Maëva, stagiaire à l’Espace Volontariats de Côte d’Ivoire
« J’étais partie avec des clichés, je reviens avec ma propre opinion : faire un stage à l’étranger c’est s’ouvrir au monde. » témoigne Maëva, stagiaire à l’Espace Volontariats de Côte d’Ivoire. Pendant deux mois, de mai à juin 2018, cette étudiante en licence "management du tourisme et développement à l’international" à l’IAE de Perpignan a effectué un stage de découverte et d’appui à la communication. Entre anecdotes interculturelles et conseils à tous ceux qui hésitent à faire un stage à l’étranger et plus particulièrement en Côte d’Ivoire, Maëva raconte son expérience à Abidjan.
Pourquoi faire un stage à l’Espace Volontariats de Côte d’Ivoire ?
À la fin de mes études, je souhaiterais m’orienter dans le secteur du tourisme et du marketing à l’international. Jusqu’à présent je n’avais jamais eu d’aussi longue expérience à l’étranger. Ma première motivation pour entreprendre ce stage était le fait de pouvoir découvrir un nouveau pays, une nouvelle culture tout en expérimentant le monde du travail dans un pays étranger. Selon moi, réaliser une expérience à l’étranger ne peut être que bénéfique, on en ressort grandi et changé. On acquiert de nouvelles qualités personnelles comme la confiance en soi, le sens des responsabilités, l’indépendance et la maturité. C’est un enrichissement personnel. D’un point de vue professionnel, cela représente un énorme avantage.
Quelle image avais-tu de la Côte d’Ivoire avant de partir ? Et maintenant ?
L’Afrique de l’Ouest est une zone que je n’avais jamais visitée, je ne connaissais quasiment rien de la culture ivoirienne et je n’étais jamais partie seule aussi loin et aussi longtemps. De plus, J’ai remarqué que faire un stage en Afrique était très mal vu en France, les Français ont une vision assez réduite de ce qu’est réellement l’Afrique. Par exemple, beaucoup pensent aujourd’hui encore qu’il n’y a pas d’électricité. Au premier abord quand on évoque l’Afrique, on pense à la pauvreté et aux maladies.
Pour ma part, ayant des amis ivoiriens, je savais ce qu’il en était réellement. Au départ, cela m’a un peu angoissée de partir seule et mon entourage n’était pas très rassurant. Beaucoup de personnes pensaient que ce n’était pas une bonne idée de réaliser mon stage en Côte d’Ivoire. Ils y voyaient surtout les risques et les dangers, ces choses auxquelles je n’avais même pas pensées car trop occupée à l’idée de découvrir un nouveau pays et une nouvelle culture. La plupart des personnes qui m’ont dit des choses négatives n’étaient jamais allées en Côte d’Ivoire ni même en Afrique de l’Ouest, leur propos étaient basés sur ce qu’ils avaient entendus à la télévision ou dans d’autres médias.
Je me suis donc dit que ce n’est qu’en y allant que je pourrai me faire ma propre opinion. Certes, en Côte d’Ivoire il y a un taux de maladie élevé et beaucoup plus de pauvreté qu’en France mais je pense qu’il y a quelque chose que nous n’avons pas : l’espoir, le bonheur dans les choses simples et beaucoup de croyance religieuse. C’est avec ces pensées positives que je suis partie.
Comment s’est passée ton intégration ? Qu’est-ce qui t’a marquée en arrivant ?
Je suis arrivée à Abidjan à la saison des pluies : quand la pluie tombe au départ cela peut paraitre impressionnant car la pluie est très forte et bruyante. En Côte d’Ivoire, on dit que « l’Ivoirien craint plus la pluie que les balles ». Proverbe confirmé, quand il commence à pleuvoir les Ivoiriens se mettent à l’abri puis attendent que la pluie cesse.
Vivre chez une famille ivoirienne m’a permis de découvrir tout de suite la culture ivoirienne, j’ai pu assister à des mariages, des baptêmes et des anniversaires avec les traditions ivoiriennes. J’ai également pu apprendre à cuisiner, à découvrir la culture et le mode de vie d’une famille en Côte d’Ivoire. Je recommande vraiment de loger dans une famille originaire du pays car cela est beaucoup plus enrichissant d’un point de vue culturel et personnel. Loger et rester entre Français peut être rassurant dans un pays étranger mais vivre dans une famille locale est parfois moins compliqué qu’il n’y parait.
As-tu connu des difficultés ?
Je n’ai pas eu de choc culturel, je me suis adaptée très vite à la façon de vivre. Cependant j’avoue avoir été un peu perdue avec la compréhension de la langue. La langue officielle est le français, cependant la façon de parler, l’intonation, l’accent, le débit de parole et l’articulation sont différents. La première impression du pays est qu’il est peu développé à cause du manque d’infrastructures. Cependant culturellement il est tellement riche ! J’ai pris une claque au niveau culturel, la population ivoirienne est très généreuse avec les étrangers. Elle n’attend rien en retour et donne sans demander.
Les premiers jours ont été très dépaysants au niveau culturel. L’adaptation a dû se faire très rapidement. Abidjan est une ville qui bouge beaucoup, il y a du monde dans les rues nuit et jour, les voitures circulent à toute heure. Autant dire qu’il faut vivre avec le même rythme. Les pratiques quotidiennes sont parfois radicalement opposées à celles que je connaissais, les ivoiriens se lèvent très tôt à cause de la chaleur, les embouteillages sur la route commencent dès 6h.
Quels conseils donnerais-tu à des étudiants qui hésitent à faire leur stage en Côte d’Ivoire ?
Je dirai tout d’abord qu’il faut s’y prendre à l’avance. C’est important pour faire toutes les démarches administratives dans les temps, notamment la demande de bourse pour un stage. Étant boursière de l’enseignement supérieur, j’ai eu droit à une bourse de 400€ par mois, ce qui en Côte d’Ivoire est conséquent par rapport au coût de la vie sur place. Sinon, dernier conseil : foncez !
Que retiens-tu de ton expérience ?
D’un point de vue personnel, ce stage m’a fait prendre confiance en moi et m’a permis de me prouver que j’avais des compétences et des qualités à faire valoir dans le monde professionnel. N’ayant pas beaucoup d’expérience professionnelle, je pensais que cela serait un frein pour moi-même et pour la structure dans laquelle j’ai effectué mon stage. Finalement, je disposais plus de connaissances que je ne le pensais et j’ai pu en acquérir de nouvelles.
C’est une expérience fantastique que j’ai pu vivre et je ne le regrette pas du tout. J’étais partie avec des clichés, je reviens avec ma propre opinion : faire un stage à l’étranger, c’est s’ouvrir au monde.
J’ai pu faire part de mes impressions à mon entourage, cela permettra peut-être à petite échelle de changer la mentalité de gens et de leur ôter ces clichés qu’ils ont sur les pays d’Afrique. De mon côté, je repars avec beaucoup de jolis souvenirs pleins la tête, j’ai fait de très belles rencontres et je ne suis pas déçue du tout de ces deux mois. Je souhaiterais revivre la même expérience dans le même pays ou dans un pays voisin pour une plus longue période.