Passer au contenu principal
22 mai. 18

Francelise, une pause en faveur de la solidarité

Francelise était volontaire en congé de solidarité au sein de l'association Vidya Sagar en Inde. Elle nous raconte sa mission ainsi que ses impressions sur le pays.

Décrivez-vous-en quelques mots :

Originaire de la Guadeloupe, mon île de naissance et de cœur, et Orléanaise d’adoption (j’y vis depuis près de 35 ans, je vais avoir 60 ans en juin 2018). Je suis mère de deux garçons de 31 et 29 ans et j’ai deux petits-fils de 12 et 9 ans. Je suis une femme active, et enjouée… J’aime le contact avec les autres, je suis sensible à l’art et à la musique (classique entre autre). De nature curieuse et altruiste, j’aime découvrir d’autres pays et d’autres cultures.

Pourquoi avez-vous décidé de partir en congé de solidarité ?

C’est un projet que j’avais imaginé, il y a déjà trois ans. J’avais envie de concrétiser une mission humanitaire. J’ai longtemps accompagné des adultes en situation de handicap, pris soin d’eux durant des voyages de vacances et le fait que la Région Centre-Val de Loire offre la possibilité à un agent de partir en mission de volontariat m’a séduite. Je pourrais de nouveau consacrer un peu de mon temps à aider d’autres personnes, de culture et d’un pays différent. Je connaissais le public « jeunes adultes » mais pas “enfants-adolescents”. Toutefois, je pensais avoir la possibilité de m’adapter à cette tranche d’âge, assez facilement. Pourquoi l’Inde plutôt que la Chine ou le Maroc ? Peut-être parce que dans mon Île, nous avons une importante communauté indienne et que j’y avais participé à une fête traditionnelle dont la tonalité m’avait plu… Mais je crois qu’avant tout, c’est la mission de volontariat qui m’a attirée et si cela avait été dans un autre pays je me serais également adaptée. Je remercie au passage, famille et amis qui m’ont soutenue sur ce projet.

Quelles ont été vos premières impressions en arrivant en Inde ?

Oh, la circulation routière m’a beaucoup impressionnée en sortant de l’aéroport, m’a vraiment surprise, voire légèrement effrayée. Un peu d’appréhension… mais la présence de France Volontaires, ainsi que la dextérité du chauffeur de taxi (plus tard celle du chauffeur de Rickshaw), le soleil (34°C en moyenne pendant mon séjour) et la végétation tropicale, ressemblant à celle des Antilles ont eu raison de mon inquiétude. Ce fut un réel dépaysement, et une totale découverte initiatique, même si pour moi cela l’a moins été, peut-être, que pour un métropolitain. Le fait que la population soit de couleur a fait aussi que je m’y suis retrouvée rapidement intégrée et acceptée, même si nous sommes culturellement différents.

Parlez-nous de votre structure d’accueil et de vos missions :

Vidya Sagar est le nom de la structure qui m’a accueillie ; c’est une école qui prend en charge des enfants et adolescents en situations de handicap, en vue de favoriser leur épanouissement et leur intégration sociale et familiale.
Devise de l’ONG : « Ce sont les gens qui comptent, pas le handicap ».
Les programmes de Vidya Sagar sont développés autour des besoins des enfants et des familles. On ne sent pas de différence entre les enfants, riches ou pauvres, handicap lourd ou léger… La persévérance est encouragée, l’abandon ne semble pas faire partie du vocabulaire de l’association mais plutôt l’encouragement : on essaie d’une autre façon. Le personnel est très compétent, une cohésion et un respect entre l’équipe de direction et le personnel se ressent ; c’est pour cette raison qu’une bonne atmosphère règne dans l’établissement.

Mes missions ont été à la fois des tâches d’observation et d’intervention au sein de différentes classes de la structure. Principalement, j’ai eu pour mission de mettre mes compétences au service des élèves et des classes, en appui des éducateurs ou parfois en solo. Chants, histoires aux enfants, travaux manuels, travaux culinaires. Faire connaître la France aux locaux et mieux connaître des volets de la culture indienne pour moi, au sein de l’établissement. Ce fut l’enjeu majeur partagé entre l’équipe enseignante et moi.

Quelles sont les compétences que vous apportez à votre structure ?

Le fait d’avoir été intervenante dans d’autres organisations avec des personnes en situation de handicap m’a beaucoup aidé dans ma mission. En premier lieu, il a fallu que je m’adapte aux situations, aux élèves. Ensuite j’ai compris que je pouvais aussi prendre quelques initiatives sans perturber les classes et en apportant un regard extérieur bienveillant et modeste.

Votre opinion vis-à-vis de l’Inde a-t-elle changé après votre expérience de volontariat ? Avez-vous envie de retourner en Inde ?

Oui. J’avais entendu beaucoup de préjugés péjoratifs ou anxiogènes vis-à-vis de l’Inde mais je crois que c’est l’une des plus belles expériences de volontariat que j’ai eue à connaître et c’est un pays fascinant que j’ai pu simplement effleurer. Mais quelle chance inouïe pour moi. Oui j’aimerais revenir en Inde pour revivre d’autres moments aussi forts et avec une telle intensité émotionnelle dans le partage d’actions.

Si vous deviez promouvoir le volontariat solidaire à l’international en une phrase, quelle serait-elle ?

Allez-y ! Foncez ! Mettez entre parenthèses les codes de votre pays, et allez vers des aventures inoubliables ! Vous sortirez grandis de cette expérience où vous recevrez probablement autant que vous donnerez.

Que pensez-vous retenir de votre expérience de retour dans votre pays ?

Une telle expérience m’a enrichie. Les valeurs comme la tolérance, le respect, l’amitié, l’universalité peuvent être mises en application ; j’ai rencontré des personnes de toutes nationalités, une culture différente mais si riche. Ma mission réussie, me donne envie de continuer ; continuer à aller vers d’autres peuples, à aider sous des formes diverses, (adhésion à des associations par exemple). Il faut aller jusqu’au bout et lever ses appréhensions quand on a un tel projet. Nous sommes une planète avec des richesses des savoir-faire, dans chaque pays. Chaque territoire, chaque population a sa valeur. Il faut prendre les gens où ils en sont. Se garder de jugement hâtif et savoir déceler la richesse qu’il y a chez tous les peuples. A mon retour, j’ai mis en fond d’écran une photo prise à Chennai dans l’association. Cela m’a permis d’être encore un peu des leurs pendant quelques jours avant de reprendre mon quotidien et de me surmonter mon blues du retour de voyage. Je ne regrette pas une seule seconde ma mission.

Votre accompagnement par France Volontaires et par la Région Centre a-t-il été satisfaisant ?

Satisfaisant n’est pas le mot adapté, pas suffisamment puissant. J’ai eu un accompagnement hors pair avec des personnes compétentes professionnellement, positives. Encore merci à eux. Les personnes ressources de France Volontaires Paris ont été d’une grande aide et m’ont soutenue dans mon projet.

Pour en savoir plus sur l’association Vidya Sagar

Pour plus de renseignements, contactez l’Espace Volontariats Inde : [[email protected]>mailto:[email protected]]