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23 juil. 25
A l’international
Afrique
Cameroun

Manon, engagée pour le renforcement des partenariats entre Douala et Bordeaux

Je collabore à la mise en œuvre des Plans de mobilité urbaine soutenable de Douala et Yaoundé

Manon Susbielles, 23 ans, est volontaire de solidarité internationale (VSI), déployée par Bordeaux Métropole auprès de la Communauté urbaine de Douala (CUD), au Cameroun, pendant un an.

Pourquoi as-tu souhaité devenir volontaire ? Quel est ton parcours ?

À la fin de mon Master en Coopération internationale à Sciences Po Bordeaux, j’ai eu l’opportunité de réaliser un Service civique d’un an à Abidjan (Côte d’Ivoire) dans une ONG. J’ai beaucoup aimé mon expérience là-bas, tant au niveau professionnel que personnel. Je souhaitais continuer à évoluer sur le continent africain dans la solidarité internationale. Le VSI correspondait parfaitement à ce que je recherchais.

Peux-tu nous décrire ta mission actuelle et les objectifs de ta structure ?

Aujourd’hui, je coordonne les actions menées par Bordeaux Métropole et la Ville de Bordeaux à Douala, dans le cadre de leur accord de coopération avec la Communauté urbaine de Douala (CUD). Les missions sont très variées, car les projets se trouvent à des stades d’avancement différents, et couvrent des thématiques diverses : accès à l’eau, assainissement, gestion des déchets, économie sociale et solidaire (ESS), échanges culturels, inclusion sociale, etc.

Je suis à la fois en charge du suivi opérationnel des projets en cours et de la conception de nouveaux projets, en lien avec les priorités de la CUD. J’assure également un rôle d’intermédiaire entre les différents acteurs institutionnels, techniques et associatifs des deux territoires.

Pour Bordeaux Métropole et la Ville de Bordeaux, l’objectif est de maintenir une coopération dynamique, réciproque et humaine. Ce partenariat multi-thématique s’inscrit dans une logique de transition écologique, en favorisant les échanges d’expertises, les collaborations culturelles et le renforcement mutuel des compétences.

La présence d’une VSI sur le terrain, rendue possible grâce à France Volontaires et au programme Territoires Volontaires (TEVO), permet de renforcer la proximité avec les acteurs locaux. Cela facilite la mise en œuvre de projets concrets, adaptés aux réalités du terrain, tout en garantissant un suivi régulier.


Manon, en réunion de coordination avec ses collègues de la Communauté urbaine de Douala

Quel est le principal projet sur lequel tu as eu à travailler depuis ton arrivée ?

Depuis mon arrivée, j’ai beaucoup travaillé sur le projet ATCUDY (Accompagnement des Communautés urbaines de Douala et Yaoudé dans la mise en œuvre de leurs Plans de mobilité urbaine soutenable) avec les équipes de Douala. C’est un projet financé par l’Union européenne, et mené par les villes de Douala et Yaoundé, avec un accompagnement technique de Bordeaux Métropole. Il vise à renforcer les capacités des deux communautés urbaines camerounaises en matière de mobilités durables. Dans ce cadre, j’ai pu participer à l’organisation de plusieurs évènements comme la Semaine de la mobilité durable de Douala, et deux missions techniques à Douala et à Bordeaux.


Manon (à gauche) lors de la visite du pôle d’échange multimodal dans le cadre de la mission technique de Bordeaux sur les mobilités, au quartier Ndokoti de Douala

Quels sont les principaux défis auxquels tu as été confronté depuis le début de ta mission et jusqu’à présent ? Comment gères-tu l’interculturalité au quotidien ?

La principale difficulté que j’ai rencontrée a été l’adaptation au fonctionnement de l’administration camerounaise. Le rythme, les codes, et les protocoles y sont très différents de ceux que je connaissais en France. Cependant, grâce au temps, et au soutien de mes collègues camerounais, j’ai progressivement appris à mieux naviguer entre les différentes Directions de la Communauté Urbaine de Douala, à anticiper les imprévus et à m’adapter aux dynamiques institutionnelles locales.

En ce qui concerne la gestion de l’interculturalité, je fais en sorte d’échanger régulièrement avec mes collègues et les personnes que je côtoie au quotidien. J’essaye de comprendre les us et coutumes au Cameroun. Cela m’aide non seulement à mieux m’intégrer, mais aussi à adapter mon approche avec l’ensemble de mes collègues.

Est-ce que cette expérience en tant que volontaire a-t-elle changé ta perspective sur le monde et sur toi-même ?

Oui, ce VSI me permet de sortir de ma zone de confort, de rencontrer des personnes aux parcours très différents du mien, et de mieux comprendre des réalités du Cameroun. Cela me pousse à remettre en question certaines idées préconçues et ce que j’ai appris pendant mes études. Cela me permet aussi de mesurer l’impact concret que l’on peut avoir à travers la coopération décentralisée. Au niveau personnel, cela m’a donné plus de confiance en moi, une plus grande capacité d’adaptation, et l’envie de continuer à m’engager pour des causes qui ont du sens.

Quels sont tes projets à la suite de ta mission ?

Après ma mission, j’espère continuer à travailler à l’étranger dans le domaine du développement. J’apprécie particulièrement les missions de coordination de projets, donc j’aimerais continuer dans ce sens.

Un conseil pour les futurs volontaires ?

Je conseillerai de partir avec un esprit ouvert, en restant curieux et patients. Les différences culturelles peuvent être compliquées à appréhender, notamment dans le cadre professionnel, mais il faut garder à l’esprit la notion de réciprocité : le volontariat, ce n’est pas seulement partager ses compétences au service d’un projet ou d’une communauté, c’est aussi — et surtout — recevoir des enseignements personnels et professionnels en retour.