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11 déc. 20
A l’international

Jérémy, volontaire pour le rayonnement culturel à Maurice

A la croisée des regards et des sensibilités artistiques, Jérémy, volontaire de solidarité internationale à l'Institut français de Maurice, contribue au rayonnement de la création française et à la dynamisation artistique mauricienne dans les domaines de la musique, des arts visuels, et du cinéma, véritables instruments d’ouverture sur le monde.

Peux-tu te présenter  ?

Je m’appelle Jérémy, j’ai 27 ans et je suis né à Saint-Benoît. J’ai vécu à La Réunion et à Tahiti avant de partir étudier en France métropolitaine (Montpellier et Paris). Je suis diplômé d’un master en théorie du cinéma et d’une licence professionnelle en production cinématographique. Je suis installé depuis plus d’un an à l’île Maurice, en mission de Volontariat de Solidarité Internationale[1] (VSI) en charge des actions culturelles pour l’association audiovisuelle Porteurs d’images, en partenariat avec l’Institut français de Maurice (IFM).

Comment es-tu tombé dans la marmite artistique ? 

 Je suis passionné de cinéma depuis très jeune et je souhaitais travailler dans ce domaine. Mes années d’études m’ont beaucoup plu et je me suis petit à petit intéressé à d’autres arts. Mes premiers pas dans le milieu professionnel du cinéma m’ont cependant déçu, en particulier à cause de la centralisation parisienne. Après avoir travaillé dans une société de production de courts-métrages à Paris, je me suis mis à chercher un emploi à l’étranger. J’ai trouvé l’offre de mission de France Volontaires qui a tout de suite retenue mon attention.

En tant que VSI, comment contribues-tu à faire rayonner la culture française et mauricienne ?

Je travaille avec l’association Porteurs d’images sur des festivals de films et avec l’IFM comme médiateur culturel. J’organise des projections en programmant du cinéma d’auteur, ainsi que des ateliers artistiques. Je travaille en étroite collaboration avec des acteurs culturels et institutionnels, des écoles françaises et mauriciennes, des ONG et d’autres publics cibles.

Journée internationale du Centre Nelson Mandela en partenariat avec l’IFM ©Centre Nelson Mandela

 

Le travail de médiation culturelle et d’éducation artistique est essentiel pour développer de nouveaux publics, faire le lien entre celui-ci et les évènements/œuvres d’arts pour montrer qu’ils ne sont évidemment pas réservés aux élites. Je garde en mémoire une projection : celle de la pièce de théâtre Roméo et Juliette (dispositif « théâtre au cinéma » proposé dans le cadre d’un partenariat entre l’Institut français et Pathé Live), où nous avons accueilli près de deux cent écoliers mauriciens. Fort de son succès, cette projection m’a donné énormément de confiance et d’espoir pour entreprendre d’autres activités de médiation.

Quel projet culturel dont tu es le plus fier d’avoir contribué ?

L’exposition Conversations, du surréalisme à la création contemporaine organisée par l’IFM en coproduction avec le Fonds régional d’art contemporain de La Réunion et en partenariat avec le ministère des Arts et de la Culture de Maurice, en octobre et novembre 2019. Ce projet s’inscrivait dans une politique de partage, de dialogue entre les cultures et de coopération régionale que poursuivent les deux îles sœurs de l’océan Indien. J’ai ainsi piloté de nombreuses visites guidées et ateliers sur les deux mois d’exposition en accueillant près de mille élèves mauriciens. Je me suis aussi beaucoup intéressé aux œuvres et artistes de cette exposition qui m’ont définitivement ouvert l’esprit sur l’art contemporain. 

Exposition Conversations, du surréalisme à la création contemporaine à l’IFM ©Ambassade de France à Maurice

 

Quel est ton meilleur souvenir à l’Institut ?

L’Institut français a pu recevoir le groupe de funk togolais Vaudou Game avant la période de confinement. Ce concert a rassemblé près de quatre cent personnes et la foule était endiablée ! Ce groupe était très peu connu à Maurice, une grande partie du public l’a découvert ce soir-là.

Que t’a apporté cette expérience de volontariat à Maurice ?

Enormément ! C’est certainement la plus grande expérience humaine et professionnelle que j’ai vécue jusqu’à présent. Je suis sorti d’une zone de confort pour en trouver une autre. L’expérience à l’étranger est essentielle pour se construire, se chercher et se trouver. Y compris dans un pays comme l’Île Maurice où l’écart culturel pourrait sembler faible par rapport à d’autres pays d’Afrique et dans le monde. Je trouve que Maurice a très peu en commun avec La Réunion, les deux identités culturelles me semblent assez différentes. Un an et demi plus tard, je découvre encore beaucoup de choses et je ne m’ennuie jamais.

A ce propos, que souhaites-tu faire passer comme message, émotion aux jeunes qui souhaiteraient s’engager ?

De ne partir avec aucune appréhension ni aucun jugement sur le pays d’accueil, même si on le connaît déjà. Le volontariat modifie profondément notre regard sur la culture et l’humain, c’est une période de sa vie où on s’ouvre l’esprit comme jamais. Il faut en profiter au maximum, être proactif dans des projets personnels nous tenant à cœur et observer les choses sous de nouveaux angles. Nous avons beaucoup à apporter aux autres, mais les autres ont encore plus à nous apporter !

Quels seraient tes projets dans un avenir proche ?

J’aimerais connaître d’autres expériences à l’étranger et notamment en pays anglophone. Je souhaiterais aussi continuer dans le domaine de la médiation culturelle plutôt que celui du cinéma. Ce sont des missions dans lesquelles je me sens beaucoup plus à l’aise et qui varient très souvent ! 

 

[1] Mission de volontariat cofinancée par France Volontaires, la Région Réunion et les fonds européens (Interreg V OI)