En VSI au Ghana, Alexiane s’engage pour une meilleure gestion des déchets à Accra
Il faut se lancer ! Il faut y aller, parce que c’est vraiment des expériences qui changent qui on est, qui marquent à vie.
La gestion des déchets est un défi majeur pour de nombreuses villes africaines, et Accra ne fait pas exception. Avec une population en croissance rapide et une urbanisation galopante, la capitale ghanéenne doit faire face à une production de déchets de plus en plus importante. Actuellement, seulement 75% des déchets d’Accra sont collectés en porte-à-porte, laissant 25% des ordures être jetées dans la rue, en décharges sauvages, ou brûlées. Un enjeu majeur pour la santé publique et l’environnement.
Un partenariat pour une mission ambitieuse
C’est dans ce contexte que s’inscrit la mission d’Alexiane Zelinsky. Volontaire de solidarité internationale (VSI) depuis octobre 2023, Alexiane travaille sur des projets de transition écologique depuis plusieurs années. « Je m’appelle Alexiane Zelinsky, je suis VSI ici à Accra. J’ai fait Sciences Po, puis les Mines Paris Tech, et je travaille depuis trois ou quatre ans sur les sujets de transition écologique des villes, » explique-t-elle. Envoyée par l’association ADICE, et en partenariat avec la Ville de Paris, elle œuvre aux côtés de la Mairie d’Accra au bureau de la Résilience, pour améliorer la gestion des déchets solides ménagers.
Des projets innovants pour une gestion plus efficace des déchets
Alexiane est impliquée dans deux projets principaux visant à révolutionner la gestion des déchets à Accra :
- Rue Zéro Déchet : « Nous proposons cette rue comme un laboratoire d’expérimentation sur le tri à la source et la collecte séparative des déchets, » explique Alexiane. Ce projet sensibilise toute la communauté aux impacts des déchets.
- Outils informatiques : Création d’une base de données pour partager les informations sur la gestion des déchets. L’application mobile ‘Won Saa Ga’ (‘On nettoie Accra’) permet aux citoyens de signaler les problèmes de collecte des déchets.
Aujourd’hui, seulement 75% de la ville d’Accra est collectée en porte-à-porte. Les 25% restants sont souvent jetés dans la rue, en décharge sauvage, ou brûlés.
Les défis de la gestion des déchets à Accra, entre secteur
formel et informel
Alexiane souligne les défis majeurs auxquels Accra est confrontée en matière de gestion des déchets. « Aujourd’hui, seulement 75% de la ville d’Accra est collectée en porte-à-porte. Les 25% restants sont souvent jetés dans la rue, en décharge sauvage, ou brûlés, » dit-elle. La nécessité de trouver des solutions durables pour gérer ces déchets et réduire leur impact sur l’environnement et la santé publique est impérative.
Un aspect essentiel de la mission d’Alexiane est la collaboration avec divers partenaires, y compris le secteur informel. « Ce secteur, composé d’individus non organisés formellement, gère plus de 50% des déchets, » précise-t-elle. La Mairie d’Accra s’efforce de formaliser ce secteur en constituant des coopératives et en offrant des avantages sociaux et économiques.
« Ces acteurs sont fondamentaux à la gestion des déchets, car sans eux, on n’en serait même pas là où on en est aujourd’hui. »
Un impact significatif pour les communautés locales et des
perspectives d’avenir prometteuses
Alexiane Zelinsky est convaincue de l’impact positif de sa mission : « L’objectif est de sensibiliser et d’éduquer les communautés locales aux impacts de la gestion des déchets. » La Rue Zéro Déchet, par exemple, vise à impliquer tous les acteurs de la société.
« Cela pourrait transformer la gestion des déchets à Accra, en réduisant le volume de déchets envoyés en décharge et en favorisant le recyclage et le compostage. » Avec plus de 50% des déchets étant organiques, le compostage peut significativement réduire le volume des déchets et les transformer en ressources utiles pour l’agriculture.
Alexiane espère que ses efforts et ceux de ses partenaires auront un effet durable sur la gestion des déchets à Accra. Avec des initiatives comme celles-ci, elle contribue activement à la transition écologique d’Accra, montrant comment une coopération internationale peut apporter des solutions durables aux défis environnementaux mondiaux.
Les défis surmontés et les compétences acquises
Interrogée sur les principales difficultés rencontrées, Alexiane répond sans hésitation : « La difficulté principale, c’est lié au contexte culturel. Forcément, on va être avec des méthodes de travail complètement différentes, où il va falloir s’y adapter, comprendre comment ça fonctionne, essayer aussi plusieurs méthodes de travail pour atteindre ses objectifs, avec une gestion du temps qui est assez différente de la nôtre. Ce qui va demander davantage de patience et de résilience. »
Ces défis ont néanmoins permis à Alexiane de développer de nouvelles compétences : « La capacité d’adaptation est primordiale, pour essayer de nouvelles approches, comprendre le fonctionnement local, et bien observer pour s’y adapter. J’ai aussi développé des compétences en termes de gestion des partenariats. »
Conseils pour les jeunes volontaires
Pour les jeunes souhaitant s’engager dans une mission de volontariat à l’étranger, Alexiane a un message clair : « Il faut se lancer ! Il faut y aller, parce que c’est vraiment des expériences qui changent qui on est, qui marquent à vie. Il faut prendre ce risque-là. C’est aussi très valorisé, mais il est important de réfléchir à la cohérence de son parcours pour intégrer cette expérience dans un projet. Se dire : ‘Ok, quand je rentre, qu’est-ce que je vais faire ? Comment je vais utiliser cette expérience pour la mettre en valeur ?’ Et réussir à décrocher le prochain poste qui nous intéresse au retour. »
Alexiane Zelinsky, par son engagement et ses projets innovants, montre la voie vers une gestion plus efficace et durable des déchets à Accra, inspirant ainsi une nouvelle génération de volontaires prêts à faire la différence.
Retrouvez l’interview complète d’Alexiane
Photos : Accra Metropolitan Assembly
