Lucien, médecin engagé au Cameroun
Depuis août 2017, Lucien est mission de volontariat de solidarité internationale auprès de l’UNICEF au Cameroun. Ce médecin de formation, venu de RDC, nous parle de son expérience. En cette période de crise sanitaire, il raconte aussi comment son organisation d’accueil et sa mission se sont adaptées.
Ta présentation
Peux-tu te présenter en quelques mots ? Quel est ton parcours ?
Je suis Lucien Banze Wa Nsensele, médecin de santé publique et VSI à l’UNICEF Cameroun. J’ai été successivement assistant de recherche à l’Ecole de santé publique de l’Université de Lubumbashi, chargé de recherche au centre de recherche et d’ étude sur la santé, la population et le développement, coordonnateur de projet de santé et nutrition à l’association de santé familiale, chargé de suivi et évaluation des activités de vaccination dans la province du Tanganyika à l’Est de la République Démocratique du Congo. Au cours de mes dernières années d’expériences dans les ONGs où je pu travailler pour l’amélioration de la santé de la mère, des nouveau-nés et des enfants, j’ai développé le souci de voler au secours des enfants vulnérables mais aussi d’allier cela à un échange d’expériences professionnelles et culturelles. Le rêve qui se concrétise par cette mission de volontariat.
Pour quelle(s) raison(s) ce projet d’engagement ?
J’ai choisi le volontariat à cause des possibilités qu’il offre pour le développement professionnel et personnel, les échanges d’expériences professionnelles et culturelles mais aussi l’intégration dans le monde humanitaire international.
Ta mission
Quelle est ta mission en tant que volontaire ?
En tant que spécialiste santé, je suis en charge de :
- Appuyer le programme élargi de vaccination dans l’exécution de leur plan annuel plan (commande, distribution et suivi de la consommation et de la qualité des vaccins, suivi de la livraison du vaccin en vue d’améliorer les couvertures vaccinales, appuyer la création de la demande pour la vaccination de routine et les activités supplémentaires de vaccination),
- Appuyer la mobilisation des ressources additionnelles,
- La préparation et la gestion de la réponse aux urgences humanitaires et épidémiques,
- Le suivi et l’évaluation des interventions sous directives communautaires,
- La mise en œuvre de la chimio prévention du paludisme saisonnier et de l’assistance technique au programme national de lutte contre le paludisme,
- L’assistance technique au programme de réduction la mortalité maternelle, néonatale et infantile
Quelles ont été tes premières impressions à ton arrivée au Cameroun ?
Je n’ai pas fourni d’effort pour m’intégrer et communiquer dans la grande équipe santé du Cameroun, grâce aux acquis du stage de préparation au volontariat. J’ai entretenu des très bonnes relations avec mon équipe et les partenaires gouvernementaux. Le Cameroun qui n’est pas très différent de mon pays ne m’a pas posé des problèmes particuliers.
Quelles ont été les plus grandes difficultés rencontrées ?
Les grandes difficultés sont liées à plusieurs éléments :
- Un manque de collaboration entre les programmes de la section avec un impact négatif sur la productivité des staffs.
- L’impossibilité d’accéder à certaines régions du pays à cause de l’insécurité ;
- Insuffisance de ressource humaine et de financement pour appuyer suffisamment les activités importantes comme la chimio-prévention du paludisme saisonnier et les soins du nouveau-né ;
- Et enfin, quelques difficultés administratives concernant le renouvellement de mon contrat, à la base de beaucoup de stress.
Pour toi, qu’est-ce que l’Espace Volontariats ?
C’est une structure disposée à accompagner les volontaires et faire la promotion de l’engagement volontaire.
Ta mission pendant cette période de crise sanitaire
Quelle sont tes missions spécifiquement liées à la crise actuelle ?
En cette période je suis en charge de la riposte à l’endémie de COVID-19, je participe à la coordination de la riposte aux côtés du ministère de la santé publique du Cameroun. Je suis particulièrement en charge de la commande des intrants, médicaments et matériels de protection depuis la centrale d’achat de l’UNICEF à Copenhague ; et de la mobilisation communautaire à travers la Croix-Rouge camerounaise, à qui nous fournissons les affiches, lave-mains et du savon pour la sensibilisation et l’installation de points de lavage de mains pour prévenir l’infection.
Comment as-tu adapté ta mission de volontariat en cette période de crise sanitaire ?
Depuis le 18 mars, le représentant de l’UNICEF a demandé à tout le monde, staffs et volontaires de faire du télétravail. Une petite équipe essentielle est restée travailler au bureau en ce moment.
Le confinement se passe bien, nous demandons des conseils aux psychologues que l’UNICEF a mis à notre disposition et ça marche.
Le télétravail n’est pas aussi difficile que je le croyais, j’ai du matériel informatique (ordinateur et accessoires, téléphone et radio VHF, connexion internet et crédit de communication) pour travailler à distance. Bien que les résultats ne soient pas atteints à 100 %,nous faisons ce que nous pouvons.
La crise sanitaire change-t-elle ta vision de l’engagement ?
Cette crise n’a pas changé ma vision de l’engagement, ces crises sont prévisibles surtout avec le déséquilibre écologique, beaucoup d’affections pourront voir le jour et secouer le monde. Personnellement, je serai disponible pour apporter un appui partout où le besoin sera exprimé.
Une chose positive sur ce confinement ?
Si ce confinement a une chose de positive, c’est de rester à la maison toute la journée avec sa famille.
As-tu un message concernant la situation actuelle à faire passer ?
Cette crise sanitaire est bien gérable si nous arrivons tous à respecter les gestes barrières et couper la transmission est possible.
Le mot de la fin
Un conseil aux futurs volontaires ?
Les futurs volontaires doivent comprendre qu’au-delà de l’engagement volontaire, il y a les valeurs humanitaires qu’ils doivent faire valoir. C’est vrai qu’il y a des endroits et des peuples à découvrir mais dans le respect de la dignité humaine.