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25 juin. 24

Lucille, volontaire dans une université au cœur de la Guinée

J’ai participé aux projets entrepreneuriaux des étudiants, notamment en faisant partie du jury de sélection et en coachant une équipe pour un hackathon devant le ministre de l’Enseignement supérieur. L’objectif est de favoriser l’employabilité des jeunes. Je m’occupe également de la recherche de structures partenaires pour les stages.

À 23 ans, Lucille Broca (surnommée Fatoumata Diouldé Diallo par ses comparses guinéens), a choisi de quitter sa zone de confort pour réaliser un service civique à l’université de Labé. Elle partage avec nous son expérience enrichissante et les défis qu’elle relève au quotidien. Découvrez le parcours de cette jeune volontaire animée par la passion de la découverte et de l’échange culturel.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Lucille Broca, et en Guinée, on me connaît sous le nom de Fatoumata Diouldé Diallo. J’ai 23 ans et je suis diplômée d’un master en management des ressources humaines. Après mes études, j’ai choisi de faire un service civique avec Cool’eurs du monde à l’université de Labé en Guinée pour une durée de six mois.

Peux-tu nous présenter ta structure d’accueil ?
Je réalise mon service civique à l’université de Labé, située dans le Fouta Djallon, plus précisément dans le village de Hafia, à trente minutes de Labé. L’université accueille près de 2000 étudiants dans divers domaines, et ce nombre ne cesse d’augmenter grâce au développement progressif de l’institution, notamment avec la création de nouveaux masters. Je travaille spécifiquement pour le département d’Économie sociale et familiale.

Quelles sont les motivations qui t’ont poussée à t’engager dans la solidarité internationale et en Guinée ?
Depuis longtemps, je souhaitais devenir volontaire à l’étranger pour plusieurs raisons: je voulais sortir de ma zone de confort, découvrir le monde, rencontrer de nouvelles personnes et explorer différentes cultures et modes de vie. J’avais besoin de m’enrichir personnellement, de grandir, et de me sentir utile aux autres. Attirée par le continent africain depuis mon enfance et n’ayant jamais visité la Guinée, c’est tout naturellement que j’ai choisi ce pays.

Quels sont les principaux défis auxquels tu es confrontée dans ton travail au quotidien ?
Le principal défi auquel je fais face est la ponctualité. En Guinée, un rendez-vous prévu à 9h peut en réalité commencer à 10h30. Cela demande beaucoup de patience, mais on s’y habitue avec le temps. C’est une habitude qui peut même devenir contagieuse !

Quels sont les projets spécifiques sur lesquels tu travailles et quels sont leurs impacts sur la communauté ?
Mes missions sont variées. J’ai participé aux projets entrepreneuriaux des étudiants, notamment en faisant partie du jury de sélection et en coachant une équipe pour un hackathon devant le ministre de l’Enseignement supérieur. L’objectif est de favoriser l’employabilité des jeunes. Je m’occupe également de la recherche de structures partenaires pour les stages et assure le suivi des étudiants en stage. J’aide les étudiants à rédiger leurs rapports de stage et leurs projets professionnels. Parfois, j’appuie les professeurs dans les cours que je maîtrise, ce qui engendre de nombreux échanges interculturels enrichissants avec les étudiants.

Comment t’adaptes-tu à la culture et au mode de vie en Guinée ?
Je me suis rapidement adaptée sans difficulté particulière grâce à l’accueil chaleureux et amical des Guinéens. Dès les premiers jours, j’ai été renommée Fatoumata Diouldé Diallo, un nom que tout le monde utilise désormais. J’ai pris quelques cours de poular pour mieux m’intégrer et j’ai fait confectionner des tenues traditionnelles pour les cérémonies.

Quelles compétences ou expériences apportes tu dans le cadre de ton engagement ?
Les échanges culturels sont au cœur de mon expérience ici. Je partage avec mes collègues et les étudiants les différences culturelles entre la Guinée et la France, ce qui est très enrichissant pour tout le monde. Grâce à mon regard extérieur et à mes expériences antérieures, je contribue à ouvrir des perspectives nouvelles et à enrichir les discussions.

Peux-tu nous partager un moment fort que tu as vécu, ou ton meilleur souvenir en Guinée ?
J’ai vécu de nombreux moments forts, mais l’un des plus mémorables s’est produit lors d’une visite de village avec un ami. Au début, les enfants avaient peur de moi parce que j’étais blanche. Cependant, une petite fille de quatre ans, Aminata, a surmonté sa peur et est venue me saluer. Sa bravoure a encouragé les autres enfants à s’approcher. Nous avons passé un après-midi merveilleux à marcher, chanter, manger des mangues et jouer ensemble. Quand il a été temps de partir, Aminata ne voulait plus nous quitter. Ce moment était particulièrement émouvant et symbolise les liens profonds que l’on peut créer même en peu de temps.