07 jan. 25
Sénégal
Léna, volontaire chez Africulturban pour promouvoir le hip-hop
Aider à l'insertion des jeunes de banlieue en les formant au rap, à l’art et au graphisme
Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?
J’ai 26 ans et je viens de la région nantaise. Mon parcours n’a pas été linéaire. J’ai d’abord étudié la comptabilité puis le marketing, mais après, j’ai décidé de prendre une année de pause pour rejoindre l’ONG People and the Sea aux Philippines. Pendant cinq mois, j’en ai profité pour partager l’ensemble de nos actions sur les réseaux sociaux, et cela m’a énormément plu. Après la pandémie, j’ai voulu me réorienter et faire une année en école de journalisme, mais malheureusement je n’ai pas validé les concours. Cependant, mon envie de m’impliquer dans des projets solidaires est restée. J’ai donc poursuivi avec un master en gestion de projet humanitaire. Ensuite, j’ai cherché un travail en France, mais en découvrant une offre de chargée d’accompagnement pour des jeunes en Service civique chez Africulturban au Sénégal, je n’ai pas hésité. Aujourd’hui, je m’épanouis pleinement dans ce rôle.
Qu’est-ce qui t’a poussée à accepter cette mission ?
J’ai trouvé ce Volontariat de solidarité internationale (VSI) un peu par hasard avec Cool’eurs du Monde. Je ne connaissais pas du tout cette organisation, mais la fiche de mission m’a tout de suite attirée. Ce qui m’a séduite, c’est l’encadrement qu’ils offrent aux jeunes, et surtout la volonté d’aider des jeunes en difficulté, notamment ceux en rupture scolaire. Ce qui m’a vraiment touchée, c’est l’aspect de réciprocité qui permet à des jeunes sénégalais de partir en mission en France.
Te souviens-tu de ton premier jour ? Quelle a été ta première impression ?
Oui, c’était un moment marquant. On est venu me chercher à l’aéroport avec une énergie débordante, et j’ai eu droit à mes premiers embouteillages à Dakar, ce qui m’a permis d’être dans le bain. Ce qui m’a frappée, c’est l’agitation qui règne ici, une effervescence qui a réveillé tous mes sens. J’ai aussi été accueillie avec des bras ouverts par les membres d’Africulturban, ce qui m’a permis de me sentir tout de suite intégrée. On m’a dit « bienvenue dans la famille », et ça a vraiment marqué mon arrivée.
Peux-tu nous expliquer ton rôle au sein d’Africulturban ?
Africulturban promeut la culture hip-hop et organise des événements culturels comme des festivals. L’objectif est d’aider à l’insertion des jeunes de banlieue en les formant au rap, à l’art et au graphisme. En échange, ces jeunes s’investissent dans l’ensemble des événements de l’association. L’un des aspects les plus stimulants ici, c’est le côté créatif : tout le monde se soutient dans les projets. Au départ, je n’étais pas très familière avec cet univers, mais j’ai appris énormément et cela m’a permis de m’épanouir dans un environnement enrichissant.
Mon rôle consiste à préparer l’arrivée des jeunes en mission, rencontrer les structures partenaires, gérer la logistique et faire des suivis de mission. Je vais aussi être amené à travailler sur le programme WECCEE : (« échange » en wolof) porté par Cool’eurs du Monde permet à de jeunes Sénégalais de s’engager à l’international grâce au dispositif de Service civique. Ce projet est un véritable tremplin pour les jeunes volontaires, favorisant la réciprocité des échanges culturels et la solidarité internationale.
Le groupe des volontaires : William (binôme de Léna sur l’accompagnement), Isabelle, Isshaka, Raphaël et Florent.
Quel impact as-tu observé dans ton rôle ?
L’impact est vraiment tangible, surtout lors d’un débat que nous avons organisé entre jeunes Sénégalais et jeunes volontaires français. Ce moment d’échange a duré bien plus longtemps que prévu, et c’est là que j’ai mesuré l’ampleur de notre travail. L’interculturalité a été au cœur de cet échange, et c’est exactement ce que l’on cherche à promouvoir dans cette mission. L’impact que j’ai vu, c’est celui de l’ouverture d’esprit, de la compréhension mutuelle et du partage d’expériences. Cela a été un véritable catalyseur d’ouverture d’esprit. Je me suis rendue compte à quel point ces échanges, parfois simples, peuvent avoir un impact profond sur les participants.
Peux-tu nous raconter un moment marquant de ton expérience ?
Qu’est-ce que le volontariat t’a apporté personnellement ?
Le volontariat m’a permis de sortir de ma zone de confort et de mieux me connaître. Il m’a ouverte à de nombreux sujets, comme l’environnement, les enjeux sociaux, et la justice sociale. Cela a aussi renforcé ma vision de la personne que je veux devenir à travers mes projets. Si je n’avais pas fait ce choix, je serais probablement restée dans un cabinet de marketing à Paris, dans une routine bien installée. Aujourd’hui, je me sens comme un vecteur de changement, j’apprends énormément et je participe à des projets porteurs de sens. Faire du volontariat a été une véritable plus-value dans ma vie. À ceux qui hésitent encore, je leur dis : foncez ! C’est une aventure incroyable, avec des hauts et des bas, mais vous allez rencontrer des gens fabuleux qui vous feront comprendre que vous êtes là pour quelque chose de positif.
Et après ? Quels sont tes projets pour l’avenir ?
Je ne pense pas que cette aventure soit terminée. J’aimerais vraiment multiplier les expériences à l’international, dans le secteur de la solidarité. Je sens que je suis en train de découvrir un monde dans lequel je peux grandir et m’investir encore plus. Je suis déterminée à poursuivre dans ce domaine et à m’engager dans des projets qui vont dans le sens de l’humanitaire, de la jeunesse et de la réciprocité.