Floriane, du Bénin jusqu’en Martinique pour une coopération culturelle
Je participe à la mise en place de la résidence d’artistes et m’occupe de toute la gestion logistique
Alors que son volontariat en solidarité internationale (VSI) en Martinique touche à sa fin, Floriane revient sur ses douze mois au sein de la commune du Saint- Esprit. Elle se dit fière d’avoir contribué à poser les bases du Centre culturel de rencontre international (CCRI) au Saint-Esprit et d’avoir renforcé les liens entre la Martinique et le Bénin.
Peux-tu te présenter ?
J’ai 26 ans, je suis animatrice de la dynamique de coopération culturelle entre les communes du Saint-Esprit (Martinique) et de Ouidah (Bénin).J’ai fait un master en gestion de projets et un master en droit des organisations internationales. Je suis également engagée bénévolement dans une ONG au Bénin, où je suis chargée de mettre en place des projets d’éducation.
Ma mission consiste à assister le directeur de la culture de la commune du Saint Esprit sur la création d’un Centre culturel de rencontre international (CCRI), en lien avec le CCRI John Smith au Bénin. Cet engagement s’inscrit dans une volonté plus large de dynamiser la programmation culturelle de la ville du Saint-Esprit et contribuer au développement et à la structuration du milieu artistique local.
Pourquoi avoir choisi de t’engager ?
J’ai décidé de m’engager pour plusieurs raisons. D’abord, le désir d’acquérir davantage d’expérience, de donner et de recevoir. Ensuite, l’envie de découvrir d’autres horizons, de sortir de ma zone de confort, d’aller à la rencontre d’autres cultures, d’autres façons de faire et de penser. Cette démarche était pour moi une occasion unique de grandir à la fois sur le plan personnel et professionnel.
Quelles sont tes missions au quotidien ?
Concrètement, au quotidien, je participe à la mise en place de la résidence d’artistes et m’occupe de toute la gestion logistique que cela entraîne. Les artistes circulent entre le Bénin, la France métropolitaine et la Martinique. Il faut organiser leur séjour, réserver leurs billets d’avion. Ensuite, ‘assure l’intermédiation entre les artistes et leur public. Ils vont à la rencontre des écoliers, des personnes âgées ou de la population en général. Ce travail de médiation culturelle s’effectue parallèlement à la mise en place du centre culturel de rencontre international.
As-tu rencontré des difficultés dans ta mission ?
Je n’ai pas eu de difficultés particulières mais j’ai été quelque peu déstabilisée au début de ma mission. Je m’étais préparée à être sur le terrain en permanence, je ne mesurais pas l’importance du côté administratif. En effet, avant de créer un Centre culturel de rencontre international (CCRI), on doit obtenir un label, mettre en place un conseil d’administration, etc. Ma mission était composé à 50% d’administratif et à 50% de terrain.
Mon intégration s’est bien passée, je ne me suis pas sentie dépaysée. En revanche, j’ai dû me retrousser les manches pour m’adapter. Les processus administratifs sont différents en France et au Bénin. J’ai dû prendre le temps de m’adapter et comprendre comment se faisaient les choses ici. Au Bénin, par exemple, dans le cadre professionnel, les employés ont moins de marge de manœuvre, alors qu’en France, on attend de toi que tu prennes des initiatives.
As-tu eu l’occasion d’acquérir de nouvelles compétences ? Si oui, lesquelles ?
J’ai acquis pas mal de compétences que je n’avais pas avant de venir. La gestion logistique, l’organisation de voyages, l’accueil en résidence, la médiation culturelle auprès de différents publics…
Quel a été le moment le plus marquant de ton expérience en tant que VSI ?
Le moment le plus marquant de mon expérience reste notre arrivée sur le territoire. Je suis arrivée en même temps que Comlan, un autre VSI déployé au sein de la commune des Anses-d’Arlet. Dès notre arrivée, nous étions sur nos gardes, conscients que cette première impression serait déterminante. Nous nous étions dit qu’il serait préférable d’observer d’abord, de prendre le temps de comprendre les dynamiques locales, les coutumes, avant toute action.
Pourtant, au fil des jours, une pensée s’est imposée à moi : « Finalement, je ne suis pas si loin de la maison. » J’ai découvert des gens qui, sur certains points, partagent des habitudes et une manière de vivre très proches des miennes. Cette proximité m’a non seulement rassurée, mais elle a également facilité mon intégration et mon adaptation, rendant cette nouvelle expérience à la fois enrichissante et familière.
Y a-t-il quelque chose que tu regrettes ou que tu aurais aimé faire différemment au cours de ta mission ?
Si je devais exprimer un regret, ce serait peut-être de ne pas avoir noué davantage d’amitiés. J’aurais souhaité tisser des liens plus solides avec un plus grand nombre de personnes. Avec le recul, j’aurais aimé m’ouvrir davantage pour enrichir encore plus cette expérience humaine et créer des relations qui auraient pu perdurer au-delà de la mission.
Quel est l’accomplissement dont tu es la plus fière durant ta mission ?
Ce dont je suis la plus fière, c’est lorsque nous accueillons des artistes en résidence et qu’ils repartent satisfaits, avec le sourire. À chaque départ heureux, je me dis : « Mission accomplie ! » Cela me conforte dans l’idée que mon travail a un impact positif.
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui hésitait à s’engager dans une mission de volontariat ?
On ne perd rien à oser, à sortir de sa zone de confort. Je pense qu’avec l’expérience du volontariat, on a beaucoup à y gagner. En osant, on apprend, on se dépasse, et finalement, on ne perd jamais.
Quels sont tes projets au retour et tes projets futurs ?
Actuellement, je travaille à la mise en place d’un hôtel qui mettra en valeur l’artisanat et la richesse culturelle du Bénin. Mon expérience en tant que volontaire m’a permis de réaliser que ce que les gens souhaitent découvrir du Bénin, c’est avant tout son authenticité.
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La structure d’accueil
La commune rurale du Saint-Esprit, située au centre-sud de la Martinique, compte 10 113 habitants et bénéficie d’une position centrale stratégique à moins de 21 km de Fort-de-France. Entourée par Ducos, Le François, Rivière-Pilote, Rivière-Salée, et Le Vauclin, elle offre un cadre unique entre campagne verdoyante et vie urbaine.
Connue pour son riche patrimoine naturel et bâti, la commune se distingue par ses maisons créoles bourgeoises aux toitures inspirées des charpentes marines, fenêtres persiennes et lambrequins typiques. En vous promenant dans le bourg, vous découvrirez des rues pavées de pierres, témoins d’un passé chargé d’histoire. Les Spiritains et Spiritaines célèbrent leur fête patronale chaque dimanche de Pentecôte, perpétuant des traditions vivantes au cœur d’un environnement exceptionnel.