-bas pour y travailler (ce que j’ai fait un temps lorsque je n’avais plus de bureaux). C’est aussi l’occasion d’échanger avec l’équipe de France volontaires, toujours très accueillante, ou d’autres volontaires.
Un conseil aux futurs volontaires ?
Chaque volontaire a sa propre expérience. Elle dépend notamment de votre état d’esprit à votre arrivée et tout au long de votre mission. Ça forge, c’est formateur sur plein d’aspects personnels et professionnels. Mais à l’inverse, si vous ne le « sentez » plus, vouloir rentrer en France n’est pas un échec.
En savoir plus :
Page Facebook de l’Alliance pour la conservation des grands singes en Afrique centrale
A lire aussi :