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19 jan. 24
Côte d’Ivoire

Marine transmet le goût du théâtre en Côte d’Ivoire

Cette mission m’a permis de comprendre encore davantage combien l’enseignement se fonde avant tout sur une relation de confiance et d’humanité.

Après avoir enseigné pendant huit ans le français au collège et au lycée en France, Marine, 31 ans, a souhaité relever un nouveau défi en voulant réfléchir au sens de son métier et partir à la rencontre de l’autre. Envoyée par la Délégation catholique pour la coopération (DCC), elle a effectué un volontariat de solidarité internationale (VSI) durant une année auprès du groupe scolaire Madeleine-Daniélou (GSMD) à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

 

  • Qu’est-ce que le GSMD et quelles étaient tes activités en tant que professeure ?

Je travaillais au sein du groupe scolaire Madeleine-Daniélou, situé à Bingerville. C’était la troisième rentrée scolaire de ce jeune établissement scolaire, qui accueille des jeunes filles de la maternelle au lycée. Cet établissement scolaire s’inscrit dans le réseau des établissements Daniélou, implantés en France et à l’étranger. Il a vocation à accompagner les jeunes filles vers une insertion sociale permise par une éducation de qualité, innovante et bienveillante, qui met en valeur les talents de chacune.

Mes deux missions principales étaient d’enseigner le français (en classes de 4e, seconde et première) et de créer une troupe de théâtre (avec la représentation d’une première pièce en fin d’année).

Par ailleurs, je devais également proposer de nouvelles pratiques pédagogiques pour aider au développement de l’établissement.

  • Comment s’est déroulé le projet de création d’une troupe de théâtre ?

Créer la pièce de théâtre Antigone de Jean Anouilh était un projet très ambitieux. Par ailleurs, la pratique du théâtre et la place du spectateur est quasi inexistante en Côte d’Ivoire. La dimension pédagogique a donc été multiple et à diverses échelles (auprès des élèves de l’atelier, mais aussi du personnel, des parents, …). Après une année scolaire de travail hebdomadaire, les deux représentations ont été un vrai succès, révélant le talent de nombreuses filles et la joie d’un beau moment artistique.

  • Que retire-tu de cette mission ? T’a-t-elle permis de voir l’enseignement sous un nouveau jour ?

Cette mission m’a permis de comprendre encore davantage combien l’enseignement se fonde avant tout sur une relation de confiance et d’humanité. C’est une leçon professionnelle et de vie pour la suite de mon parcours. Aussi, je pense avoir appris à relativiser la complexité des situations quotidiennes : face à la peur, une solution est toujours envisageable.

Cette mission m’a permis de me détacher de certaines angoisses, notamment grâce à la joie des rencontres.

  • Quels sont tes projets après cette expérience ?

Désormais, je reprends mon métier d’enseignante dans un nouvel établissement. Je travaille au lycée militaire d’Aix-en-Provence, ce qui constitue également une aventure. Je dépends désormais du ministère de la Défense. Le goût du défi est donc resté bien intact !

  • Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut faire du volontariat à l’international ?

Partir en mission de volontariat est une décision qui se réfléchit.

Il ne s’agit pas d’un voyage à vocation touristique. Il faut être prêt à oublier le confort d’un salaire mensuel en travaillant pour l’humain, sans quête de rentabilité matérielle.

Partir en volontariat, c’est être conscient d’une richesse acquise dans le partage, les rencontres, les mots, les regards, les sensations, … L’immensité d’une fortune qui ne se compte pas !