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04 juin. 24
Tunisie

En Tunisie avec Jade, volontaire auprès d’enfants atteints de trisomie

J’avais de l’expérience avec les enfants grâce au baby-sitting mais le handicap était un domaine nouveau pour moi.

Précédemment impliquée dans une mission de service civique de neuf mois au sein de l’association Arc-en-Ciel en Tunisie, Jade a choisi de prolonger son engagement pour une durée supplémentaire de six mois sous le dispositif du Corps européen de solidarité, toujours au sein de la même organisation. 

Basée à Tunis, Arc-en-Ciel est une association dédiée à l’éducation, la formation et l’intégration sociale des enfants atteints de trisomie. Jade y est envoyée par l’association Hors Piste. 

  • Parle-nous un peu de toi. Quel est ton parcours ?  

J’’ai 25 ans et je suis originaire de Bretagne. J’ai un baccalauréat professionnel en métiers de la mode et du vêtement et j’ai effectué une formation spécialisée dans le domaine du costume. Avant de m’engager dans ma mission de volontariat, j’exerçais le métier de couturière au sein d’une grande entreprise. Depuis longtemps j’avais l’envie de m’investir dans des actions solidaires et de me sentir plus utile au quotidien. J’avais besoin de me recentrer sur moi-même.

  • Quel est ton rôle au sein de l’association ?  

J’assiste la maîtresse de la plus petite section dans les cours et le quotidien avec des enfants atteints de trisomie âgés de six à douze ans. On organise pour eux des cours de psychomotricité et de motricité fine afin de stimuler leurs mouvements et leur mémoire.  

  • Quelles activités mets-tu en œuvre avec les enfants pour travailler la psychomotricité ?  

Je les accompagne à travers des activités manuelles par le recyclage de matériaux récupérés (rouleaux de papiers toilettes, boîtes à œufs etc.) que nous utilisons à des fins récréatives et artistiques. Je leur fais aussi pratiquer des activités physiques à travers des parcours ludiques ou du yoga.

Exemple d’activités proposées aux enfants

  • Est-ce que tu avais déjà eu une expérience avec ce public avant ta mission ?  

Avant cette expérience, je n’avais jamais été confrontée à ce type de public. J’avais de l’expérience avec les enfants grâce au baby-sitting mais le handicap était un domaine nouveau pour moi. Au début, je craignais qu’ils ne m’apprécient pas, qu’ils aient peur de voir une inconnue et que ça soit difficile de m’adapter et de trouver ma place. J’ai pris le temps de comprendre comment ils fonctionnent et ils m’ont accepté.  

  • Quelles compétences as-tu acquises grâce à ton expérience auprès des enfants ? 

Ils m’ont enseigné la patience, la persévérance et m’ont surtout apporté beaucoup d’amour. Ils m’ont aussi aidé à développer ma créativité car j’ai travaillé avec eux sur l’élaboration de plusieurs activités manuelles et artistiques pour stimuler leur attention.  

  • Quelle est la plus grande difficulté que tu as rencontré dans ta mission et comment l’as-tu surmontée ?  

Au début, la barrière de la langue représentait pour moi un gros frein dans ma relation avec les enfants car ils ne parlent pas le français. J’ai surmonté cette difficulté en travaillant mon dialecte tunisien et surtout en apprenant certains mots les plus utilisés et nécessaires dans une journée avec eux.  

  • Comment s’est passée ton intégration en Tunisie ?  

Dès mon arrivée, les gens ont été très accueillants et chaleureux avec moi. Les Tunisiens ont rapidement pris soin de moi en me proposant des sorties et des activités, ce qui m’a permis de me sociabiliser et de me sentir intégrée. Certaines personnes que j’ai rencontrées sont désormais comme une seconde famille pour moi, et je ressens une véritable affinité avec la Tunisie, qui est devenue comme mon deuxième pays.  

  • Quelle est ta plus grande fierté au cours de ton expérience de volontariat ?  

Je suis fière d’avoir pu continuer mon engagement avec les enfants. Je ne voulais pas perturber leur année en partant à la fin de mon contrat de service civique, je voulais rester avec eux et continuer de suivre leur évolution sur l’année scolaire. Je suis fière de voir aujourd’hui des enfants qui avaient beaucoup de difficultés réussir à mieux écouter, comprendre et s’impliquer dans les activités.   

   

Avec des productions réalisées par les enfants 

  • Quels sont tes projets après la fin de ton volontariat ?  

Après ma mission, j’aimerais travailler de nouveau dans la couture mais à mon compte cette fois et vers des pratiques plus éco-responsables comme l’up-cycling (NDLR : valoriser les produits usagés en leur donnant une nouvelle vie plus qualitative). Avant de partir, je ne savais pas si c’est ce domaine qui pouvait me rendre heureuse mais je me suis rendu compte que c’est ce que j’aime mais que j’avais besoin de le faire d’une façon différente. Le volontariat ça permet de prendre du recul, de réfléchir en développant de nouvelles idées et surtout de grandir.  

  • Quels conseils donnerais-tu à un ami qui hésiterait à partir en mission ?  

Je lui conseillerais de le faire mais de bien réfléchir avant car le volontariat, ce ne sont pas des vacances, il faut accepter de perdre ses repères et de rencontrer des cultures différentes. Il faut également savoir s’adapter, faire preuve de tolérance et être dans une volonté de s’intégrer et de faire des nouvelles rencontres.  

  • Que recommandes-tu de faire en Tunisie ?  

Faire des rencontres, découvrir l’île de Djerba, partir en excursion dans le désert et manger du mosli tunisien (un plat de viande épicé aux légumes) ! 

  • Si tu devais résumer en un mot ton expérience de volontariat ?  

Enrichissante.