Clémentine, VSI professeur de physique-chimie en Côte d’Ivoire
Je reviens d’une année formidable à Abidjan comme professeur pour des élèves de collège et lycée exclusivement féminines, et dont j’ai reçu encore plus que j’ai donné.
Clémentine, 24 ans, a pris une année de césure au milieu de ses études de vétérinaire afin de s’engager au service du développement. Envoyée par la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC), elle a effectué 12 mois de volontariat au sein du Groupe Scolaire Madeleine Daniélou, une école ivoirienne exclusivement féminine, en tant que professeur de physique-chimie.
- Peux-tu te présenter en quelques mots ? Quel est ton parcours ?
Je m’appelle Clémentine, je suis étudiante vétérinaire, et après cinq années d’études, j’ai décidé de prendre une année de césure au service du développement. Dans quel pays ? Quelle mission ? Quel contexte ? Peu m’importait, seules l’envie d’être utile et la découverte d’une autre culture m’animaient. Je me suis alors rapprochée de la DCC (Délégation Catholique pour la Coopération) dont les valeurs et la formation étaient en ligne avec ce que je voulais vivre et qui, après des sessions de réflexion et de formation, m’a proposé un poste en Côte d’Ivoire comme professeur de physique-chimie. Je reviens donc d’une année formidable à Abidjan comme professeur pour des élèves de collège et lycée exclusivement féminines, et dont j’ai reçu encore plus que j’ai donné.
- Pour quelle(s) raison(s) ce projet d’engagement ?
Je voulais vivre quelque chose de concret au milieu de toutes ces années d’études très théoriques, et de me mettre au service là où on avait besoin de moi pendant un an.
- Peux-tu nous présenter ta structure d’accueil et tes différentes missions ?
A Abidjan, ma mission s’est déroulée au Groupe Scolaire Madeleine Daniélou (GSMD), un établissement scolaire pour les filles de la maternelle à la terminale. Le GSMD a été créé par la communauté de sœurs de Saint François-Xavier, afin d’offrir aux élèves une éducation d’excellence tant sur le plan scolaire que sur le plan humain, et c’est tellement porteur ! Ma mission principale était de dispenser des cours de physique-chimie dans mes classes, qui allaient de la 5ème à la 1ère, avec pour objectif d’y développer l’expérimentation scientifique et l’utilisation de l’informatique. J’avais également pour mission d’encourager les autres professeurs à utiliser ces méthodes dans leurs cours. A côté, je participais à l’éducation religieuse des élèves, à la tenue d’une bibliothèque pour les étudiants, ainsi qu’à l’organisation de divers événements de l’école (séminaire, réunions de parents, fêtes…).
- Quelles ont été tes premières impressions à ton arrivée ?
En arrivant, j’avais l’impression d’avoir tout à apprendre ! La culture et la vie quotidienne étaient fondamentalement différentes de ce que connaissais, je me suis donc laissée modeler au fur et à mesure du temps passé en Côte d’Ivoire, en observant beaucoup et en restant ouverte à toutes les expériences. La première chose qui m’a frappée était le fait de ne plus être “invisible” dans la rue, qu’on me regarde et qu’on commente ma présence, mais je me suis habituée et j’ai appris à répondre la tête haute ! Mais dépasser mes premières impressions m’a permis de lier de belles amitiés, et de me sentir au fur et à mesure, tout à fait “chez moi”.
- Est-ce que tu as connu des difficultés ?
J’ai connu quelques difficultés, mais peu finalement ! L’éloignement a été un peu difficile au début mais ça s’est rapidement amélioré une fois que j’étais plus ancrée dans ma mission. L’accès au matériel expérimental n’était pas non plus toujours évident, mais la volonté de plusieurs personnes aide à déplacer des petites montagnes !
- Et l’accomplissement dont tu es le plus fier durant ta mission ?
L’accomplissement dont je suis la plus fière est la relation de confiance tissée avec l’ensemble de mes élèves. Je suis extrêmement fière d’elles et je suis persuadée qu’elles iront loin.
- Le meilleur moment que tu retiens dans ta mission ?
Difficile de n’en citer qu’un seul… alors un petit mélange de tout: la fin de ma mission. Durant les dernières semaines, j’ai passé des moments vraiment privilégiés et pleins de sens avec les soeurs, mes collègues, mes amis et mes élèves. J’ai observé avec intensité tout ce que j’avais appris et compris de la culture ivoirienne. J’ai pu apprécier – non sans vertige – tout le chemin parcouru en un an, et la beauté de tout ce que j’avais vécu et construit. Et sans avoir gagné beaucoup d’argent, je suis repartie beaucoup plus riche que je ne suis arrivée.
- Quel bilan retires-tu de cette mission ?
Cette mission m’a aidée à avoir un autre point de vue sur mon futur métier, vétérinaire, et à percevoir la petite flamme pédagogique en moi, que j’ai beaucoup aimé faire grandir. Elle a confirmé ma joie d’apprendre et de transmettre. Certaines choses m’ont mise à l’épreuve, et j’ai dû parfois faire preuve de patience, de résilience et de détermination.
Personnellement, j’ai redécouvert chaque jour de ma mission l’ampleur de ce que je ne connaissais pas culturellement et humainement parlant. Chaque personne rencontrée a été une petite perle sur mon chemin m’a aidée, moi aussi, à grandir. Je reviens de Côte d’Ivoire un peu changée, mais dans le bon sens !
- Quels sont tes projets après cette expérience ?
Je finis mes études vétérinaires, il me reste deux ans… et pense déjà à repartir plus tard !
- Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut faire du volontariat à l’international ?
Sois prêt à tout laisser derrière toi, à te détacher du matériel pour te laisser transformer par la mission !