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14 fév. 23
Tchad

Manon, une mission pour l’amélioration des conditions de vie des populations au Tchad

C’est à mon sens une grande leçon de vie. Il faut être en capacité de déconstruire ce que l’on connaît pour construire avec l’environnement que l’on a autour de nous.

Arrivée au Tchad en octobre 2022, Manon est volontaire au sein de la Fondation de la CST à 800 km de N’Djamena. Elle partage avec nous son parcours et les raisons qui l’ont emmené à mettre à profit ses compétences au service de la Fondation.

Peux-tu te présenter

Je m’appelle Manon Industri, j’ai 24 ans et je suis française. Titulaire d’un master 2 de géographie et d’aménagement spécialisé en géographie sociale, j’ai également obtenu un second master professionnel en urbanisme. J’ai réalisé cette année supplémentaire en alternance au sein de la direction de la coopération internationale de Monaco dans le domaine de l’aide au développement en direction des pays d’Afrique et du Moyen-Orient. C’est cette expérience qui m’a confirmé mon envie de travailler sur le terrain pour participer à la co-construction de projets de développement avec les populations locales. Soucieuse de travailler au profit d’actions de développement qui ont du sens et en concertation citoyenne, j’occupe actuellement le poste d’opérationnelle terrain / conseillère extérieure au sein de la Fondation CST.

Peux-tu parler de ta mission au sein de la Fondation

En tant qu’opérationnelle terrain / conseillère extérieure au sein de la Fondation CST, ma mission a pour objectif d’améliorer les conditions de vie et de subsistance des populations locales par le biais d’activités génératrices de revenus et des projets de développement favorisant l’accès à l’eau potable, à la santé, à l’éducation et à la culture. Ces activités se font par le biais de la co-concertation avec les communautés, en binôme avec Florent Kadjangaba.

Nous travaillons tous les deux, de la phase d’élaboration des projets jusqu’à leur mise en place. C’est un travail complet qui demande des connaissances dans différents domaines. Les opérationnels terrain sont à la fois mobilisés sur le terrain, au contact direct avec les communautés pour élaborer en concertation les projets, et assurent également la rédaction des demandes de financement ou encore la formation des groupements pour garantir des activités pérennes.

Le fait de travailler en binôme avec un opérationnel terrain local est très bénéfique pour l’élaboration des projets et nous rend vraiment complémentaires dans nos connaissances. Les activités de la fondation sont diverses. Elles touchent à la fois le domaine de la santé, de l’éducation, l’agriculture, les petits commerces et les projets autour de l’eau. Les bénéficiaires sont tous les groupements implantés autour de l’usine de la Compagnie sucrière du Tchad (CST) qui viennent présenter un projet cohérent et demandent l’appui de la Fondation CST.

Pourquoi avoir choisi de faire du volontariat ?

Le milieu du développement est, me semble-t-il, un milieu assez fermé et difficile d’accès. Le volontariat permet de mettre le pied dans ce monde et de se faire une première expérience pour voir si cela correspond à nos attentes. Faire du volontariat, c’est aussi une volonté de s’engager et de fournir son temps et ses connaissances au service des autres.

Qu’est-ce que le volontariat t’apporte ?

Ce volontariat m’apporte une immersion totale sur le terrain, la compréhension des conditions de vie et des aspirations des populations locales. C’est à mon sens une grande leçon de vie. Il faut être en capacité de déconstruire ce que l’on connaît pour construire avec l’environnement que l’on a autour de nous. Ce volontariat apporte une importante capacité d’adaptation et de résilience.

As-tu été confrontée à un choc interculturel ? Si oui, pourquoi ?

Oui, le choc interculturel a été important. Tout d’abord, du fait que la mission soit située dans une zone rurale, j’ai été confrontée à des conditions de vie qui sont difficilement imaginables lorsque l’on a grandi en Europe et pas encore été confronté à ce genre d’environnement. En effet, ce sont des communautés qui ne vivent avec rien et qui pourtant font preuve d’une telle hospitalité. C’est vraiment éloigné de ce que l’on connaît en terme de confort de vie en France. Ensuite, la condition de la femme, le niveau d’enseignement des enfants et leur implication dans les tâches quotidiennes a aussi été un choc. Mais tous ces chocs ne sont en rien des freins, ils me permettent de sortir de ce que je connais et me donnent l’envie d’œuvrer au maximum pour apporter du mieux dans la vie de ces communautés qui demandent l’appui de la Fondation CST.

Qu’as-tu appris depuis ton arrivée au Tchad ?

Depuis mon arrivée au Tchad, j’ai beaucoup appris à être patiente, savoir m’adapter au rythme des communautés locales et ne pas chercher à brusquer les choses. Il faut aussi s’adapter à l’organisation et le respect de l’horaire qui sont tout autre que ce que l’on connaît en France par exemple. J’ai appris à déconstruire certaines idées pour les adapter au contexte local, prendre du recul sur ce que je connais déjà pour être en capacité de comprendre ce qui s’offre à moi dans une culture complètement différente.

Quels conseils donnerais-tu aux futurs volontaires désireux de faire une mission de volontariat?

Le premier conseil que je pourrais donner, c’est de foncer, ne pas hésiter à réaliser un volontariat. Même si ça paraît toujours effrayant au départ de tout quitter et partir vers l’inconnu, c’est tellement enrichissant comme expérience qu’il ne faut pas hésiter à la vivre. Ensuite, mon conseil serait de ne pas arriver avec trop d’ambitions et d’idées préconçues mais de se laisser le temps de comprendre les enjeux et difficultés du territoire et de la mission pour mettre en place des actions qui soient pérennes et en adéquation avec les besoins.