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24 oct. 17

Julien, ancien VSI aux Philippines au sein l’association Life Project 4 Youth et créateur du site Cacommenceparmoi.org

Julien a terminé sa mission en Volontariat de Solidarité Internationale (VSI) en début d’année 2016, après 2 ans de mission avec la Délégation Catholique pour la Coopération au sein de l’association Life Project 4 Youth. Son expérience volontaire lui a donné l’envie de continuer à s’engager au quotidien et de créer le site cacommenceparmoi.org .

En quelques mots, qui es-tu, d’où viens-tu ? Ton parcours avant ton volontariat aux Philippines ?

Mon nom est Julien Vidal. J’ai 31 ans et je suis originaire de Grenoble. Après un master dans l’humanitaire à Chambéry, je suis parti en Colombie faire un premier VSI pour travailler à la réintégration des ex-guerrilleros. De retour en France, j’ai voulu repartir en VSI mais cette fois en Asie pour découvrir le continent et j’ai dit oui à une mission de 2 ans pour l’ONG Life Projet 4 Youth.

Peux-tu nous décrire rapidement l’association qui t’a accueilli, ton volontariat et quelles ont été tes missions ?

LP4Y a été créée en 2009 par un couple de français et est implantée actuellement dans une bonne partie de l’Asie (Vietnam, Indonésie, Philippines et Inde). Sa mission est de favoriser l’intégration professionnelle et sociale des jeunes adultes exclus à travers un programme d’un an et demi pendant lequel ils se remettent à niveau sur le plan académique, ils découvrent le monde de l’entreprise en expérimentant tous les aspects d’une activité micro-économique et enfin, ils définissent leur projet de vie qui leur permettra d’être autonome, d’avoir un travail décent et d’être heureux.

Quelles étaient tes motivations pour t’engager en tant que volontaire, et plus particulièrement à LP4Y ?

Je voulais découvrir l’Asie et surtout continuer à connaître le monde des ONG.
Ce qui m’a plu particulièrement chez LP4Y c’est une approche très innovante de la solidarité internationale. La métaphore souvent utilisée est de dire que chez LP4Y, on ne donne pas le poisson et on n’apprend pas à pêcher non plus, mais on montre comment construire la canne à pêche.
Dans la pratique, la mission de LP4Y est de donner tous les outils aux jeunes pour qu’ils puissent être autonomes sur le marché du travail et donc trouver un emploi (aussi bien avoir les compétences, une attitude professionnelle mais surtout connaître le fonctionnement d’une entreprise de A à Z et maîtriser tout le processus de recherche d’emploi).

Aujourd’hui tu as lancé le site Cacommenceparmoi.org, peux-tu nous en dire plus ? Quel est le concept ? Quels sont les objectifs ?

J’ai eu l’idée de “Ca Commence Par Moi” 1 an avant de terminer mon VSI.
J’étais en vacances et j’appréhendais déjà mon retour. A la fois de devoir trouver ma place en France, mais également d’affronter le pessimisme des français qui pensent que tout est “bloqué” !
En plus je n’ai jamais vraiment vécu en France en tant qu’adulte…du coup j’ai mélangé un peu tout ça et je me suis dit qu’il fallait que j’en profite pour évaluer toutes les facettes de ma vie en France qui était à construire de A à Z et de voir comment je pouvais faire cohabiter les valeurs humaines, écologiques, solidaires renforcées pendant mon volontariat avec mon quotidien de nouveau citoyen français.
Puis, si je le faisais pour moi, pourquoi ne pas documenter cette démarche et la diffuser pour la partager au plus grand nombre car j’ai vraiment le sentiment en ce moment que de plus en plus de personnes se posent ce genre de questions en France. Voilà comment est née l’idée de “Ca Commence Par Moi”.

Es-tu seul sur ce projet ? Reçois-tu de l’aide ?

J’ai lancé le projet tout seul, pendant que je cherchais un travail car ça me permettait d’aborder des associations intéressantes en tant que porteur de projet et ça me permettait de garder un certain cadre. Cependant, j’ai tout de suite demandé à mes amis de me filer un coup de main pour développer, améliorer et faire connaitre le projet car je pense vraiment qu’on peut faire beaucoup plus de choses en étant en groupe qu’en étant tout seul.

Concrètement est-ce difficile de “commencer” ? Quels sont tes conseils pour se décider à agir ?

Je pense sincèrement qu’il existe autant de raisons de commencer que de personnes sur la planète et c’est pour ça que j’ai divisé le projet en plusieurs “catégories”. A mon avis, le mieux est de commencer par les sujets qui nous tiennent à cœur et avec lesquels on est à l’aise. Une fois qu’on a commencé à tirer la “bobine du changement” on ne peut plus s’arrêter !

On a parfois l’impression que les personnes engagées dans des causes tendent à faire culpabiliser les autres. Qu’en penses-tu ?

J’ai l’impression que c’était un peu le cas avant mais que c’est en train de changer. Il n’y a qu’à voir les derniers documentaires comme “En quête de sens” ou “Demain”. Ils sont complètement différents des anciens films écolo alarmistes. Ils sont porteurs d’espoir, ils montrent des exemples de gens qui se bougent, qui innovent, qui essaient. Ils montrent les différentes voies à explorer plutôt que de pointer du doigt ceux qui ne font rien et je pense que c’est le meilleur moyen d’embarquer le plus de monde possible dans cette démarche. Inspirer plutôt que culpabiliser.

Pour toi, est-ce une suite à ton engagement volontaire ? Cela a changé quelque chose dans ta façon de vivre ?

Oui tout à fait. Je ne pouvais pas revenir à ma vie “d’avant” et même si j’avais déjà beaucoup de questions avant de partir, j’ai l’impression d’avoir beaucoup plus de réponses aujourd’hui. Surtout, je me rends compte, qu’en fait, on peut tous être acteurs du changement, partout et tout le temps et c’est ce que je veux montrer avec “Ca Commence Par Moi”. Il faut des facteurs, des plombiers et des comptables. L’important c’est d’arriver à faire coïncider nos valeurs avec notre quotidien pour un monde plus juste, plus humain et plus respectueux de l’environnement.

Penses-tu qu’en général l’engagement VSI affecte les volontaires et leurs perceptions du monde ?

J’en suis persuadé. Partir en VSI c’est sortir de sa zone de confort. C’est se confronter à des nouvelles manières de faire, de vivre, d’être heureux, d’être en famille. Nos certitudes sont parfois renforcées et parfois fragilisées car c’est en regardant ce que font les autres qu’on se rend compte de qui on est nous-mêmes et surtout des choses que l’on veut défendre. C’est également en rencontrant l’autre qu’on se rend compte des bienfaits de la diversité et que la curiosité et la bienveillance prennent la place du repli et de la peur.

Un conseil pour les volontaires ?

Foncez, le VSI a été une expérience tellement exceptionnelle pour moi que j’en ai refait un deuxième ! Vous apprendrez à vous décentrer et vous rendrez compte que rendre l’autre heureux est une source de bonheur intarissable.

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