Dominique et Patrice, retraités et engagés dans un chantier de solidarité internationale
On a échangé des savoirs-faire, comment nous on fait, comment eux ils font et on regarde et on trouve des méthodes conjointement. C’est super intéressant.
En février 2023, 13 retraité.es français de la Régie Autonome des Transports Parisiens (RATP) sont venus en Côte d’Ivoire, plus précisément dans la commune d’Adiaké, dans le cadre d’un Chantier de Solidarité Internationale. Accueillis par l’association Sterna Africa, en partenariat avec les associations Echanges et Solidarité (France) et Action+ (Burkina Faso), français et ivoiriens ont mis leurs efforts en commun pour réaliser un projet d’intérêt général et ont partagé de riches moments ensemble.
Retour d’expérience de 2 bénévoles qui nous racontent leur mission en terres ivoiriennes.
Qui êtes-vous ?
Dominique : Je m’appelle Dominique, j’ai 67 ans et je suis institutrice à la retraite. J’ai fait auparavant plusieurs missions au Burkina Faso avec des amis. On a monté des projets en informatique. On a notamment formé des leaders associatifs à l’utilisation de tableurs et de traitements de texte des instituteurs et des personnels de lycée.
Patrice : Je suis Patrice, membre de l’association Echanges et Solidarité. J’ai 54 ans et je suis agent RATP à Paris dans les transports en commun. Nous sommes venus pour une mission avec les associations Sterna Africa et Action+ du Burkina Faso.
Pourquoi vous êtes-vous engagés dans ce projet solidaire ?
Dominique : Je suis très attachée au Burkina Faso car les gens sont devenus mes amis mais malheureusement le pays ne peut pas nous accueillir en ce moment. Le président de l’association Action+ est un ami proche, il participait à la création de ce projet en Côte d’Ivoire. J’ai donc décidé d’intégrer cette mission.
Patrice : C’est un nouveau projet qui s’est monté depuis la France en partenariat avec les deux autres associations. Ils m’ont dit qu’il y avait une mission qui allait se faire pour des latrines en Côte d’Ivoire et aussi l’aménagement d’une bibliothèque dans un village, je me suis dit que c’était tout à fait dans ce type d’action que moi-même je porte quand je pars en mission à l’étranger. La construction des latrines est un besoin pour les populations en retrait des grandes villes et la bibliothèque est importante pour les petits qui n’ont pas accès aux livres en général et nous on peut en apporter et les distribuer bénévolement.
“Je suis très sensible à tout ce qui est solidarité et échanges. Je me positionne pour mener à bien une mission quelle qu’elle soit. Je suis toujours partant pour pouvoir apporter un plus, un quotidien meilleur aux personnes qui sont en demande”.
Qu’avez-vous pu réaliser durant votre mission ?
Dominique : Je ne suis pas très maçonnerie, par contre, j’ai fait de la menuiserie.
J’ai pris en charge la formation de différentes personnes ressources pour la couture des serviettes hygiéniques lavables. J’ai tout de suite adhéré à ce projet car c’est quelque chose qui va dans le sens du développement durable, d’un meilleur confort pour les femmes. Ça permettait aussi d’avoir une information et un échange autour du domaine des menstruations.
Je ne suis pas allée aussi loin que j’aurai aimé. J’aurai aimé avoir plus de contact avec les femmes et plus de discussions. Mais c’est important d’avoir pu commencer à semer quelques bases de cette fabrication.
Patrice : Nous avons participé à la construction des latrines, fait de la maçonnerie. Pourtant, je ne suis pas quelqu’un de manuel en général mais là ça permet de participer au développement du village par le fait qu’il y ait des latrines construites pour que les villageois puissent aller faire leurs besoins dans de bonnes conditions.
En parallèle, nous sommes également intervenus dans le village de Mélékoukro où nous avons aménagé une bibliothèque. On a construit avec l’aide des menuisiers sur place des bancs, des chaises et des placards pour ranger les livres.
Que retirez-vous de cette expérience sur les terres ivoiriennes ?
Dominique : C’est avant tout une aventure humaine. Ce sont les rencontres, le bonheur de travailler et de vivre en équipe. Tous les bénévoles étaient dans la même maison. On avait des équipes mixtes, volontaires locaux et volontaires français pour faire la cuisine, le ménage, les courses. On a vécu ensemble tout le temps et c’est ce partage qui est extrêmement riche.
“C’est un partage international et intergénérationnel”.
On est tous retraités pratiquement et on n’est pas de la même génération que les volontaires locaux. Nous avons partagé des moments riches avec des jeunes qui ont l’âge d’être nos enfants. Sur l’atelier menuiserie, on a échangé des savoirs-faire, comment nous on fait, comment eux ils font et on regarde et on trouve des méthodes conjointement et c’est super intéressant.
On a cuisiné aussi. Nous, on a fait des plats plus français, eux ils ont fait des plats locaux. C’est un vrai échange et c’est vraiment ça que j’en retire, cet échange humain.
Patrice : Beaucoup de satisfaction et un engagement de la part de la population ! L’accueil que nous avons reçu des personnes sur place est vraiment très intéressant. Ils nous ont ouvert le gîte, on a bien mangé et échangé avec eux.
Ils nous ont accompagnés dans les différentes missions, en préparant le terrain en amont, avant qu’on arrive. On a construit de nos mains les bancs, on a assemblé, on a fait le vernissage avec tous les membres de l’association. On a pu livrer la bibliothèque aux autorités et aux élèves. Ils étaient très contents.