De nouvelles perspectives grâce au volontariat de réciprocité pour Vi
De retour au Vietnam après sept mois passés en France pour une mission de service civique, Vi fait le point avec l’Espace Volontariats Vietnam autour d’un bon café traditionnel.
Née dans la province de Dak Lak au centre du Vietnam, Vi a aujourd’hui 24 ans et habite à Hué. Investie dans le bénévolat au Vietnam bien avant son départ au sein d’associations de Hué (restauration de maisons d’habitants démunis, don de sang), elle est partie en France, en novembre 2017, avec l’association Cool’eurs du Monde pour un volontariat international de réciprocité (VIR) de plus de sept mois. Vi a été la première vietnamienne à vivre cette expérience.
Pourquoi ce volontariat ? Vi avait rencontré beaucoup de Français dans le cadre de son travail de réceptionniste dans un hôtel de Hué et souhaitait pouvoir parler leur langue pour les renseigner. À cela, s’ajoutait bien sûr son engagement déjà ancien pour le volontariat : c’était donc pour elle le moyen d’améliorer ses compétences tout en essayant de mieux comprendre la culture française à travers une association œuvrant pour la solidarité.
Ses premiers pas en France
Vi est arrivée en France, à Bordeaux, avec 40 autres volontaires du monde entier. Parlant peu le français, elle a eu un mois de cours de français (grâce à des bénévoles pour Cool’eurs du Monde) et a participé à des activités de soutien pour aider les autres volontaires dans leurs tâches avant d’être affectée à sa mission principale au sein de l’association l’ESTEY de Bordeaux quelques semaines plus tard.
Outre trois sessions de cours de français par semaine, Vi était également assistante en cuisine (ses enseignements sur la préparation de plats vietnamiens typiques ont connu un franc succès !), participait aux activités de l’association, discutait avec les personnes âgées et demandait souvent à aider les autres volontaires durant son temps libre.
Très investie, elle a aussi été volontaire chaque jeudi pour l’association Le Pain de l’Amitié qui vend des plats pour aider les migrants.
Pendant son temps libre
Hébergée dans une famille qui l’aidait aussi à progresser au niveau de l’apprentissage de la langue, Vi a eu du mal à communiquer au départ et se servait beaucoup de son portable pour traduire mais elle a très vite progressé.
Vi voyait beaucoup les autres volontaires dans des cafés pendant son temps libre et aimait passer du temps avec sa famille d’accueil avec qui elle a visité Bordeaux, les vignobles aux alentours et bien sûr les belles plages de la Gironde.
L’heure du bilan
La dernière semaine de son volontariat, Vi a participé au bilan et à la restitution des expériences vécues organisés par Cool’eurs du Monde avec les 40 volontaires rencontrés au début de sa mission. Au programme : partage d’expérience avec les autres volontaires, bilan auprès de l’équipe de l’association mais aussi formation sur la manière de rédiger une lettre de motivation et un CV en français et présentation du Service civique. Une dernière soirée d’adieu avec échanges de cadeaux pour marquer la fin de cette aventure et c’est déjà l’heure du départ…
Forcément, une telle expérience change beaucoup de choses. « Avant de partir en France, j’habitais chez mes parents. En France, j’étais sans eux et j’ai donc appris à me débrouiller et à gagner en autonomie et en confiance » témoigne-t-elle.
Son retour au Vietnam
À son retour au Vietnam, il a fallu se réadapter : Vi a eu du mal à reprendre son scooter et à conduire au début ! Si la France et sa famille d’accueil lui manquent, le contact n’est pas rompu puisqu’ils échangent souvent des photos de Bordeaux et de Hué. Vi continue aujourd’hui à travailler à l’hôtel Villa Hué mais cette fois-ci elle communique plus facilement, parle français à certains clients et se sent plus à l’aise et plus en confiance avec les gens. Plus sociable, Vi veut continuer à s’impliquer dans des actions de solidarité en tant que bénévole à Hué mais aussi dans le reste du Vietnam et se dit également prête à partir à l’étranger notamment en France où il existe énormément d’associations selon elle.
Ce service civique lui a réellement ouvert de nouvelles portes et de nouveaux horizons. Pour elle, on apprend non-seulement le savoir-vivre pour soi mais aussi le mieux vivre-ensemble.
Ses conseils ? « J’encourage les jeunes vietnamiens à participer à des projets à l’étranger afin de s’investir dans la solidarité mais aussi de découvrir une nouvelle langue, une nouvelle culture. Ce n’est que positif et malgré les difficultés liés à la communication, on peut toujours montrer son implication dans les activités associatives ».
Un souvenir en tête
Le souvenir le plus mémorable que Vi garde de son volontariat (outre la première fois qu’elle a pris le tram à Bordeaux !) est sans aucun doute les efforts faits par sa famille d’accueil lors du Réveillon du Têt : ne connaissant pas de vietnamiens à Bordeaux, Vi ne savait pas comment passer cette fête traditionnelle. Sa famille a trouvé une pagode près de Bordeaux et c’est ensemble qu’ils sont allés pour célébrer Têt avec la communauté vietnamienne locale. Vi était comblée.
Retrouvez la précédente interview de Vi après deux mois passés en France
À propos de l’Espace Volontariats Vietnam
L’Espace volontariats Vietnam/Laos organise des préparations au départ afin d’accompagner les volontaires internationaux de réciprocité comme Vi, Mai, Phuong, Linh ou Duong. Conseils, bonnes pratiques et préparation à l’interculturalité sont au programme de ces formations. L’Espace offre également son appui pour l’obtention du visa nécessaire et aide les jeunes volontaires à partir dans les meilleures conditions.
Lire le compte-rendu de la formation dispensée à deux volontaires vietnamiens en réciprocité.