Marie et Maxime, volontaires en Haïti au service de l’éducation
Marie et Maxime, volontaires de Fidesco, sont arrivés en septembre 2018 à Port-au-Prince. Ils nous racontent leur expérience.
Qui êtes-vous ?
Nous sommes Marie et Maxime Giroud, volontaires pour l’ONG catholique Fidesco, arrivés en septembre 2018 à Port-au-Prince avec nos trois filles Esther (5 ans), Thaïs (3 ans) et Azélie (2 ans). Nous habitons en bas de Turgeau, avec une autre famille de volontaires.
Quel est votre parcours ?
Après une dizaine d’années d’expérience professionnelle dans le marketing chez Nestlé pour Maxime, et dans le notariat puis au foyer pour Marie, et plusieurs expatriations (Espagne, Suisse), nous avons voulu répondre à un désir que nous avions depuis plusieurs années : donner un peu de notre temps en mettant nos compétences au service des autres.
Pourquoi ce départ ?
Investis dans l’Eglise catholique, nous avions été touchés déjà comme jeune couple, par plusieurs témoignages de volontaires partis avec Fidesco, notamment par leur joie et leur rayonnement lorsqu’ils parlaient de leur expérience de mission !
Pourquoi le volontariat ?
Nous avions envie de nous rendre disponibles pour les autres, donner un peu de notre temps. Et ce que propose Fidesco nous convenait: partir en mission, pendant deux ans, et des conditions proches de celles des locaux, pour apporter nos compétences techniques, mais aussi ce que nous sommes avec notre Foi, et ce qu’elle a modelé en nous. En fin de compte, chercher la fécondité plus que l’efficacité bien occidentale.
Pourquoi Haïti ?
Nous n’avons pas choisi ! C’est ce que nous aimions aussi avec Fidesco : vous avez un parcours complet de plusieurs rencontres, formations et un discernement solidement accompagné. Ce qui vous permet de donner librement votre « Oui » pour partir. C’est ensuite Fidesco qui vous donne votre destination et votre mission, en fonction des besoins et de l’endroit où vous serez à priori le plus utile.
Quelles sont vos missions?
Nous sommes au service de l’éducation !
Marie : je suis conseillère pédagogique pour l’école Notre-Dame-du-Rosaire, à Pétionville, pour accompagner les professeurs dans l’évolution de la pédagogie. Je suis en lien étroit avec la directrice de l’école, qui a fait appel à Fidesco. Ma mission m’amène à participer aux cours, échanger avec les professeurs et les élèves, pour définir ensemble les méthodes qui faciliteront l’apprentissage et le développement personnel des élèves.
Maxime : je suis directeur financier de l’école professionnelle Saint-Joseph-Artisan à Canapé Vert. Je m’occupe à la fois de la gestion financière de l’école, de développer la recherche de fonds pour financer la scolarité de nos 90 jeunes, et la recherche de fonds pour les projets de développement dans lesquels l’école s’investit, comme l’installation de salles informatique pour des écoles défavorisées en Haïti. Et bientôt l’installation de station de traitement de l’eau pour ces écoles.
Quelles sont vos craintes?
Nous n’avons pas de crainte particulière. Après six mois à Port-au-Prince, nous nous y sentons presque chez nous ! Les premiers mois ont eu leur lot de difficultés pour se mettre au rythme du pays : la chaleur, l’agitation des rues, l’étonnement des personnes que nous croisons dans la rue, l’intensité sonore. Mais la joie, la résilience des haïtiens, les visages qui s’éclairent par un simple « Mèsi » ont été plus forts !
Quelles sont vos attentes ?
Nos attentes sont très liées à notre Foi, qui nous a fait venir ici. C’est continuer à nous donner avec joie et simplicité, aller toujours plus à la rencontre des Haïtiens, nous rendre disponibles pour ceux qui en ont besoin, tisser des liens plus intimes avec les Haïtiens : ceux avec qui nous travaillons au quotidien, ceux que nous croisons chaque jour dans nos trajets en bus ou en tap-tap ou dans la rue, ceux auprès desquels nous vivons.
Ce qui vous a le plus marqué ici ?
La résilience des Haïtiens ! En six mois, nous avons déjà connu deux périodes de blocages et manifestations. La première en novembre, et la deuxième, plus violente, en février. Tout s’est arrêté. Un véritable désastre pour une grande majorité des Haïtiens, qui vivent au jour le jour, modestement, avec le fruit de leurs ventes du jour. Malgré cela, ils restent joyeux et leur accueil est toujours aussi chaleureux à notre égard. C’est édifiant pour nous de les voir accepter patiemment des conditions de vie souvent difficiles…
Ce que vous voudrez ramener dans vos valises ?
Nous manquons encore de recul pour avoir une réponse mûre… Ça sera intéressant de comparer la réponse à celle que nous donnerons en Août 2020 ! Mais comme ça, on dirait : du fer tapé de la Croix des Bouquets, un masque de zèbre en papier mâché de Jacmel, des semences d’Avocatier et manguier, et surtout beaucoup de la simplicité et la joie contagieuse des Haïtiens !