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02 déc. 21
Bénin

Emerson et Mathilde, en service civique pour l’école d’informatique Epitech au Bénin

Au Bénin, Emerson et Mathilde sont engagés comme volontaire en service civique dans le cadre de la coopération décentralisée entre la communauté d’agglomération de l’espace sud de Martinique et l’Association des Communes de l’Atlantique et du Littoral.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Quel est votre parcours ?

Mathilde : Bonjour, je suis Mathilde Paller, j’ai 25 ans et je suis martiniquaise. J’ai eu un diplôme de comptabilité et gestion en Martinique et un diplôme d’études supérieures spécialisées en gestion au Canada.

Emerson : Je m’appelle Charles Emerson, j’ai 23 ans et je suis apprenti développeur. Mon parcours est assez simple, j’ai obtenu un bac scientifique spécialisé informatique. J’ai ensuite appris l’informatique de manière autodidacte.

Pourquoi avoir choisi le volontariat ? Quelles étaient vos motivations ?

Mathilde : J’ai toujours voulu faire du volontariat, car j’aime beaucoup voyager et découvrir de nouveaux pays, cultures et personnes. Au début, je voulais faire le volontariat international en entreprise et/ou en administration pour acquérir de l’expérience professionnelle dans mon domaine tout en voyageant. Finalement, c’est le service civique que j’ai réalisé. Celui-ci me permet d’avoir une expérience professionnelle dans un domaine qui me passionne : la décoration et les créations « faits-mains ». En effet, n’ayant pas besoin de diplôme pour faire celui-ci, lorsque l’on m’a proposé ce projet cela m’a tout de suite attirée et motivée.

Emerson : J’ai entendu parler du volontariat international pour la première fois par le biais de ma conseillère mission locale à qui j’avais confié mon envie de voyager. Mes motivations étaient donc basées d’abord sur mon envie de voyage puis ont été décuplées une fois que j’ai appris que le volontariat comprenait une mission numérique.

Pouvez-vous nous présenter votre structure d’accueil ?

Nous sommes volontaires dans une université numérique privée : Epitech. Au Bénin, elle est présente depuis 3 ans. Elle est représentée sur 3 continents (Europe, Afrique et Amérique). Elle forme des experts dans le secteur de l’informatique, le digital et l’innovation : des emplois à fort potentiel. Epitech Bénin est la seule université Epitech sur le continent africain et a été créée par un ancien élève d’Epitech France, Mr Ouanilo MEDEGAN FAGLA.

Vous nous parlez de votre mission ?

Mathilde : Étant une université récente, Epitech vient de louer un bâtiment pour pouvoir accueillir leurs étudiants. Ma mission consistait à aider dans l’aménagement de ce nouveau bâtiment. C’est-à-dire concevoir toute la décoration (peinture, plantes, meubles) pour ensuite faire appel à des prestataires pour appliquer nos idées. Je collabore avec l’infographiste d’Epitech Bénin, n’ayant pas d’expériences spécifiques en décoration, nous nous sommes beaucoup entraidées et écoutées.

Emerson : En tant que chargé de mission numérique, j’ai été impliqué sur plusieurs projets. Par exemple, j’ai été professeur d’informatique au cours d’un camp d’été organisé par Epitech auprès d’enfants de 8 à 12 et 14 à 18 ans. J’ai aussi été chargé de créer des design graphique pour Epitech de présentation de l’école et de l’entreprise AEIG qui supervise l’école. J’ai également fait des inventaires du matériel numérique. Le plus grand projet dont j’ai eu la charge a été la création des badges magnétiques servant à la sécurité de l’université. En somme, ma mission a été très diversifiée et intéressante.

Quelles ont été vos premières impressions à votre arrivée au Bénin ?

Mathilde : Je n’ai pas eu de choc culturel en soit car, au début, j’avais cette impression d’être toujours en Martinique. J’ai été agréablement surprise en voyant l’efficacité à l’aéroport et la technologie déployée au niveau de la Covid-19. J’ai eu peur par rapport à la circulation. En effet, il y a beaucoup de zems (taxi-moto), et les voitures roulent au milieu de la route par rapport à cela. Par contre, peu importe l’heure, il y a toujours du monde et des zems dehors, ce qui est très bien pour se déplacer. Il faut avoir son casque car le code de la route n’est pas très respecté.

Emerson : Étant martiniquais, il n’y a pas eu de vraie coupure au niveau de la culture. La plus grande différence que j’ai ressentie au début est Cotonou, dans cette ville on a un vrai esprit de capital. Tout est toujours tellement actif au Bénin, lorsque l’on compare un pays aussi grand que le Bénin à une petite île comme la Martinique, on ne peut qu’être surpris par un tel niveau d’activité.

Qu’est-ce que cette expérience de volontariat vous a apporté ?

Mathilde : Cette expérience m’a permis d’apprendre un peu plus sur le Bénin qui a un lien avec la Martinique par rapport à l’esclavage. J’ai enfin pu mettre un nom et une histoire sur le côté de l’Afrique. J’ai pu m’enrichir au niveau professionnel et j’ai appris à vivre en colocation. Par rapport à Epitech, j’ai pu voir le côté « riche » du Bénin avec les infrastructures, les personnes, etc. Je me suis rendu compte que ce pays a beaucoup évolué et qu’il y a beaucoup de personnes qui ont réussi et qui continuent à réussir. Sur le plan personnel, ça m’a permis de rencontrer de nouvelles personnes avec qui je pense rester en contact.

Emerson : Cette expérience m’aura apporté beaucoup de choses, mais je dirais que celle ayant le plus de valeur est une nouvelle vision de l’Afrique, elle m’a permis de ne pas garder cet esprit fermé et cette vision erronée de l’Afrique que nous avons en tant qu’occidentaux. Cette expérience m’a également apporté une expérience professionnelle dans le domaine informatique dans lequel je souhaite faire carrière.

Quels sont vos projets post-volontariat ?

Mathilde : Mon projet est de rentrer en Martinique trouver un travail en comptabilité ou en gestion pour pouvoir mettre de l’argent de côté et repartir faire un autre voyage, ou pourquoi pas ouvrir mon entreprise en décoration.

Emerson : Je souhaiterais faire une formation qualifiante en informatique afin de devenir développeur et web-designer, formations que j’espère faire auprès d’Epitech Bénin.

Un conseil aux futurs volontaires ?

Mathilde : Ne réfléchissez pas trop, le volontariat est une bonne opportunité qui ne vous fera que grandir donc allez-y !

Emerson : Je dirais que le plus important de tous les conseils serait de ne pas considérer le volontariat comme une perte de temps, peu importe ce que vos proches disent au début. Le volontariat permet d’aider les autres. En passant par cette étape, vous pourrez vous découvrir vous-même et grandir individuellement. Une phrase représentant parfaitement ce conseil a été écrite par Louis Lavelle : « Le chemin le plus court de soi à soi passe par autrui. »

Epitech Bénin