Le service civique est “une expérience géniale tant sur le plan personnel que professionnel”, Antoine volontaire au sein de LP4Y
Après deux ans CNRS en tant qu’ingénieur en biotechnologies, en recherche fondamentale, Antoine décide de quitter les laboratoires pour effectuer un Service Civique au sein de LP4Y. Il nous partage nous expérience.
Pourquoi avoir choisi de t’investir dans un Service Civique ?
Après mes études, j’ai travaillé deux ans au CNRS en tant qu’ingénieur en biotechnologies, en recherche fondamentale. La principale motivation et source de satisfaction de ceux qui font carrière dans ce domaine est de créer de la connaissance scientifique, “faire de la science” étant une fin en soi. J’ai adoré mes études, mais je me suis rendu compte au fil des mois que “faire de la science” ne m’apportait que très peu satisfaction.
Donc après mon contrat de 2 ans je cherchais autre chose, sans pouvoir vraiment mettre de critères précis dessus, mis à part que je ne voulais pas être dans un laboratoire et que je voulais quelque chose de moins solitaire, avec beaucoup plus d’interactions sociales. Je me suis retrouvé sur le site du service civique après avoir vu un spot de pub à la tv. J’avais entendu parler du service civique mais je ne m’y étais jamais vraiment intéressé. De plus j’approchais de la limite d’âge, donc c’était le moment ou jamais !
La mission que proposait LP4Y sortait du lot pour moi; le projet de l’asso avait beaucoup de sens, la mission me permettait de faire plein de choses que je n’avais jamais fait avant, avec un bon niveau de responsabilités et elle me permettait d’aller travailler en Asie. C’est le seul service civique auquel j’ai postulé et j’ai eu la chance d’être pris 🙂
Comment t’est venue l’idée du Vietnam ?
J’avais depuis mes études pour objectif d’aller un jour travailler en Asie, mais plutôt à Singapour, en Chine ou au Japon. Pas par affinité particulière mais c’est dans ces pays qu’on peut trouver du travail dans mon domaine. LP4Y proposait des missions aux Philippines, en Indonésie, Inde, Vietnam… . Au final, quand j’ai postulé j’étais plus intéressé par la mission de coach que par un pays en particulier. Lors de l’entretien quand on m’a posé la question j’ai répondu que je n’avais pas de préférence, donc je me suis retrouvé au Vietnam plutôt par hasard.
Peux-tu nous parler de ta structure d’accueil ?
Life Project 4 Youth (LP4Y) est une organisation dont la mission est le développement de solutions innovantes pour l’inclusion professionnelle et sociale des jeunes (17-25 ans) issus de l’extrême pauvreté et victimes d’exclusion. LP4Y se donne 3 missions principales:
- Plaider la cause des Jeunes exclus et victimes de pauvreté.
- Accompagner les Jeunes les plus exclus vers l’intégration professionnelle et sociale par l’entrepreneuriat.
- Encourager toutes les initiatives entrepreneuriales innovantes en faveur de l’inclusion des Jeunes.
La mission d’accompagnement se fait principalement à travers la vingtaine de Life Project Centers (LPC) répartis en Asie du Sud et Asie Pacifique. Les LPC sont des espaces pensés pour réunir les conditions favorables à l’épanouissement social et professionnel des jeunes. Durant 9 à 12 mois ils y développent des savoir-être et savoir‑faire professionnels et prennent confiance en eux afin de trouver un emploi décent qui leur correspond.
Peux-tu nous parler de tes missions ?
Je suis un des deux coach du LPC de Hanoï, l’objectif est l’intégration professionnelle de l’équipe de 17 jeunes femmes. Pour le réaliser, 4 missions:
- Pédagogie et accompagnement des jeunes; Je donne une bonne partie des cours d’anglais, informatique de base et communication professionnelle.
- J’aide aussi les jeunes à construire leur projet de vie à travers les sessions de développement personnel.
- Développement d’une Initiative Micro Économique; Le principal outil pédagogique est la gestion d’un café/boulangerie par l’équipe de jeunes, mon rôle est de leur donner les outils et de les encourager à s’approprier le projet.
- Développement des partenariats; Je mobilise les entreprises/ONG locales pour supporter les différentes activités du LPC.
- Organisation et management; Planning des activités, budget du programme.
Quel « enseignement » retiendras-tu de cette expérience ?
Difficile de résumer cette expérience en quelques “enseignements” mais voilà les deux plus importants;. Premier enseignement déjà; je ne me suis pas trompé quand j’ai postulé pour cette mission, c’était vraiment une expérience géniale tant sur le plan personnel que professionnel, être au service des autres est vraiment très gratifiant pour moi. Deuxième chose, c’est incroyable les changements et l’évolution positive qu’on peut observer chez les gens (dans ce cas, les jeunes du programme), en leur donnant un espace bienveillant, une oreille attentive et en leur montrant le champ de ce qui est possible pour eux. Donc message un peu culcul et naïf mais soyez bienveillants, attentifs et donnez de l’amour aux gens autour de vous. C’est agréable pour tout le monde et ça donne de bons résultats 🙂
Comment s’est passée ton intégration à Hanoï ? Comment te sens-tu maintenant au Vietnam ?
C’est assez déstabilisant d’arriver quelque part où la très grande majorité des gens ne parle pas un mot d’anglais, j’avais tendance à penser avant ça qu’avec l’anglais je pouvais aller n’importe où dans le monde et me faire comprendre sans trop de difficultés. Je m’étais donc assez vite mis en tête que j’allais apprendre le Vietnamien pendant cette année mais ça s’est montré plus compliqué que prévu.
Au delà de ça je me sens plutôt chez moi à Hanoï, c’est une super ville où vivre; il y a de tout et pour tout les goûts que ce soit pour manger, sortir le soir, se balader… Les gens sont plutôt sympathiques et accueillant tant qu’on les approche avec un sourire, comme partout je pense. Certaines personnes dans ma rue, les vendeuses du marché d’à côté et les petits restaurateurs autour me reconnaissent et semblent toujours content de me croiser, c’est assez agréable et ça va me faire drôle de quitter ça.
Quels impacts la pandémie du COVID-19 au Vietnam a-t-elle eu sur tes missions ?
Notre centre de formation a dû fermer en même temps que les écoles à Hanoï à cause de la pandémie. Les jeunes femmes sont donc retournées dans leurs villages dans le nord du Vietnam et nous n’avons pas pu les accueillir pendant plusieurs mois. Sans le contact direct avec les jeunes ma mission perd un peu de son sens et ça a été assez dur de garder de la motivation pendant cette période. Mais nous avons quand même eu beaucoup de chance car le retour à la normale a été rapide et total ici au Vietnam.
As-tu des conseils pour les prochains volontaires au Vietnam ?
Soyez ouverts d’esprit, prêts à vous adapter et partez avec un état d’esprit positif. Comme pour beaucoup de choses je pense que ça ne sert à rien de trop stresser et de vouloir tout préparer/tout savoir/tout connaître avant le départ.